Des baluchons. Qu’emportent avec eux les gens dont la vie, de ce côté, s’achève ? Makina voyait leurs baluchons obstrués par le temps. Des porte-bonheur, des lettres, parfois un violon pour jouer un air entraînant, une harpe pour faire la fête. Des blousons. Ceux qui s’en allaient prenaient avec eux des blousons car on leur avait dit que là-bas tout n’était que glace, même si le voyage foisonnait de déserts. Ils glissaient le peu d’argent qu’ils avaient dans leurs caleçons et un couteau dans leur poche arrière. Des photos, des photos et encore des photos. Ils emportaient les photos avec eux comme s’il s’agissait d’une promesse mais, quand ils revenaient au pays, ils les avaient déjà perdues.