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Citation de Partemps


Mais l’analogie entre poésie et gnose se
limite à cette intuition. D’abord, le souvenir
d’un exister de plus de qualité que la condi
tion présente n’est nullement dans le cas de la
poésie une détestation de la vie et du monde
où il faut la vivre. Bien au contraire, c’est
de ce qui reste de beauté dans les arbres, les
fleuves, les nuées, les bêtes – les bêtes « d’une
élégance fabuleuse », disait Rimbaud – et de
ce qu’il y a d’évident attrait dans des visages et
leurs regards, que résulte ce sentiment d’une
perte. Le lieu terrestre a grand prix pour les
amis de la poésie. Ils le pressentent une terre
dont les êtres et les choses les plus simplement
naturels pourraient être leurs partenaires dans
une très concevable « vraie vie ». En bref, ils
perçoivent la suffisance là même et à l’heure
même où ils éprouvent le manque. La lumière
qui baigne le monde d’à présent n’est-elle pas
la même que celle du monde de l’origine et
déjà, de ce fait, une promesse ? Le chemin de
retour, elle nous donne à penser qu’il s’ouvre
en tous lieux et à tout instant. Nous sommes
de ce monde, estime la poésie, au plus vif de
son inquiétude.
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