Début octobre, j'étais encore Adèle, la petite sœur choyée d'une famille nombreuse et aisée. J'étais entourée, protégée.
Je n'avais pour ambition que de faire plaisir à mes parents en étant bonne en hypokhâgne et douée en violon. Nous allions tous les dimanches à l'église pour remercier Dieu de cette vie si facile.
Fin octobre, le monde s'est écroulé.
Toute ma famille a disparu en quelques jours. Je suis restée prostrée, pendant au moins une semaine. Je me sentais régresser, redevenir un nourrisson geignard, incapable de s'alimenter et de se laver.
Début novembre, heureusement, un matin, une force m'a poussée
à m'habiller pour sortir chercher de la nourriture.
C'est ce jour-là que j'ai rencontré, merci mon Dieu, Zoé, Sarah, Coline et Lola.