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Citation de Partemps


Yves di Manno
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Cet abandon de la poésie – ou plus exactement son extension vers d’autres territoires, et
avec d’autres armes – m’enchantait à l’époque : j’y voyais l’un des signes du temps, avant
de comprendre (ou d’apprendre) que d’autres explorateurs s’étaient donné les moyens de
poursuivre d’une autre manière notre long périple prosodique. Mais le caractère hybride
des livres de Venaille durant ces années-là – leur impureté générique – me paraissait l’une
des réponses possibles à la nouvelle « crise de vers » que nous traversions. Je n’étais
d’ailleurs pas le seul à le penser…
Dans ce contexte, le retour opéré une dizaine d’années plus tard vers une conception plus
classique de la poésie m’inspira tout d’abord un certain scepticisme, peut-être parce que
cela venait contredire la lecture que j’avais jusqu’alors faite de ce parcours. Je continue
du reste d’estimer – contre l’opinion générale – que La Descente de l’Escaut n’est pas le
plus grand livre de Franck, ni même le plus abouti dans le registre de cette troisième
manière de son œuvre : je lui préfère largement les proses incisives du Tribunal des
chevaux, le chant sarcastique de Hourra les morts ! ou la poignante méditation de C’est
à dire. Voire – puisque nos chemins terrestres se sont enfin croisés, au seuil du nouveau
siècle – cet ultime art poétique que constitue C’est nous les modernes, que j’ai eu le plaisir
d’accueillir et où il manifeste une fois encore la grande liberté d’esprit qui aura, dès
l’origine, marqué sa trajectoire.

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