Le camée de Marie Stuart est resté plusieurs mois sur mon bureau. Sa contemplation m'enchantait. Je n'ai jamais remarqué la moindre lueur inquiétante dans sa merveilleuse constellation, quand un rayon de lumière venait à le caresser. Ce témoin muet d'une des plus douloureuses tragédies de l'histoire avait, au contraire, des reflets très doux, mélancoliques, comme s'il avait conservé de celle qui l'avait porté la première la seule empreinte de son regard. Lorsque, parfois, je rêvais à son passé, je ne voulais avoir devant les yeux que l'image de Marie Stuart, telle que l'a peinte François Clouet.
Je n'ai pas gardé le bijou. Je l'ai revendu en 1935. La loi du métier nous oblige à nous séparer d'un objet qui, pourtant, présentait pour nous un immense attrait artistique et historique. (p. 14)