- Je suis sincère. On n'a pas besoin d'être un poète romantique pour savoir que la tristesse est quelque chose d'indispensable dans la vie.
"Les larmes me montent aux yeux, dit Bhonco, fils de Ximiya. Ce n'est pas la douleur... Non... Je ne pleure pas parce que j'ai mal. Ce sont seulement les belles choses qui me font pleurer."
Il n'y a pas d'invitation pour une fête au village. Quand on entend dire que quelqu'un fera une fête, on y va pour prendre du bon temps. Certains, en particulier les voisins et les proches amis, arrivent à l'avance pour aider aux préparatifs et apportent les victuailles qu'ils ont les moyens d'offrir. Chacun est le bienvenu quand quelqu'un au village offre un festin. En fait, on considère que c'est un sacrilège de rester à l'écart d'une fête.
- C'est le danger qu'il y a à faire quelque chose pour les gens plutôt qu'avec eux, ajoute Camagu. C'est ce qui se passe dans tous le pays. Le gouvernement parle de "prestation de services" et de "promotion sociale". Alors les gens attendent que tout leur arrive sur un plateau, sans le moindre effort de leur part. Ils attendent que quelqu'un vienne de Pretoria et leur apporte le développement. Ces concepts de prestations et de développement ont fait de nos concitoyens des bénéficiaires passifs de programmes conçus par de soi-disant experts qui ne savent rien de la vie des gens en milieu rural. On leur refuse le droit de prendre leur destin en main. On fait les choses à leur place. Tout leur est dû. Et cela encourage une mentalité de dépendance.
Moi, je m'intéresse à la culture des amaXhosa dans la vie qu'ils ont aujourd'hui, pas à leur culture d'antan. Les amaXhosa ne sont pas des pièces de musée. Comme toutes les cultures, la leur évolue.