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Citation de Osmanthe


La propriétaire arpente la cour. Elle cherche un moyen d’augmenter le loyer. Revenant d’une énième vérification du compteur d’eau, elle aperçoit la lampe allumée dans le cabanon. Elle pousse la porte, le lit est couvert de pochettes. L’interrogatoire commence :
« Qu’est-ce que c’est ?
- Des films, répond DunHuang.
- Non, réplique l’intruse, ce sont des DVD, des DVD piratés. D’ou viennent-ils ?
- Achetés.
- Pourquoi en acheter autant ?
- Pour les vendre.
- Ainsi, tu vends des DVD piratés, accuse l’a proprio, l’index pointé sur DunHuang. Tu te livres à des activités illicites, voilà la vérité !
- Madame, qu’appelez-vous « Illicites » ? Les rues regorgent de DVD, les magasins de disques qui ont pignon sur rue en vendent aussi.
- Le piratage est illégal. Je suis secrétaire de cellule du Parti, tu ne m’embobineras pas ! Tu as déjà menti en prétendant vouloir devenir chercheur !
- Ce n’est pas moi qui l’ai dit, c’est vous.
- Moi ? Comment ça ? Si tu ne l’avais pas dit, comment aurais-je su que tu voulais entrer à l’UP ? »
Il n’est pas d’humeur à se disputer et continue à trier ses films : « Madame, ce serait plus simple de dire ce que vous avez à dire, d’accord ?
- Entendu, j’irai droit au but. Je ne peux pas héberger chez moi un vendeur de DVD piratés...pour seulement quatre cent cinquante par mois. Quand la police l’apprendra, je ne saurai plus où me mettre. Je suis secrétaire de cellule, voyons !
- Vous voulez combien ?
- Cent de plus. »
DunHuang la regarde en tapant sur le mur trop mince : « Madame, le bail n’est pas à son terme et vous voulez déjà augmenter, ce n’est pas raisonnable. Vous devriez profiter du fait qu’il fait encore jour pour aller dehors vous rendre compte de l'état réel de ce réduit. Si vous êtes entièrement convaincue qu’il vaut cent de plus, revenez me voir. »
Son expérience de secrétaire de cellule la pousse à changer aussitôt de tactique : « L’argent ne compte pas, seule compte ma réputation. Je ne peux pas laisser un délinquant habiter chez moi en toute impunité. Tu trouves le loyer cher, alors ne loue pas. Près de l’UP et dans toute la techno pole, je n’ai jamais entendu parler d’un propriétaire qui n’arriverait pas à louer.
- Parce que vous espérez encore louer à des étudiants ? Les nouvelles résidences universitaires poussent comme des champignons. Ils préfèrent les tours où un studio ne coûte que mille yuans vingt à l’année ! L’ancien ensemble des Dix Mille Saules, qui était bondé à craquer, est vide à présent et ouvert à tous vents.
- Tu te payes ma tête ?
- Je me suis renseigné puisque je prépare le concours d’entrée au doctorat. Peu importe, pas la peine de se fâcher : j’ajoute cinquante, c’est à prendre ou à laisser. Sinon, je chercherai une autre location dès demain. »
Elle sort, puis revient peu après frapper à la porte. « C’est ouvert », crie DunHuang. Elle se contente de parler à travers l’huisserie : sa fille, à qui elle vient de téléphoner, lui a rappelé comme c’est dur de vivre au loin sans sa famille. Donc elle va faire un effort, OK pour cinquante, mais qu’il s’en souvienne le mois prochain.
« Bouffe-le ton putain de fric !
- Pardon ?
- Pas de problème, je gagnerai la différence. »
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