Avec des restes de toile de soie, du fil de cuisine et des plomb de couturière, je fabrique des parachutes, pas plus grands qu'un mouchoir de poche. Je les lance par la fenêtre, à la joie de mes copains, qui les attendent en bas.
Aujourd'hui l'avion vole au ralenti à moins de 200 mètres d'altitude. En maillot blanc moulant son corps svelte, "Ange sans ailes" est suspendu au train d'atterrissage... Malgré les remous, il tournoie gracieusement. Les spectateurs en délire munis de jumelles et de longues-vues suivent ses évolutions.
Moi, je rêve: oui, avoir des ailes... planer comme un oiseau, même s'il faut ensuite se noyer dans la Volga... Oui, voler, voler très haut... Je sens soudain quelque chose qui me chatouille dans le dos. Je remue les omoplates, roules les épaules.
Il paraît qu'elle attend un enfant... Sans doute qu'elle attend son tour pour l'acheter au marché aux fleurs, comme Maman et Papa...Tolia dit que c'est une cigogne qui l'a apporté. Vova, lui, est arrivé sur le dos d'un crocodile.