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Citation de HababouZoe


L’ayahuasca m’avait plongé dans la mort que je désirais tant pour que je réalise ce qu’elle signifiait vraiment, et quelle odieuse partie de moi en retirerait le profit. Elle avait dévoilé les énergies négatives qui me hantaient et me poussaient vers l’abîme, afin de m’apprendre qu’une parcelle de moi désirait encore vivre. Elle avait libéré la colère emprisonnée dans mon subconscient pour que je la regarde en face, l’accepte enfin et l’incorpore, et cesse de me faire tirer les ficelles par des monstres que j’avais créés mais dont j’ignorais le visage. Elle avait réhabilité la rage qui m’habitait, en me forçant à écouter le message qu’elle véhiculait de par son existence. Puis elle m’avait enseveli vivant dans les visions magnifiquement gluantes qui peuplaient mes rêves, jusqu’à ce que je m’en étouffe. Pour enfin rendre à ma chair cette souffrance sans fond et légitime que je m’étais jusque-là interdit d’éprouver.
Le sens profond de cette cérémonie m’est apparu dans toute sa force. Peut-être à cause de la diète, le message de la plante était ce matin-là pour moi d’une limpidité, d’une clarté fabuleuse. Il me semblait réellement comprendre ce que j’avais traversé, et pourquoi. Elle avait fait remonter jusqu’à la pleine conscience les ombres qui peuplaient mes souterrains et se cachaient dans les labyrinthes de ma personnalité. Leurs manœuvres me devenant clairement identifiables, elles ne pouvaient dès lors plus avoir le même impact sur moi. Quand la marionnette lève les yeux et aperçoit celui qui lui tire les ficelles, elle peut plus se contenter de s’agiter en se persuadant que les mouvements qu’elle exécute naissent de sa volonté. Le marionnettiste perd son emprise, l'étreinte se relâche, les fils se distendent. Les choses ne peuvent plus tout simplement continuer comme avant.
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