J'étais tentée de lui parler un peu plus de moi, de Cuba et de l'exil. Lui dire que je ne pleurais plus, que j'avais épuisé mon stock de larmes, malgré ma rage intérieure et brûlante. Lui dire surtout que je me sentais très seule et très fragile, sans l'appui de personne. Mais je ne l'ai pas fait et me suis tue. Mes larmes, je les ai transformées en écriture. Tout ce que j'ai voulu pleurer se retrouve sur le papier. Tout ce que j'ai voulu pleurer, je l'ai écrit.
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