Vraiment ma marraine était un personnage qui sortait du
commun. Je me sentais attiré vers elle par ce qui s’en dégageait d’étrange et de fascinant. Après l’avoir vue, un soir en Madame Sans-Gêne, un autre soir en
Milady ou étendue sur la scène, tuée d’un coup de poignard ou d’une balle de pistolet, je la retrouvais peu après dans sa mise ordinaire, toute souriante, vaquant à ses affaires. Il y avait là de quoi troubler ma jeune imagination. On m’avait dit que c’était un jeu, mais peu habitué à des transformations, à des
situations si différentes, à des fictions successives bien que passagères, je trouvais tout cela indéfinissable, déroutant et curieux. On touchait là au
surnaturel et au merveilleux.