AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de AuroraeLibri


Mme Berthemy avait passé dans un autre salon. Martial l'y suivit, et parvint à se cacher à demi, non loin d'elle, dans une embrasure de fenêtre, d'où il put la contempler. Elle était désespérément belle, dans sa toilette en satin souple, d'un bleu pâle glacé de blanc, avec, au corsage et à la ceinture, des touffes de roses blanches. La pâleur de l'étoffe et la blancheur des fleurs formaient une exquise harmonie, une gamme de nuances délicates avec la blancheur de son teint, avec la pâleur de ses cheveux légers et cendrés, où passaient de rares reflets d'or, très doux ; l'ensemble était relevé par une magnifique parure de saphirs ardents, illuminée de brillants, éclatant dans le mélange des blancs et du bleu pâle comme un rappel audacieux des yeux, qui, sous leurs longs cils noirs, avaient, comme les pierres, le regard bleu foncé ; et ce regard, qui semblait d'habitude retenu ou suspendu, partait, en de certains moments, avec une rapidité d'éclair. A cette heure, elle l'avait éteint, pour causer sans animation avec des indifférents qui se succédaient autour d'elle : elle n'était qu'une jolie femme, pareille à beaucoup d'autres, qui ne montraient rien de son âme; et Martial se remémorait tout ce qu'il savait d'elle, tous ces traits qui la séparaient des autres, qui faisaient d'elle, pour lui, un être unique, sans aucune ressemblance avec les poupées mondaines qu'habillaient pourtant les mêmes faiseurs, qui portaient les mêmes coiffures, les mêmes bijoux, les mêmes étoffes, qui tenaient les mêmes propositions en les accompagnant des mêmes gestes.

Chapitre I
Commenter  J’apprécie          00









{* *}