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4.23/5 (sur 40 notes)

Nationalité : Suisse
Né(e) à : Nyon , le 31/03/1857
Mort(e) à : Grasse , le 29/01/1910
Biographie :

Critique littéraire, journaliste et écrivain suisse. Aujourd'hui oublié, un critique français n'avait pourtant pas hésité à l'appeler « l'un des maîtres de l'heure »

Source : Wikipedia
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Édouard Rod
Les peuples marchent grisés par les mots sonores et menteurs claironnés à leurs oreilles, sans révolte, passifs et résignés, alors qu'ils sont la masse et la force, et qu'ils pourraient, s'ils savaient s'entendre, établir le bon sens et la fraternité à la place des roueries sauvages de la diplomatie.
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(...) sous toutes les latitudes, dans tous les climats, les hommes ont les mêmes passions, par conséquent les mêmes faiblesses. La balance du bien et du mal est partout à peu près la même. L'admirable roman de Tolstoï, — pour ma part, je n'en connais aucun qui régale! — pourrait se passer n'importe où: car, partout, les conditions de la vie sociale livrent les jeunes filles sans appui aux convoitises naïves ou perverses des hommes.

Chapitre IV
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«... Hyacinthe, nota-t-il dans ses carnets un jour de veine satirique, fait le bien comme on exerce certains métiers, pour gagner. Elle y met d'ailleurs tant d'art qu'elle force l'admiration. Seulement, lorsqu'on découvre le secret de ses manœuvres, on se prend de goût pour les francs égoïstes, de méfiance pour les philanthropes. Quand la charité n'est pas toute désintéressée, elle est la plus noire des hypocrisies ; quand on se pousse dans le monde à coups de bonnes œuvres, on marche à pas précipités vers l'Enfer. Ne pouvoir aimer le bien pour le seul plaisir de le faire, jouer de la charité comme d'un levier ou d'un outil, feindre la bonté pour en tirer profit, voilà des signes certains d'instincts cupides. Je les trouve plus odieux chez une femme. »

Chapitre I
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Dans un frémissement inconnu de son âme, il pressentait qu'à côté de la Justice dont il n'avait jamais songé qu'à aider le fonctionnement régulier, il y a le Malheur et la Pitié, et qu'à poursuivre dans la pratique du droit le gain ou le succès personnel, il construisait sur du sable, il semait dans le vent. Un désir singulier dans sa nouveauté l'étreignit : chercher le sens vrai des problèmes que faussait innocemment sa dialectique quotidienne , en tirer sans plus songer à soi ces étincelles de vérité qui seules importent pour l'avenir.

Chapitre VI
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— Mon pauvre frère ! s'écria Raymond, tu ne pourras plus vivre !

Léonard serra plus fort la main chaude et faible qui se blottissait dans les siennes. Il savait bien qu'on ne meurt pas de désespoir, que la vie ne s'arrête point au signe des forces ennemies qui voudraient la dissoudre, qu'après toutes ses crises elle reprend ses droits, poursuit son cours.

— Il faudra bien, pourtant ! murmura-t-il.

Et les deux frères se turent ensemble, dans la même et poignante angoisse des jours qui viendraient, et qu'il faudrait remplir.
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En réalité, M.Léonard Ferreuse était simplement de ceux qui ont deux manières d'être : l'une pour leurs proches et pour eux-mêmes, l'autre pour la galerie, — et cela moins par habileté que parce que la vie leur a fait une seconde nature, sous laquelle une autre subsiste. L'avocat et l'homme public d'un côté de l'autre le mari, le père et l'homme privé, différaient autant que peuvent différer deux êtres qui pourtant n'en font qu'un.

Chapitre I
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Les lueurs qui jaillissent d'une crise d'âme illuminent parfois, aux yeux les plus rebelles, les fonds ignorés de la vie. Depuis des années. Ferreuse exerçait presque mécaniquement sa profession. Il en jouissait en homme que récompensent les résultats de ses efforts, sans ce désir du bien commun qui seul ennoblit le travail. Le jeu des lois, des droits, des prétentions, des délits, des crimes et des peines l'intéressait comme la technique de son instrument intéresse un virtuose, sans qu'il y distingue l'un des spectacles les plus émouvants de l'activité sociale. Le zèle, l'adresse, le savoir qu'il y développait au jour le jour, n'engageaient aucune partie de sa sensibilité. Jamais non plus il ne se fût attardé à réfléchir aux conséquences pratiques des actes professionnels qu'il accomplissait avec la plus irréprochable correction . Et voici tout à coup que, bien loin du théâtre de la routine, par derrière le personnel des drames judiciaires, par delà ces sombres salles du Palais où tombent les phrases qui sèment la ruine, la honte et la mort, il entendait pour la première fois des sanglots et des cris de détresse !

Chapitre VI
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La plus pénible de ces visites pour les Perreuse, fut celle qu'ils firent à M. W. Orchard, dans un cottage silencieux à l'extrémité de Brompton. Ils virent un homme dévoré de loin par l'horrible souffrance d'un être auquel l'attachait un de ces sentiments plus forts que la vie et que la mort, d'un être séparé de lui par des portes plus infranchissables déjà que celles mêmes du tombeau, qu'il ne reverrait jamais, et dont il ne pouvait par aucun moyen empêcher l'affreux destin de s'accomplir. Long, pâle, émacié, avec un beau front de poète rêveur et un regard de voyant, le malheureux se diaphanisait dans l'idée fixe qui ne le quittait plus. Il dit tout ce qu'il savait, sans renaître à l'espérance, pesa les questions des deux frères qu'il déchiffra bien vite. Ses grands yeux se posèrent sur Léonard, entrèrent lentement en lui,ouvrant son âme . Au spectacle de la détresse empoisonnée qu'il y devinait, combien plus désespérée que son propre désespoir, il murmura :

— Je vous plains

Chapitre XI
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La jeune fille berçait sa tristesse en jouant les valses de Chopin. Son jeu nerveux, vibrant, personnel en dégageait avec force l'inquiétude haletante : sous ses doigts, plus ardents qu'exercés, un tumulte de rythmes violents, de sons et de cris qui par moments semblaient des voix humaines, exprimaient les tempêtes d'une âme démontée.

Quatrième partie
Chapitre I
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M® Lenielle les accueillit avec cette urbanité des anciens temps dont il gardait le privilège. Sa personne, du reste, éveillait l'idée d'une époque dont nous avons perdu les gracieux artifices et la coquetterie discrète, La taille droite, les mouvements alertes, il soutenait sans fléchir le poids de ses années de labeur, des secrets puissants qu'il avait connus seul, de tout le bien et de tout le mal que peut accomplir un homme dont la parole est une force active, que la vie a mêlé aux grandes affaires d'un demi-siècle d'histoire, dont l'influence a rayonné sur le commerce et sur la politique, sur la législation, sur les traités internationaux, sur les mœurs. Son fin visage aux tons d'ivoire conservait une expression reposée qu'accentuait le regard tranquille de ses yeux clairs. Il portait, à l'ancienne mode, de grands favoris en éventail qui s'argentaient et donnaient à sa physionomie ce trait professionnel que les avocats de la nouvelle école s'appliquent à éviter.

Chapitre IV
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