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Citation de SZRAMOWO


Tandis que la lointaine civilisation chinoise retarde l’heure
de sa mort en se tournant vers son propre passé, tandis que
l’Inde répand, pour soulager sa fièvre, une religion sur l’Asie,
l’ombre noie peu à peu les rivages où s’est écoulée l’éclatante et
virile jeunesse du monde occidental. Les flux et les reflux, depuis
le début de l’histoire, balancent l’océan des peuples du plateau
de l’Iran aux terres fraîches et salubres qui regardent
l’Atlantique. Des invasions silencieuses ont accumulé dans les
plaines du nord de l’Europe les réserves d’hommes qui renouvelleront
l’innocence des peuples méridionaux quand un contact
trop énervant avec l’Asie affaiblira leur foi dans leur propre intelligence.
On a vu les Phéniciens apporter à la Grèce et à
l’Italie, avec la science et l’idéal de la Chaldée et de l’Égypte,
l’écho indien des ivresses mystiques par qui le saint frisson de la
vie universelle est entré dans l’ordre occidental. On a vu la
Grèce, entraînée par Alexandre, déposer dans l’âme trouble et
lasse de l’Inde, l’étincelle inspiratrice. Rome doit subir à son
tour le sensualisme de l’Asie quand elle lui porte la paix… Le
mouvement épuisait peu à peu son rythme. Il était nécessaire
qu’un grand repos succédât à la dépense d’énergie d’où sortit
l’avenir du monde, et que la nature de l’homme se repliât sur
elle-même pour imposer à son esprit trop tendu, à ses sens pervertis,
l’oubli de leurs conquêtes et le désir de remonter à leurs sources naturelles.
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