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Citation de vgault


Dans cette « autobiographie » de son frère, Élisabeth de Fontenay travaille à lui redonner une place de sujet. Est-il autiste, ou souffre-t-il d’une déficience mentale jamais clairement diagnostiquée ? Quoi qu’il en soit, Gaspard n’a pas conscience de lui-même ; il dit rarement « je » et ne se regarde pas dans la glace. On a l’impression d’un enfant (aujourd’hui âgé de 80 ans) qui n’a jamais atteint le « stade du miroir » et la distinction entre moi et autrui. C’est donc à sa soeur de prendre en charge sa conscience de lui-même.
Elle le fait avec précaution, avec respect, car écrire sur quelqu’un peut être une violence quand l’autre n’a pas la possibilité de répondre. Et comme elle est philosophe, elle s’aide de ses lectures pour mener ses observations et ses réflexions. C’est à la fois un atout, et, de mon point de vue, un frein. Avec ses nombreuses références elle met une distance entre elle et son sujet, et je trouve son style peu fluide à force de chercher constamment le mot juste. Cela dit, ces citations philosophiques ou culturelles sont souvent très pertinentes. La plus troublante, peut-être, concerne ses propres écrits sur la cause animale, quand elle fait le lien entre « le silence des bêtes » et celui de son frère.
On retrouve dans cette notion ce proverbe souvent cité : le degré de civilisation d’une société se mesure à la façon dont elle traite… et là, chacun complète la phrase selon ses priorités. Pour ma part je dirais : selon la façon dont elle traite les fous. D’autres diront : les pauvres, les vieux, les chômeurs, les malades, les prisonniers. Élisabeth de Fontenay répond : les animaux et les humains privés de parole. Sur cette absence de parole, elle fonde son humanisme.
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