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Citation de Partemps


UN RÊVE

Louis, dit Aloysius Bertrand, Gaspard de la Nuit. Fantaisies à…
VII
J’ai rêvé tant et plus, mais je n’y entends note.
Pantagruel, livre III

UN RÊVE
Il était nuit. Ce furent d’abord, – ainsi j’ai vu, ainsi je raconte, – une abbaÿe aux murailles lézardées par la lune, – une forêt percée de sentiers tortueux, – et le Morimont* grouillant de capes et de chapeaux.
Ce furent ensuite, – ainsi j’ai entendu, ainsi je raconte, – le glas funêbre d’une cloche auquel répondaient les sanglots funêbres d’une cellule, – des cris plaintifs et des rires feroces dont frissonnait chaque feuille le long d’une ramée, – et les prières bourdonnantes des pénitens noirs qui accompagnaient un criminel au supplice.
Ce furent enfin, – ainsi s’acheva le rêve, ainsi je raconte, – un moine qui expirait couché dans la cendre des agonisans, – une jeune fille qui se debattait pendue aux branches d’un chêne, – Et moi que le bourreau liait échevelé sur les rayons de la roue.
Dom Augustin, le prieur défunt, aura, en habit de cordelier, les honneurs de la chapelle ardente, et Marguerite, que son amant a tuée, sera ensevelie dans sa blanche robe d’innocence, entre quatre cierges de cire.
Mais moi, la barre du bourreau s’était, au premier coup, brisée comme un verre, les torches des pénitens noirs s’étaient éteintes sous des torrens de pluie, la foule s’était écoulée avec des ruisseaux débordés et rapides, – et je poursuivais d’autres songes vers le réveil.
* C’est à Dijon, de temps immémorial, la place aux exécutions.
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