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Citation de Charybde2


Rien n’est loin. Peut-être la réclusion dans un wagon de chemin de fer, qu’il soit terrestre ou plus encore souterrain, cette claustration consentie, éphémère puisque sa durée est limitée et sue à l’avance, favorise-t-elle, par une espèce de rébellion, la sensation, confuse et charnelle, d’entretenir une relation avec le monde entier. Non pas seulement le monde dans sa globalité déréalisante mais l’infinité des points du monde, auxquels seraient reliés l’infinité des points de notre personne, et ainsi pour chacun d’entre nous, les infinités de points de toutes nos personnes.
Dans le métro du matin, dans le train de banlieue, où se joignent les élans laborieux, nos pulsions vers l’activité ou nos emplois forcés, s’incarne le monde recomposé, arbitrairement fragmentaire et pointilliste, dont le mode d’existence n’est pas la permanence massive mais plutôt l’intermittence du scintillement. Les gens qui lisent, si repliés sur eux-mêmes et sur l’intime de leur lecture soient-ils, allument un point du monde, un brasillement, et ils sont les veilleurs.
Ce n’est pas la télévision. Ce ne sont pas les journaux. Cela n’a rien à voir avec l’information. C’est de l’incarnation. C’est donner de son corps. Être le représentant, physique, à un moment, pour un moment, à un point du monde, d’un point du monde.
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