Un vent de rébellion souffle sur la bourgeoisie. C'est comme si j'étais déterminée à bouleverser ma vie. Ce serait bien la première fois, mais après tout, il s'agit de ma vie, j'ai bien le droit d'y mettre une bombe.
Qu'avait-elle bien pu faire pour être bannie de la société ? Avait-elle compris que la vie n'est qu'une mauvaise blague, qu'on naît pour mourir et qu'il faut en profiter à chaque instant ? Je devrais l'avoir compris moi aussi. La mort est mon quotidien, elle est même mon fonds de commerce. À force de la côtoyer, je devrais savoir qu'il y a urgence de vivre.
En cette période de vide affectif, ce contact physique me fait du bien, on peut vivre sans faire l'amour mais pas sans caresse.
- L'amour n'est-il pas qu'un gros mot, Henry?
- On se pose tous des questions sur le sens de la vie, sur la réalité des choses et des sentiments. Il arrive un moment où l'on devient cynique, où l'on réalise que tout est vain, et, puis, une étincelle, une rencontre, et on y croit à nouveau. Ne désespérez pas.
Je veux garder pour moi que ce jeune homme m'a fait le plus beau des cadeaux : ses regards d'homme.