Souvenance
Le printemps avait ressuscité de ses feux argentés,
Quand le soleil s'était levé au creux de la vallée.
Là, des perce-neige se frottaient à la lumière,
Où un homme et un enfant marchaient dans la rivière;
Une nuée de papillons claquaient de leurs ailes,
Et de longs cortèges d'oies blanches labouraient le ciel.
Alourdis, les arbres ployaient comme des chandelles,
Et là-bas, la rivière se gonflait du sein maternel;
La source exaltait des hymnes à la liberté
Et les rides de l'eau
Se froissaient comme du papier,
Mais les vagues ne se brisaient pas contre mon voilier;
Allongés, tête nue, dans les boutons d'or,
Des diamants scintillaient dans notre regard,
Au crépuscule, une porte béante battait au vent,
Là, où des millions d'étoiles papillotaient sur le pays...
Notre pays et dans les yeux de milliers d'enfants.
Souffle de mer
Si la mer était de l'encre,
Dans les sillons
Des ces bateaux en partance,
Ma plume tracerait
Sur la plus haute vague
Un paradis de mots...
Et sur une plage,
De sable blond,
Un enfant, la tête en fleurs,
L'oreille dans un coquillage
Comprendrait que ce monde
Est beau...!