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3.67/5 (sur 12 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 17/07/1839
Mort(e) à : Paris , le 01/02/1927
Biographie :

Léon-Émile Petitdidier, dit Émile Blémont, juriste de formation, est un poète et auteur dramatique français.

Poète prolifique et dramaturge occasionnel, il fut lié à Victor Hugo ainsi qu'aux poètes du Parnasse et aux poètes symbolistes. Rimbaud lui offrit le manuscrit de son sonnet des Voyelles qui est aujourd'hui au Musée Rimbaud.

Il fonda en avril 1872 "La Renaissance Littéraire et Artistique", dans laquelle il publia notamment la première traduction en français des "Leaves of Grass" de Walt Whitman.

Il crée et dirige plusieurs revues dont "La Revue du Nord", "Le Monde Poétique" et "Le Penseur". Il fonde avec Henri Carnoy "La Tradition", qu’il codirige jusqu’à sa démission en 1893.

Il fut l'un des fondateurs de la Société des poètes français et de la Maison de poésie.
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A Emile Blémont. Paul Verlaine.


Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
UN JEUNE POÈTE PENSE À SA BIEN AIMÉ
QUI HABITE DE L'AUTRE CÔTÉ DU FLEUVE

La lune, dans la nuit sereine,
Monte au coeur du clair firmament;
Elle y monte, et, comme une reine,
S'y repose amoureusement.

Sur l'eau voluptueuse et lasse
Qu'un rêve bleu semble bercer,
Une brise légère, passe,
Repasse, ainsi qu'un long baiser.

Quel accord pur, quelle harmonie,
Quel espoir calme en l'avenir
Respire l'union bénie
Des choses faites pour s'unir!

Mais rien n'est complet dans nos fêtes,
Le bonheur est rare ici-bas!
Et la plupart des choses faites
Pour s'unir - ne s'unissent pas.
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SUR LA PLAGE

La plage étincelle, fume
Et retentit, vaste enclume
Que les vagues et le vent
Couvrent de bruit et d'écume.
Je vais, selon ma coutume,
Le long du galet mouvant,
Les yeux au large, rêvant
Quelque rêve décevant
Salé de fraîche amertume.
Avec leurs doux cris joyeux
Et leurs mines ingénues,
De beaux enfants, jambes nues,
Se mouillent à qui mieux mieux.
De loin, les suit et les gronde
Une vieille grand-maman.
Une jeune femme blonde
Lit toute seule un roman.
Les légères mousselines
Des nuages vagabonds
Se déchirent aux collines.
Les grandes vagues félines
Se cabrent, puis font des bonds.
Et je contemple l'abîme ;
Et je voudrais, âme et corps,
Me mêler aux longs accords
Qui roulent de cime en cime.
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LA CHANSON DE MARTHE


II

Le lendemain, et toute la semaine,
Marthe attendit ; son attente fut vaine.

Pourquoi les angélus du soir
Sont-ils si clairs, quand fuit l’espoir ?

Marthe attendit un mois, un mois encore,
Et s’éveilla plus faible à chaque aurore.

Qu’annoncent donc tous les matins
Les gais angélus argentins ?

Marthe isolée, abattue et pâlie,
Espère encor, mais sent que c’est folie.

L’automne endort les horizons ;
Adieu les fleurs et les chansons !

Sur Marthe on jase, on chuchote, on s’exclame :
« Est-ce d’amour que cet enfant perd l’âme ? »

L’hiver vient, l’hiver part ; soudain
Le lilas fleurit au jardin.

Les jeunes gens de toute la vallée
Vont visiter la belle désolée.

L’odeur des foins en fenaison
Embaume de loin la maison.

Aucun galant, pas même le plus digne,
Du moindre accueil n’obtient le moindre signe.

Dans les rameaux du grand pommier,
Vole et se pose un blanc ramier.

Marthe se meurt ; une lueur étrange
Sous son front mat s’allume en ses yeux d’ange.

Le crépuscule se fait gris ;
Tourne, tourne, chauve-souris !
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LA CHANSON DE MARTHE

Je dis pour les cœurs ingénus
La chanson de Marthe aux pieds nus.


I

Marthe dès l’aube a quitté son aïeule ;
Marthe aux pieds nus est au bois toute seule.

Les ailes vont le dire aux fleurs,
Le matin bleu rit sous les pleurs.

Le fils du roi, sans meute et sans cortège,
Suit la ravine où l’acacia neige.

Ailes et fleurs sont en émoi :
Marthe est devant le fils du roi.

« Êtes-vous fée, ou sainte ayant chapelle ?
— Non, monseigneur, c’est Marthe qu’on m’appelle.

La fauvette, l’œil en éveil,
Écoute et se lisse au soleil.

Marthe, aimez-moi, je sens que je vous aime.
— Oh ! monseigneur, vous en ririez vous-même. »

La tête d’un lézard surgit,
La fraise dans l’herbe rougit.

« Croyez-vous donc mon amour éphémère ?
— Mon beau seigneur, j’en croirai ma grand-mère. »

La petite bête à bon Dieu
Vole et miroite, rouge et feu.

« Qu’un seul baiser, Marthe, ici nous engage !
— Mon cher seigneur, un seul, pas davantage ! »

Sur la source, au bord du sentier,
S’effeuille une fleur d’églantier.

« Marthe, à demain, au seuil de votre porte !
— Mon doux seigneur, le ciel vous fasse escorte ! »

Est-ce un rêve ? Ô les tendres voix,
Qui bercent l’âme au fond des bois !
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BRUMAIRE


Qui n’a senti le charme de l’automne ?
Qui n’a goûté l’attrait de sa pâleur ?
Le ciel est gris, la mer au loin moutonne :
Le cœur s’emplit d’une douce douleur.

Le jour entier semble un long crépuscule ;
Dans l’air en pleurs, les arbres nus sont noirs ;
Sous le toit bas un feu de fagots brûle ;
Un brouillard flotte autour des vieux manoirs.

Les champs ont pris des teintes sépulcrales.
Près de l’étable où sont les animaux,
Une fumée aux légères spirales
Lentement monte entre les fins rameaux.

C’est un sommeil où l’on promène un rêve ;
C’est un parfum d’ancienne fenaison ;
Dans la tristesse un souvenir se lève,
Comme dans l’ombre un astre à l’horizon.

On n’entend plus le cri de l’hirondelle !
La sève a peur sous le froid qui la mord ;
Tout fait silence ; et, seul, l’amour fidèle
Chante et fleurit au souffle de la mort.
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AUTOMNE I

UN JEUNE POÈTE
PENSE À SA BIEN-AIMÉE QUI HABITE DE L’AUTRE CÔTÉ DU FLEUVE
À Alphonse Daudet


LA lune, dans la nuit sereine,
Monte au cœur du clair firmament ;
Elle y monte, et, comme une reine,
S’y repose amoureusement.

Sur l’eau voluptueuse et lasse
Qu’un rêve bleu semble bercer,
Une brise légère passe,
Repasse, ainsi qu’un long baiser.

Quel accord pur, quelle harmonie,
Quel espoir calme en l’avenir,
Respire l’union bénie
Des choses faites pour s’unir !

Mais rien n’est complet dans nos fêtes,
Le bonheur est rare ici-bas ;
Et la plupart des choses faites
Pour s’unir — ne s’unissent pas.

p.65-66
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III LE PALAIS DE TCHAO-YANG
À Philippe Burty.

PRINTEMPS II


La brise émeut les rameaux bruns,
L’aube déjà blanchit le store ;
Tout devient rose, c’est l’aurore !
Le palais s’emplit de parfums.

L’air du ciel mêle le ramage
Des fontaines et des oiseaux ;
Les fleurs de la terre et des eaux
Offrent au printemps leur hommage.

De son beau pavillon d’azur,
Dans le matin baigné de flammes,
L'Empereur voit toutes ses femmes
Qui dansent sur un rythme pur.

On ne pense, en ce mois de joie
Où fleurit la fleur de prunier,
Qu’à goûter l'Amour printanier
Sous les rideaux d’or et de soie.

Ô feuilles des saules tremblants,
Vous êtes de l’or fin ! Vous êtes
Une neige chère aux poètes,
O fleurs dont les poiriers sont blancs !

p.8-9
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BRUMAIRE


Qui n’a senti le charme de l’automne ?
Qui n’a goûté l’attrait de sa pâleur ?
Le ciel est gris, la mer au loin moutonne :
Le cœur s’emplit d’une douce douleur.

Le jour entier semble un long crépuscule ;
Dans l’air en pleurs, les arbres nus sont noirs ;
Sous le toit bas un feu de fagots brûle ;
Un brouillard flotte autour des vieux manoirs.

Les champs ont pris des teintes sépulcrales.
Près de l’étable où sont les animaux,
Une fumée aux légères spirales
Lentement monte entre les fins rameaux.

C’est un sommeil où l’on promène un rêve ;
C’est un parfum d’ancienne fenaison ;
Dans la tristesse un souvenir se lève,
Comme dans l’ombre un astre à l’horizon.

On n’entend plus le cri de l’hirondelle !
La sève a peur sous le froid qui la mord ;
Tout fait silence ; et, seul, l’amour fidèle
Chante et fleurit au souffle de la mort.
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De Bernardin de Saint-Pierre à George Sand et à Musset, presque à chaque instant, on retrouve dans les livres Jean-Jacques (Rousseau), son inspiration, sa manière. On lui doit la première formule de la grande névrose contemporaine. Werther, René, combien d'autres, sortent de lui. Telle scène entre Faust et Méphistophélès semble un dialogue entre Jean-Jacques et l'auteur de Candide. Jean-Jacques est le prototype de « l'homme sensible », qui si vite devint « l'homme fatal ».
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Rousseau a mis dans la prose française un charme tendre, une onction cordiale, qu'elle ignorait. Le style des Confessions est incomparable; on connaît cet art sans artifice, redevenu nature : tout y est vie et lumière; c'est la pensée même, dans sa forme pure et sa mélodie intime. Et comme ce magicien sait évoquer toute une scène par un trait caractéristique, suggérer tout un ordre d'idées par un mot-symbole! Vous rappelez-vous son père, dans la maison de Genève, après une nuit de lecture fiévreuse, « entendant le matin les hirondelles »?
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