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Critiques de Émilien Dereclenne (4)
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La Mécanique papillonne

Livre de la rentrée littéraire de l’hiver 2024 et découvert lors de la rencontre @vleel_ début janvier, j’ai craqué pour cette couverture graphique et envoûtante. Ce n’est certes pas la quatrième de couverture qui allait achever de me convaincre.



4ème de couv. :

“Je deviens autre…

Je te deviens.”



Hypnotisante aurais-je pu dire aussi. Mais pas seulement car l’écriture l’est tout autant.

Perturbante aussi ! Et déstabilisante encore !

La construction du texte et la police de caractère utilisée sont clairement au service de ce texte hors normes, à la réflexion profonde sur une nouvelle ère, celle de l’IA. Le texte est continuellement ponctué de pensées en italique, de souvenirs parfois, de dialogues plus vrais que nature. J’ai d’ailleurs énormément apprécié cette façon de transcrire les propos de différents protagonistes usant de répétitions comme s’il bafouillait, de gros mots et autres expressions courantes du langage parlé.

Ce texte ne manque clairement pas de relief.



L’histoire :

Martin a créé une appli de rencontres révolutionnaire. et commencent les réunions managériales nécessaires avant la mise en service.

Différents évènements, plus ou moins simultanés, et plus ou corrélés, semblent s’associer de manière inconsciente et mettre à mal le désir ardent du PDG de Key&Co. Ces évènements sont à la fois psychologiques, environnementaux, météodépendants, soumis à l’attraction des corps et que sais-je encore ? ou peut-être tout simplement liés à la frénésie de données, formules, et autres programmes.

Et quand il s’agit d’amour, de rencontres, comment ne pas se laisser distraire par la fille du patron, née dans un corps d’homme ? Alors Aifa, l’application, ou Nao, la fille du patron ? Et pourquoi pas la quête de soi, de son identité sexuelle à travers ces deux entités, l’une artificielle et l’autre humaine ?

Quant à certains incidents, difficiles de distinguer le virtuel du réel. Erreurs commises avant la mise en service ou est-ce juste Aifa qui ne fonctionne pas si bien que cela ?



À l'heure de l’intelligence artificielle, et au travers de ce texte engagé, l’auteur semble interroger la relation humaine et la rencontre amoureuse.

Qu’est-ce que cela sous-tend pour notre avenir ?



Un texte qui interroge forcément !



On en parle ?

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La Mécanique papillonne

Magnifique, complètement fou. L'écriture est superbe, comme du poème tout le long. le réseau de neurones qui fait l’apprentissage profond de l’amour, en étant formaté par son milieu misogyne et transphobe, et comment tout ça explose dans le bug, comment le point de vue du narrateur se renverse, fort. La fin c'est du délire
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La Mécanique papillonne

En tant que personne transgenre, j’ai eu peur du traitement violent au départ, du mal à me faire au mégenrage de Nao toute la première partie du roman. Mais le basculement chez le narrateur qui se fait dépasser par son personage artificiel, Aifa qui fait exploser son univers sexiste et transphobe, j’ai trouvé ça super

Un très beau roman, qui ne tombe pas dans le cliché et la facilité
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La Mécanique papillonne

Derrière une réflexion sur l'IA, un roman qui nous plonge dans la tête de ce que l'on pourrait appeler un incel. Le jeu entre les deux voix narratives (celle de Martin, l'incel, jeune programmeur, et celle du narrateur principal) aurait pu créer une distance critique envers la misogynie de Martin. Ce n'est malheureusement pas le cas : rien ne fait barrage à ce déferlement de haine et de clichés envers les femmes (Claire, "docile" et "maternelle" vis-à-vis du patron, la fille de l'accueil qui ne peut se pencher car, nous dit le narrateur, "sa robe craquerait") mais aussi envers les personnes trans. On en ressort nauséeux.se. Si les sujets de l'IA et de la masculinité sont intéressants et actuels, leur traitement par l'auteur est rétrograde, sexiste et misogyne. Quelle tristesse de voir un tel roman publié en 2024.



"Je ferai des prisons dans mon Aifa, en fenêtres anti-suicide, pour les regarder se dévorer entre elles, les ferai combattre sans armes et édentées, à coups de talons peut-être, juste pour entendre un craquement qui me fasse jouir, moi. Et je les regarderai, avec amour, cet amour dont elles ne veulent pas, droit dans les yeux, sans cligner, jusqu'à ce qu'elles se mangent et j'en aurai les yeux brûlés de joie."
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