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Citation de sheumas


La boutique a deux entrées. L’une est sur la rue et bénéficie d’une grande vitrine, une sorte de baie vitrée, vue sur mer, air du large garanti. L’autre donne sur la cour. Elle est réservée aux gens de l’immeuble d’en face et au maroquinier.
Je sais, c’est un peu facile de dire ça, mais ce salaud a des valises sous les yeux et son cuir n’est plus tout neuf, largement craquelé même, entaillé par endroits. Ça lui fait des sacrées poches derrière ses lunettes d’écaille. Son visage m’effraie lorsqu’il se penche sur moi. Il sent le vieux cirage et l’huile mal rincée. Le corps est épais, ramolli dans les angles, bref mal fini et comme recouvert d’un torchon humide. Une sorte de ciment qui n’a jamais fini de sécher anime ses grimaces et ses fausses dents.
Je le crois rouillé jusqu’à la couenne, carré, mastoc, au point qu’il ressemble à ses plus grosses valises. Il a de l’encaustique dans la voix, ça donne des frissons quand il se met à parler tout seul. Encore pire quand il s’adresse à ses articles. On dirait un pasteur avec son troupeau, sauf qu’aucune d’entre nous n’aurait envie de le suivre quand il rentre dans son repère.
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