Malgré ses allures paresseuses de dandy et ses humeurs noires de sédentaire, Charles Baudelaire est, à sa façon, un laboureur infatigable, un "paysan", comme Rimbaud, avec sa "réalité rugueuse à étreindre". Le muscle nerveux, le poignet ferme, la tempe frémissante, il fouille inlassablement le champ du langage. Tout part du haut de l'échine chez cet athlète de la poésie qui cultive les sensations fortes. Le corps palpite, quête, épie, traque, creuse une chevelure. Et le voilà qui lâche prise, quitte l'herbe rase, "le port", lâche le soc ou la quille et se de déroute "vers de charmas climats".