Il y a une part divine en l’homme ; c’est celle qui lui permet, désormais, de nier Dieu. Vous ne vous contentez pas à moins. Vous avez fait place nette : le monde n’est que le produit du hasard, un entêtement confus des molécules ! Et dans l'absence de tout maître, c’est vous qui désormais légiférez. Être le maître... ! Jamais cette folie ne vous prendra le front comme en siècle. Le maître de la nature: et vous souillerez la terre et noircirez les nuages ! Le maître de la matière : et vous ferez trembler le monde ! Le maître de la politique : et vous créerez le totalitarisme ! Le maître de la vie : et vous choisirez vos enfants sur catalogue ! Le maître de votre corps : et vous craindrez tellement la maladie et la mort que vous accepterez de substituer à n’importe quel prix, pas vivre mais survivre, anesthésiés, comme des légumes en serre ! Le maître de la morale : et vous penserez que ce sont les hommes qui inventent les lois, et qu’au fond tout se vaut, donc rien ne vaut ! Alors le Dieu sera l’argent, le seul qui subsiste, on lui construira des temples de partout dans les villes, et tout le monde pensera creux, désormais, dans l’absence de Dieu.