Étienne Ollion

[Quelle] que soit la définition qu’on veut bien retenir de la religion, certains parmi les groupes les plus fréquemment accusés de sectarisme ne semblent pas pouvoir être qualifiés de « minorités religieuses ». La question est évidemment complexe, puisque, dans les controverses autour des sectes, c’est justement cette appellation qui est en jeu, ainsi qu’on vient de le dire. À l’instar des Mormons, de Moon, de la Scientologie et de quelques autres, plusieurs groupes accusés de sectarisme se réclament en effet d’une religion alternative et minoritaire. Dans ce cas, il est sûrement moins fructueux de trancher dans ces luttes de classement que de les étudier et s’intéresser à leurs conséquences. Mais la situation est bien différente pour d’autres groupes accusés d’être des sectes en France, qui ne se revendiquent même pas d’une quelconque religion ou spiritualité. Parmi eux, on trouve pêle-mêle des communautés agrariennes, des groupes paramilitaires, des associations défendant certaines formes de psychothérapie non conventionnelles, ou encore des écoles alternatives. On trouve aussi, dans les nombreuses listes de sectes élaborées par les opposants, des thérapeutes individuels, voire des entreprises commerciales.