D'ici cinq mille ans, une glaciation affectera l'Europe, dans vingt mille ans, une couche de glace d'une épaisseur de plus de 1500 mètres recouvrira la Suède, engloutissant tout, campagnes et villes.
Peut-on imaginer un monde d'après ces ères glaciaires ? Peut-on imaginer une humanité d'après la glaciation ?
(Philosophie magazine n°114, page 64, à propos de "Sable mouvant. Fragment de ma vie" de Henning Mankell)
"C'est toujours au nom de la paix qu'est menée la guerre la plus effroyable [...] et l'inhumanité la plus atroce au nom de l'humanité."
Carl Schmitt
L'idée que le pouvoir est l'exercice d'une domination grâce laquelle s'affirme la souveraineté est tellement commun et semble tellement correspondre à l'expérience quotidienne que nous en faisons, qu'il faut opérer une véritable mutation mentale pour laisser s'exprimer une entente du pouvoir libre de ce préjugé.
Il est indéniable qu'on peut voir dans l'Union européenne, comme le rappelle Habermas, le premier exemple d'une politique qui tâche d'honorer les exigences d'une légitimité démocratique en s'élevant à hauteur des conditions d'une économie globalisée. L'Union européenne ne change en effet rien aux modalités de la compétitivité économique et épouse le processus d'intégration par le marché (qui lui a donné naissance). Mais elle veut déployer dans le même temps le dispositif institutionnel d'une politique intérieure réglée par le principe de légitimité démocratique et soucieuse de réguler le jeu économique.
Telle est la fonction de la guerre, d'être une "machine de dispersion" opposée à la "machine d'unification" qu'est l'Etat.
Le monde (cosmos) est l'horizon de l'agir politique [...] l'action politique a le monde pour condition et pour horizon.
L'essence de la souveraineté est la volonté parce que l'essence de la volonté est la domination.