-Madison Seyner.
-Enchanté, Madison. Vous faites quoi dans la vie, à part prendre des clichés des affaires des gens ? Vous m’avez dit être étudiante ?
Son visage est sévère. Mais ses yeux pétillent. Troublée pour de bon, je porte le verre à mes lèvres avant de répondre.
-Oui, aux Beaux-Arts, et je tiens à préciser que c’était exceptionnel : je ne suis pas du genre à toucher aux biens personnels des passagers, rétorqué-je prudemment.
-Juste les miennes, alors ? Merci pour cet honneur !
-Je me suis excusée, je…
-Une artiste, donc ? m’interrompt-il.
-C’est cela.
-Je vous aurais crue apprentie journaliste, vu votre mépris pour l’intimité…
-Nous étions censés repartir sur de bonnes bases…
-Mais c’est ce que nous faisons, non ?
-Pas vraiment… Ecoutez, cessons de tergiverser. Comptez-vous me faire renvoyer ? Soyez honnête, parce que la torture mentale, très peu pour moi.
-Torture mentale ? Vous n’êtes pas un peu excessive ?
-Et vous, sadique ? répliqué-je incapable de m’empêcher d’observer la fossette qui se creuse quand il sourit.
Il fronce les sourcils… Je suis foutue.
On va me coller sur un canot de sauvetage à coup de pied au cul et me laisser dériver….