Point encore plus important, elle [la SF] exige de l'auteur et du lecteur, de l'enseignant et du critique, non seulement une connaissance (scientia) spécialisée, quantifiante, positiviste, mais une imagination sociale dont la sagesse (sapientia) garantit la maturité critique et créatrice. La SF exige - pour conclure ce voyage botanique merveilleux - que la critique soit un Darwiniste, et non un sorcier de village.
Comme dans d'autres genres situés sociologiquement à la lisière de la littérature, on trouve dans la SF 80 à 90 % de pacotille débilitante. Cependant, à la différence de la sous-littérature, c'est dans le genre lui-même qu'on trouve les critères d'appréciation des déficiences de la majorité des oeuvres de SF. Cela place la SF, de droit sinon de fait, sur le même plan que tout autre genre littéraire "majeur". Le second axiome de la critique de SF pourrait être l'exigence d'un niveau de connaissances plus élevé que celui du lecteur moyen : le nouveauté constitue sa raison d'être; au minimum, nous pouvons exiger de la SF qu'elle en sache plus long que ses lecteurs.
Le fantastique et le conte populaire proviennent tous deux de la mythologie : le conte populaire est issu du mythe du héros-victorieux et le fantastique, du mythe tragique.
Il n'en est pas moins très difficile à un écrivain de science-fiction de décrire les relations humaines, fondamentalement différentes de celles qu'il connaît, même lorsqu'elles ont été philosophiquement esquissées.
Pour ce faire, je dois au préalable fabriquer divers électrodragons d'essai.