Il existe deux attitudes tout à fait opposées quand il s'agit d'affronter les problèmes de sa propre vie. La première consiste à tenter de changer le monde extérieur, la seconde à essayer de se changer soi-même. Bien que ces deux attitudes soient potentiellement à la portée de tout le monde, la plupart d'entre nous ne s'en tiennent qu'à une seule, et penchent pour l'attitude préférée dans la plupart des cas.
Je me rendais compte parfois que, pendant mes moments de bonheur, je ne pouvais pas croire que j'avais jamais été malheureuse, et que je faisais des projets d'avenir comme si seul le bonheur existait, tandis que dans mes moments de désespoir, je ne pouvais même pas me souvenir de ce qu'était le bonheur, et tout l'avenir m'apparaissait sombre.
Je m'aperçus également que lorsqu'on s'adonnait à ce mode de pensée, on croyait réellement en son propre pouvoir de modifier les faits.
Extrait.
Quelle sorte de citoyen voulons-nous produire par notre éducation ? Quelles sont les qualités que nous pensons nécessaires chez un citoyen d'une vraie démocratie ? Les gens tentent habituellement de répondre à cette question par une liste de vertus telles que courage, initiative, indépendance de jugement, etc. Les recherches actuelles corroborent le sens commun en montrant qu'en général, ces «bonnes» qualités dépendent de la croyance d'une personne en quelque chose de bon à l'intérieur ou à l'extérieur d'elle-même, qui va l'aider à «tenir bon» en face des difficultés, des problèmes, de la douleur ou de la perte, au lieu de «partir en morceaux». Cette croyance en «quelque chose de bon» pourrait provenir de nombreuses sources : de la fierté d'appartenir à une certaine race ou classe ou famille ; du fait d'avoir fréquenté une certaine école ; d'avoir un certain talent ; ou bien de la foi en une certaine croyance ; ou de l'amour d'une certaine personne ; ou même, pour une part, du fait de posséder beaucoup de biens. Mais si l'on tente de résumer ces idées qu'ont les gens de ce qu'ils veulent pour un citoyen d'une démocratie, il semble que ce qui distingue ce dernier des autres sortes de «bons» citoyens, c'est la nature de ces «bonnes» choses dont il dépend pour être une «bonne» personne ; il ne dépend pas, pour les bonnes choses en lesquelles il croit, exclusivement des niveaux d'expérience physique et émotionnel. C'est-à-dire qu'il ne dépend pas entièrement, pour ce qui est du sentiment de sa propre valeur, ni de possessions matérielles ni de réussites ou prouesses purement physiques ni de relations purement émotionnelles, comme l'adoration de et la soumission à un leader, ou sa propre capacité à s'affirmer et à imposer sa domination aux autres. Bien plutôt, il croit en quelque chose que je ne peux pas appeler autrement que «processus psychique» ; c'est-à-dire qu'il croit en la valeur d'un jugement, d'une pensée et d'un sentiment indépendants ; en fait, il croit en la valeur de l'expérience individuelle, à la fois chez lui et chez les autres.
Si le simple faut de regarder pouvait me donner autant de satisfaction, pourquoi m'employer avec autant d'ardeur à faire des choses ou à faire en sorte qu'elles soient faites ? Je n'avais certainement jamais imaginé que la clé de ma réalité personnelle se trouvait une aptitude en apparence aussi simple que de laisser mes sens libres de vagabonder sans objectif. J'ai commencé à me demander si mes yeux et mes oreilles n'avaient pas leur propre sagesse.