L'information est le réel et non pas dans le réel ou devant le réel ou auprès du réel ou consécutivement au réel. "Elle est le réel", cela signifie que l'organisation de la vie dans son ensemble - il faut dire : son organisation chthonienne - est comme perfusée de flux informationnels qui n'en constituent pas de simple outils mais l'architecture et la dynamique effective.
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Les réseaux ne sont pas dans la réalité, c'est la réalité qui sourd au contraire au confluent des réseaux. (p. 32)
Nous ne savons pas, avec l'Internet, où nous nous situons, mais ne savons pas non plus, véritablement, ce que nous y faisons. Le va-et-vient efficace des flots d'information et la satisfaction que nous en tirons forment ensemble la raison suffisante d'un enfermement de nos conceptions de l'internet dans le confort d'une minorité intellectuelle instrumentaliste, dogmatique et jouisseuse. (p. 18-19).
La philosophie de Montaigne est un pointillisme sémantique : "pointillisme" parce que toute expérience de pensée est en son fond singulière et irréductible ; et "sémantique" parce que la rencontre de ce qui apparaît s'accompagne immanquablement d'une évaluation ou d'une interprétation langagière de cette rencontre.
Le problème de l'existence est celui de son indescriptibilité.