Auguste Viatte

Biographie :

Né à Porrentruy (27 juin 1901) et mort à Paris (21 novembre 1992). Maturité à l'École cantonale de Porrentruy ; trois ans plus tard déjà son doctorat de l'Université de Fribourg, pour Les interprétations du catholicisme chez les romantiques (1922). Il soutient à la Sorbonne, en 1928, une thèse d'État couronnée par l'Académie française et qui fait encore autorité: Les sources occultes du romantisme. Illuminisme-Théosophie. 1770-1820.

Grand voyageur, il accomplit notamment un tour du monde en 1928-1929 au cours duquel il découvre les civilisations asiatiques qui le marqueront beaucoup, et auxquelles il consacrera plusieurs recueils, dont l'un publié aux Éditions de l'Arbre à Montréal en 1942 (L'Extrême-Orient et nous).

En 1932, pour des motifs politico-confessionnels, on lui refuse la chaire de littérature française qu'il briguait à l'Université de Berne. Déçu de la Suisse, il s'ouvre des horizons plus vastes en enseignant de 1933 à 1949 à l'Université Laval de Québec, où il est nommé professeur titulaire en 1937. La situation internationale le pousse à demeurer sur le continent américain jusqu'à l'après-guerre, même s'il nourrit constamment le projet d'obtenir une chaire en France. Sa "période québécoise" est marquée par une intense activité intellectuelle: dans les milieux académiques (il enseigne également dès 1942 la littérature à l'École Libre des Hautes Études de New-York, véritable université de la France Libre fondée sous l'impulsion de Gustave Cohen et Jacques Maritain), au travers de plusieurs publications, dont la plus importante demeure son Histoire littéraire de l'Amérique française, des origines à 1950 (Québec, 1954), mais aussi dans un champ culturel plus large, puisque Viatte dirige une collection d'ouvrages au Éditions de l'Arbre et donne de très nombreux articles littéraires et politiques à d'importantes revues (La Nouvelle Relève, Le Canada français), ainsi que dans la presse (L'Action catholique surtout).

De retour en France, il enseigne à Nancy de 1949 à 1952, puis obtient la chaire de littérature française de l'École polytechnique fédérale de Zurich, d'où il rayonne dans le domaine des littératures francophones, comme en témoignent les nombreuses synthèses qu'il publie à ce sujet dans des encyclopédies renommées et autres ouvrage de référence. Cette brillante carrière reflète l'idéal de celui qui aimait à dire: "Je ne suis en exil ni en France, si dans aucun pays de langue française." Elle traduit aussi une approche comparée d