Lorsque Delacroix peignit, dans un décor tragique, cette belle jeune fille aux cheveux noirs, la poitrine à demi découverte dans une robe blanche et un manteau bleu, avec ce titre : La Grèce expirant sur les ruines de Missolonghi, il ne se doutait pas que la Grèce revivrait bientôt – la Grèce dont un illustre voyageur français du XVIIIe siècle, le comte de Choiseul-Gouffier, avait été le premier à souhaiter l'indépendance ; elle a revécu parce qu'elle est immortelle.
Il y avait à Delphes, aux jeux Pythiques, célébrés en l'honneur d'Apollon, un concours de peinture, dont les couronnes étaient aussi ambitionnées que celles des athlètes.
"Loin d'ici les profanes !" était le cri du prêtre de jadis, avant les sacrifices. La civilisation grecque est une initiation, non seulement par ses œuvres littéraires et artistiques et par ses monuments, mais aussi jusque dans ses arbres et ses rochers. Le rhéteur Libanius disait qu'il aurait préféré à la couche d'une déesse le plaisir de voir « les fumées d'Athènes » , perpétuel sacrifice de reconnaissance des hommes à la divinité – à l'homme divinisé.
Les tableaux que la Grèce en lutte et en deuil a inspiré à Delacroix ont leur contrepartie dans les aquarelles de Brayer où respire la joie de vivre.
A la suite d'un oracle, une enceinte fut réservée sur l'Acropole d'Athènes, près du ¨Parthénon, à « La Terre porteuse de fruits » - tous les fruits de la civilisation grecque, de l'union de la terre grecque et du ciel grec.
Quand Alexandre visita Delphes, pour s'y faire proclamer invincible, ce qui était le premier pas vers sa future apothéose, c'était aussi l'apothéose de Delphes, portée au plus haut de sa gloire par un tel visiteur.