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5/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Arques-la-Bataille , le 14/10/1878
Mort(e) à : Paris , le 01/03/1949
Biographie :

Michel Alerme est un ancien colonel de l'Armée française, homme politique français et collaborateur durant la Seconde Guerre mondiale.

Alerme fut sous-chef de cabinet de Clemenceau. Parallèlement à sa carrière politique et militaire, il fut chroniqueur militaire à Je Suis Partout, directeur de l'Écho national d'André Tardieu et directeur d'une filiale de l'agence Havas pour l'Extrême-Orient.

Il était cofondateur et président jusqu'en 1944 de l'agence Agence Inter-France regroupant tous les journaux de la collaboration.

En 1944, après la chute du Régime de Vichy, il est recherché et poursuivi, mais il réussit à s'échapper.

Il meurt à Paris le 1er mars 1949, sans avoir été capturé.

Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Alerme
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Dans l'armée, on n'aimait pas l’esprit critique. Beaucoup d'officiers de valeur se sont vus arrêtés ou ralentis dans leur carrière parce que, au cours de manœuvres sur la carte ou sur le terrain, ils avaient laissé soupçonner qu’ils ne se ralliaient pas sans réserve aux solutions indiquées par le directeur de l’exercice. On mettait dans leurs notes une petite phrase comme celle-ci : « N’a pas tiré tout le profit désirable de l’enseignement qu'il a reçu à tel ou tel centre d'études » et leur avenir se trouvait fort compromis.

Ce conformisme, cette espèce de passivité dans lesquels ils avaient vécu pendant quarante ans et qui a été si néfaste, a porté nos grands chefs à ne jamais protester que pour se mettre à couvert. Ils s'absolvaient en affectant d'y voir une haute manifestation de leur esprit de discipline.
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Les Allemands s’honorent d'avoir été, avec CIausewitz, les premiers disciples du plus grand homme de guerre de tous les temps (Napoléon), d'avoir retrouvé sa doctrine, de l’avoir codifiée et conservée avec une jalouse orthodoxie. Ils ne s’étaient pas pardonné les erreurs professionnelles et les lacunes d’organisation, qui, en les obligeant à accepter pendant quatre ans l'hérésie de la guerre d'usure, les avaient en définitive acculés à la défaite. Ils ont pensé, eux, si attentifs à ne rien négliger des parties dites basses et ouvrières de la guerre, si modernes dans la conception et la réalisation de leur outillage de combat, que les progrès du matériel devaient les aider à revenir aux enseignements de la grande époque.

Dans le même temps, nous allions au rebours du bon sens. Comme en 1806 les armées frédériciennes, nos armées sont restées figées dans des formules simplistes et fausses du passé et elles ont été battues parce que les développements du côté usinier, si l'on peut dire, de la guerre les ont conduites à s’écarter des idées saines au lieu de les y ramener. Tandis que l'utilisation qu’ils ont faite au maximum des progrès des techniques automobile et aéronautique permettait aux Allemands de créer des armées de campagne d'une mobilité extraordinaire, nous, obnubilés par les exigences tout à fait particulières de la guerre de position et poursuivis par l'idée d'anéantir l’ennemi sous un deluge de feu, nous allions peu à peu vers l'ankylose.
...

Nous possédions du matériel, un matériel puissant et nombreux, surtout en ce qui concerne l'artillerie, mais si malaisé à se déplacer qu'il a été impossible de le sauver pendant la bataille de France. Nous l'avions fabriqué en vue d'une sorte de guerre lente, méthodique, progressive et meurtrière. Les Allemands avaient construit le leur en vue d'une foudroyante guerre de mouvement. Un de leurs experts militaires a écrit : « Tandis que notre Commandement pensait « motorisé », l'Etat-major français pensait « à pied. » Cette erreur fondamentale a eu les conséquences que l'on sait.
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Celui qui veut comprendre une des raisons morales de notre défaite, ne doit pas perdre de vue que nos troupes étaient sensées se battre pour l’instauration du pacifisme universel et qu’à ce titre on les entretenait dans une ambiance démocratique, c’est-à-dire la moins militaire possible. On prétendait qu’une armée luttant pour la liberté du monde ne se mène pas avec la même discipline arriérée et brutale que des soudards aspirant à la domination européenne. Depuis que M. Aulard nous avait expliqué à sa façon la « grande victoire » de Valmy, la discipline allemande ne nous inspirait qu'une sorte de pitié méprisante. N’était-il pas suffisant pour vaincre de mettre son chapeau à cornes au bout de son fusil et de se porter en avant au cri de « Vive la liberté ? »
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Quoi qu'il en soit, un premier fait n'en reste pas moins acquis : nous avions déclaré la guerre et, dès les premiers jours, force nous était de reconnaître que l’armée française n'était pas en mesure d'attaquer les armées allemandes pendant que la plus grande partie de leurs forces était engagée en de dures opérations sur la Vistule.

Non seulement notre Etat-major se montrait impuissant à maintenir ce front Est dans lequel il voyait une des conditions essentielles du succès., mais il en venait à se retrancher derrière des considérations de politique générale qui n’étaient plus de son ressort pour expliquer son inaction. Le fait que, contrairement aux principes les plus élémentaires, il laissait échapper de propos délibéré l'occasion unique qui s'offrait de détruire les armées ennemies de couverture à l'ouest et d'envahir la Westphalie, montre qu'à l'heure des grandes décisions il venait de découvrir l'nsuffisance de ses moyens offensifs.

Au point de vue de la réorganisation de nos troupes, il y avait tout un enseignement à tirer d'une constatation aussi grave.

Faute d^une preparation intelligente en temps de paix, nous n'avions pu qu’assister en spectateurs humiliés à l'écrasement de nos alliés.
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En Allemagne, depuis l'armistice de 1918, les choses se sont passées autrement. Suivant l'illustre exemple donné par Scharnhorst et Gneisenau après l'anéantissement des armées du modèle frédéricien, le Grand Etat-major n'a cessé de rechercher avec une ardeur passionnée les raisons de la défaite. Les généraux comme les soldats ont le sentiment de ne pas avoir été battus sur leur valeur. A tous les échelons de la hiérarchie on est d'accord pour dissiper toute équivoque au sujet de cette défaite jugée inadmissible du point de vue militaire et préparer une revanche cette fois indiscutable.

(...)

Dans cette entreprise poursuivie en pleine période révolutionnaire, le Haut Commandement allemand, camouflé ou non, ne s’est laissé à aucun moment entraver par des Pouvoirs publics qu’il considérait comme éphémères. Ne doutant pas de soi, maintenant ses exigences envers et contre tous, ne transigeant jamais, non seulement il s’est fait respecter, mais il s'est fait craindre. Jusqu'à l’avènement du national-socialisme, c’est-à-dire jusqu'au moment où il a vu l’Allemagne entrer résolument dans la voie du salut, il a obligé tous les gouvernements à composer avec lui.

Malgré les clauses de désarmement du Traité de Versailles et les enquêtes de la Commission interalliée de contrôle, il demeura aussi puissant, aussi cohérent, et plus indépendant qu’il ne l’avait été au temps des Hohenzollern. Il resta le seul bloc des anciennes assises de l’édifice impérial qui n'ait pas été renversé, ni même ébranlé par la tempête. C’est lui qui, de 1918 à 1933, sauva l'unité allemande. Il a maintenu et resserré les liens qui l’unissaient au corps des officiers. Il a empêché ceux-ci de désespérer de l’avenir. Il les a soutenus moralement et matériellement et leur a montré que leurs sacrifices seraient temporaires. Il n’est besoin que de lire les instructions du général von Seeckt relatives à l’organisation, au recrutement et à l'instruction de la Reichswehr, pour voir que, dans sa pensée, cette troupe de métier devait être la cellule d'où sortirait la plus puissante armée du monde.
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Le principe était admis en France qu'une démocratie ne devait combattre que pour l’indépendance de son territoire, toute guerre d’agression étant indigne de l'idéal républicain. C'est récemment, quelque temps avant l'affaire d'Ethiopie, que les hommes du parti de la guerre, pour des raisons qui n'ont rien de national, ont entrepris une campagne de propagande orchestrée sur ce leitmotiv cher aux révolutionnaires de 1848 : «Croisade des démocraties pour la libération des peuples opprimés. »

Ce n’est pas ici le lieu de dire ce qui se cachait d’intérêts sordides derrière ce thème d’apparence généreuse, qui a fini par avoir la fortune que l'on sait.

Avec l'avènement du Front populaire, les anciens tenants du pacifisme n'hésitèrent pas à se transformer ouvertement en bellicistes. La propagande s'amplifia et fit rage à l'occasion de la guerre d'Espagne.

Ils recrutent des adhérents de tous les partis. La France, si facilement dupe des fictions, se laisse entraîner ; elle glisse sur la pente de la guerre d’un mouvement qui va devenir irrésistible. Mais son organisation militaire est loin d'évoluer avec les tendances nouvelles. Elle reste spécifiquement défensive. L’Etat-major en est toujours à la riposte contre toute tentative d’invasion, par conséquent au système militaire en faveur à la fin de 1918.
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