Nationalité : France
Né(e) le : vers 1580 Mort(e) le : vers 1615
Biographie :
Jean de Lingendes est un poète français.
Il appartient à une famille noble de la région de Moulins. Il épouse Marguerite Gascon de La Murette, fille d'un commissaire de l'artillerie de France. Il fut secrétaire du duc de Mayenne.
Il est l'auteur d'un poème composé de cinq chants et près de trois mille vers divisés en sixains, Les Changements de la bergère Iris (Toussaint du Bray, Paris, 1605), et de nombreuses pièces de poésie parues dans les recueils collectifs de l'époque. La brièveté de son existence explique l'absence de corrections et de retouches sur ses vers imparfaits, ainsi que l'oubli.
Jean de LINGENDES Qui est cet inconnu ? (Paris Inter, 1961)
L'émission "Poètes oubliés amis inconnus", par Philippe Soupault, Guy Delaunay et Georges Gravier, diffusée le 18 juin 1961.
Si c’est un crime que l’aimer
L’on n’en doit justement blâmer
Que les beautés qui sont en elle,
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.
Car elle rend par sa beauté
Les regards, et la liberté
Incomparables devant elle.
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.
Je suis coupable seulement
D’avoir beaucoup de jugement
Ayant beaucoup d’amour pour elle.
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.
Qu’on accuse donc leur pouvoir,
Je ne puis vivre sans la voir,
Ni la voir sans mourir pour elle.
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.
Philis auprès de cet ormeau
Où paissait son petit troupeau
Étant toute triste et pensive,
De son doigt écrivit un jour
Sur le sablon de cette rive :
« Alcidon est mon seul amour. »
Je ne devais pas m’assurer
De voir sa promesse durer,
Par ce qu’en chose plus légère
Ni plus ressemblante à sa foi,
L’ingrate et parjure bergère
Ne pouvait se promettre à moi.
Un petit vent qui s’élevait
En même temps qu’elle écrivait
Cette preuve si peu durable,
Effaça sans plus de longueur
Sa promesse dessus le sable
Et son amour dedans son cœur.
Si c’est un crime que l’aimer
L’on n’en doit justement blâmer
Que les beautés qui sont en elle,
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.
Car elle rend par sa beauté
Les regards, et la liberté
Incomparables devant elle.
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.
Je suis coupable seulement
D’avoir beaucoup de jugement
Ayant beaucoup d’amour pour elle.
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.
Qu’on accuse donc leur pouvoir,
Je ne puis vivre sans la voir,
Ni la voir sans mourir pour elle.
La faute en est aux dieux
Qui la firent si belle :
Mais non pas à mes yeux.