Lydwine Scordia

Le roi craint la chaleur, l'air, les villes, tous les facteurs qui favorisent les épidémies. Il préfère la fraîcheur de la forêt, même s'il craint les intempéries, et se réjouit du "chapeau" qui vaut "une petite maison".

Pour achever le portrait du roi en chemin, un mot sur les chevaux du roi. On sait que Louis XI, si passionné par les animaux, ne s'intéresse pas aux chevaux. Il faut peut-être y voir des raisons physiques. A la fin du règne, sous le poids des ans, Louis XI dit préférer les chevaux calmes aux allures souples. Le roi à ses raisons (hémorroïdes), qu'il évoque en riant. Rien de tout cela n'évoque la majesté.

Le duc [Charles de Bourgogne] est retrouvé "mort et tout nu, et environ [autour de] lui xiii [cens] hommes tous nuz, les ungs assez loings des autres", le visage collé au sol gelé qu'il faut arracher. On reconnut le prince "aux dents de dessus, lesquelles il avoit autrefois perdues par une cheute", à "une cicatrice à cause de la plaie qu'il eut à la rencontre de Montlehery en la gorge", aux "grans ongles qu'il portoit plus que nul autre homme de sa court", une plaie à l'épaule, une fistule à l'aine, un ongle manquant au pied gauche - la description est digne d'un médecin légiste.

Il semble en fait que Voltaire se sert de Louis XI pour traiter d'autres sujets qui le préoccupent davantage que les bassesses médiévales. L'auteur de l'Essai sur les mœurs ne cache par son mépris pour un roi qui s'entoure de conseillers médiocres alors qu'à ses yeux, les philosophes ont pour vocation d'être les conseillers naturels des princes. Le ton péremptoire et polémique, le texte plein d'approximations, d'incohérences et de jugements, sans parler des omissions, rien de tout cela n'évoque l'historien.

Plus exactement il faut distinguer les périodes et contextualiser son hostilité à l’égard du roi. De 1440 à 1465, elle est patente et avérée ; le tournant a lieu entre 1462 et 1467, quand Louis, devenu roi à son tour, réintègre peu à peu les serviteurs de son père et se repent publiquement – est-ce si fréquent ? – de son erreur politique.

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Il faut mettre au jour, car elle est peu connu, l’admiration de Louis XI pour l’œuvre accomplie par son père. Le roi a pérennisé les réformes militaires de Charles VII : instaurer une armée permanente, désormais soldée par un impôt permanent.

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un siècle plutôt, le dauphin Charles (futur Charles V) ne cachait pas le peu d’estime qu’il avait pour le bon roi Jean II le Bon, ni ses ambitions réformatrices aux côtés de Charles de Navarre (parti des seigneurs).


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