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3.88/5 (sur 4 notes)

Nationalité : Italie
Né(e) à : Milan , le 22/01/1932
Mort(e) à : Parme , le 16/09/2004
Biographie :

Giovanni Raboni (Milan, 22 janvier 1932 - Parme, 16 septembre 2004) est un poète, écrivain et journaliste italien.

En 1961, il a publié deux recueils de poèmes courts, « Il Catalogo è questo » et « L'insalubrità dell'aria », suivi par « Le case della Vetra » en 1966, « Cadenza d'inganno » en 1975, « Nel grave sogno » en 1982 et en 1988, une anthologie « A tanto caro sangue » .

En 1970, il a commencé à éditer la série de poésies « I Quaderni della Fenice » pour la maison d'édition Guanda. Milan (en particulier le souvenir de la vieille ville, avant la récente modernisation) se trouve au cœur de ses questions.

En juin 1971, Giovanni Raboni a été l'un des 800 intellectuels qui ont signé, dans le magazine L'Espresso, un manifeste contre Luigi Calabresi, un policier faussement soupçonné d'avoir tué l'anarchiste Giuseppe Pinelli. En octobre, il était parmi ceux qui ont signé une auto-dénonciation, pour exprimer leur solidarité avec des journalistes du journal Lotta Continua, pour la défense de leurs fortes positions anti-gouvernementales1,2.

Parmi ses essais de critique littéraire citons Poesia degli anni Sessanta (« poésie des années 1960 »), publié en 1968, « Quaderno prosa » en 1981 et un recueil de ses proses « La fossa di Cherubino »(1980).

Giovanni Raboni était intéressé par le théâtre. Il faisait partie du comité de direction du Piccolo Teatro di Milano et a écrit plusieurs pièces de théâtre dont « Alcesti ou la recita dell'esilio o et Rappresentazione della Croce » (2000).

Son activité en tant que poète continua avec « Canzonette mortali » (1987), « Versi guerrieri e amorosi » (1990), « Ogni terzo pensiero »(1993), avec lequel il a remporté le prix Viareggio pour la poésie3, « Quare tristis » (1998), et « Barlumi di Storia » (2002).

Giovanni Raboni est mort à Parme le 16 septembre 2004 victime d'une crise cardiaque.

Son épouse, la poètesse Patrizia Valduga a écrit la préface de son dernier recueil de poésie « Ultimi versi », publié à titre posthume en 2006.

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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Giovanni Raboni   (5)Voir plus

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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Des pêcheurs.



extrait 2

Tu as raison : ma vue sans doute
m’a-t-elle trahi.
             Mais non, moi aussi,
moi aussi, avant, là-bas…
                    Toi aussi ? une lueur,
toi aussi, qui se mouvait ?
                    et qui avait
la forme, presque, d’un homme ?
                      et qui s’avançait,
sur la mer, comme quelqu’un
qui…
     est debout sur l’eau ?
                      qui marche ?
qui, pendant que tout autour,
les vagues…
           pendant que tout autour,
grondants, hérissés les flots…
                       s’avance
comme le long d’un sentier ?
                       comme à l’intérieur
d’une bulle, toute à lui, de calme ?
                           une bulle
toute à lui, de calme et de lumière ?
                            Mais qu’est-ce que
vous dites ?
vous ne voulez pas, frères, me faire croire
que vous avez vu un homme
marcher sur l’eau.
               Quoi ? un homme ?
sur l’eau ? non, sûrement,
je ne voulais pas dire cela.
                     Ce n’est pas cela
que nous voulions dire.


/traduction de l’italien par Jean-Charles Vegliante
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LUNE


Ah ce n’est pas toi qui voles, nul
ne vole ― la maison est une lune.
Dans le noir à tâtons je cherche une lame, une éponge
pour essuyer la fenêtre. Je regarde.
Moi nettoyeur d’observatoires
dans le vide sidéral à vingt mille millimètres d’altitude
j’épie la bulle de lumière abandonnée, le scaphandre
vidé de sa tête. Moi mollusque
sorti faire quelques pas en direction de la mort
j’observe du dehors le dedans
de la coquille. Alvéole
juteux, doux compartiment de résine,
là est ma vie. Elle est ce qu’elle est. Je ne peux,
de cette saillie, la changer. De loin
elle me comble, elle me glace…
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Anagramme
1.
La rose de bave qui s’ouvre
dans le feu de débris,
métamorphose en alun
d’une humide, longue agonie
ne devrait pas dépareiller,
je pense, dans ta revue
de petites morts — cette fois
non pas d’homme, mais d’animal.
Et en plus, donc avec rien,
je te donne, si tu veux, l’autre chose
qui n’existe pas, qui n’est
que dans mon esprit,
deux mots (ou bien trois ?)
que je voudrais tant comprendre
(plus de trente ans que j’espère)
avant à mon tour de mourir,
des mots nets dans un confus
chuchotis, forts dans un râle
(plus de trente ans que j’écoute)
toujours plus étouffé: non pròbiso.
2.
Et voici, les lisant, ayant trouvé le courage
de les écrire, noir sur blanc, avec l’astuce et la dignité
de quelque pauvre rime, voici, d’un coup, j’ai l’impression
que tout est très clair: mais oui,
une anagramme, l’anagramme d’un bout de prière,
pro nobis! Et le no qui avance, qui vient d’abord, qui prend
la place de l’ora et de l’hora, pas besoin,
pas nécessaire de l’expliquer ce non
d’une femme ni vieille ni jeune, ni seule
ni heureuse qui meurt…
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Des pêcheurs.



extrait 1

Pourtant quelque chose, pas très loin,
alors que je me débattais encore dans les vagues,
m’avait-il semblé…
                Mais quoi ?
                        Des débris ?
Des corps de noyés ?
                 Je ne sais pas…
Peut-être seulement une lueur, la nuit qui devient
moins épaisse, un présage, peut-être,
du matin…
           Du matin ? là,
au milieu de la tempête ? et à cette heure ?


/traduction de l’italien par Jean-Charles Vegliante
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Des pêcheurs.



extrait 3

                        C’était, plutôt,
une lueur…
           C’était, peut-être, le blanchoiement
de la mer…
           C’était un élancement dans mes yeux
épuisés…
         C’était un rêve.
                      C’était notre rêve
d’être encore, après une telle nuit,
sur la mer, contre la mer, ensemble, vivants.


/traduction de l’italien par Jean-Charles Vegliante
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19. LA MADELEINE



Ce n’était pas quelqu’un. C’était Jésus.
Je ne l’avais jamais vu. Cet onguent,
je l’avais avec moi par hasard, comme une autre
porterait dans ses cheveux l’épingle
avec laquelle, un jour, elle tuera son amant.
Que veux-tu que ça me fasse si nous étions
dans la maison d’un ennemi ou d’un frère
et si c’était un moraliste ou un traître
qui a essayé de s’interposer
entre ses pieds et mes baisers ?
Qui que ce fût, il a reçu ce qu’il méritait
-tandis que moi, la souillon du pêché,
l’idiote aux mains percées,
moi accroupie sur un sol glacial
parmi les restes de l’histoire,
j’ai trouvé dans les pleurs ma gloire.


/Traduction de l’italien par Jean-Charles Vegliante
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34. LA MADELEINE



Moi je le savais. Je l’ai toujours su.
Je le savais sans du tout le savoir.
Je le savais en un éclair et puis terminé,
comme on peut savoir quelque chose de la mort.
Je le savais dans mon ventre outragé,
dans le sang qui sillonnait mon dos,
dans les bleus qui ne disparaissent jamais
sur le pâle tracé de mes côtes.
Je savais quoi ? Je savais que le mal
commence toujours et n’est jamais fini.
Je savais ceci : qu’un jour, lui aussi
serait roué de coups et blessé
pour un plaisir non moins pervers
par des bourreaux non moins innocents.


/Traduction de l’italien par Jean-Charles Vegliante
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Ombre blessée, âme ici qui viens
en boitant, te glissant hors de ton pâle
abri chercher dans ces rêves le peu
que je grappille pour toi dans les passes
de réveils et cauchemars, les obscènes
cortèges des charades, si peu
que parfois quand tu arrives le feu
est déjà froid, arrachés les volets, pleins
de fades intrus, d’incertains répliquants
l’espace des cuisines, la table
de classe, le lit, donne-moi du temps, ne
disparais pas, le temps de régler tous ces
comptes honteux en suspens avec eux
avant de m’étendre à ton côté.

Ogni terzo pensiero, Mondadori 1993
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Tellement difficile à imaginer,
vraiment, le paradis ? Mais s’il suffit
de fermer les yeux pour le voir, il est
là derrière, sous les paupières, il semble
qu’il nous attende, et personne d’autre, fête
matutinale, gloire crépusculaire
sur la ville intouchée, sur la mer
d’avant la diaspora — et s’éveille
alors, tu n’entends pas ? une lointaine
voix, lointaine et bien plus proche comme
si non pas l’oreille en vibrait mais
un autre labyrinthe, une membrane
secrète, tendue dans le noir à demi
entre le rien et le cœur, silence et nom...
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S’en aller, revenir, deux pensées
douces jusqu’à la mort en trois mots
seulement, LIGNES NORD MILAN, hier
imprimées limpides dans la lumière
du matin, à présent sur les pauvres
échasses du souvenir. Il ne faut
pas grand-chose pour voir que les autres
ne savent rien de ce qui fait mal
dans notre mémoire, que pour eux
Auschwitz est un nom quelconque, un son
sans histoire. Je les sens, plus légers
que l’air, m’effleurer, fendre le bon
de l’air, oh non exilés, frontaliers
de l’air en route entre brume et or.
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