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3.17/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Argentine
Né(e) à : Buenos Aires , le 24/07/1928
Biographie :

Née dans une famille d'immigrés italiens, mariée au sculpteur Juan Carlos Distéfano, elle a vécu en Europe (Italie, Espagne)
Griselda Gambaro est une femme de lettres, dramaturge, nouvelliste et romancière argentine.

Auteur dramatique de premier plan, .Françoise Thanas a traduit plusieurs pièces : Les Murs (Las paredes, 1965), Les Siamois (Los siameses, 1967), Le Voyage à Bahia Blanca (El viaje a Bahia Blanca, 1975), Le Prénom (El nombre, 1976), La Malasange (La malasangre, 1982).— À la campagne (El campo, 1967), théâtre, dans Théâtre latino-américain contemporain. [Arles], Éditions Actes Sud-Papiers, 1998, 672 p., 28.81 €.— Gagner sa mort (Ganarse la muerte, 1971), traduit de l'espagnol par Laure Bataillon. [Paris], Éditions Des Femmes, 1976, 212 p., épuisé.— Rien à voir avec une autre histoire (Nada que ver con otra historia, 1972), traduit de l'espagnol par Laure Bataillon et Isabelle Dessommes. [Paris], Éditions Le Seuil, « Point Virgules » n° 52, 1987, 4.95 €.— Dieu ne nous veut pas content (Dios no nos quieres contentos, 1979), roman, traduit de l'espagnol par Françoise Rosset. [Paris], Éditions Gallimard, « Du monde entier », 1983, 243 p., 12.50 €.— Dévêtir celle qui est nue (El despojamiento, 1985), théâtre, traduit de l'espagnol par André Camp. [Paris], L’Avant-Scène Théâtre, n° 809, 1987, 5.34 €.
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Bibliographie de Griselda Gambaro   (7)Voir plus

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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Quand je me réveillai, tout était plongé dans le noir. J'ai peur du noir, on n'y voit rien. Nous n'y sommes plus qu'un poids, un souffle, une mauvaise haleine. Il n'y a plus de références. Et j'étais attaché. Quelle sale habitude! Attaché aux pieds, aux jambes, aux poignets et aux épaules. Le maître m'avait recouvert la tête d'un chiffon pour que je n'aie pas froid. J'avais les pieds gelés et des fourmis dans les jambes. Il ne m'avait même pas mis de couverture. Le distrait. Ma voix a du mal à sortir. Le manque d'habitude. Je dors, et le langage me descend jusque dans les pieds. Il me faut le remonter comme l'eau d'un puits et cette eau me glace l'intelligence. D'abord, j'éructais un ronflement mécanique comme si, à la place des cordes vocales, j'avais eu des fils de fer; au deuxième essai, je lâchai un cri infâme, d'âne ou de chat en chaleur; enfin quelques "Eh! Oh!" avant de pouvoir synchroniser et appeler:
- Maître! Mon petit maître!
Il m'entendit aussitôt.
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Le maître tournait comme un chien attaché à un piquet, et ses ronds étaient de plus en plus petits, comme si la chaîne s'enroulait.
Avant, je me contentais de quatre murs pendant que ma peur du monde s'évaporait et que mon maître tirait des plans sur l'avenir: il me présenterait à la faculté de médecine, ou à l'école d'ingénieurs. Il obtiendrait une bourse, ou alors il me produirait dans un cirque, etc. Mais pour des raisons inconnues ou parce que ma première apparition en public l'avait traumatisé, ses projets rétrécissaient. Il perdit toute ambition, l'université se réduisit au cirque d'à côté et le cirque devint le bar du coin. Après un certain temps, même, ses projets de m'emmener au bistrot et de me présenter aux habitués comme un ami ou une curiosité perdirent consistance. Il cessa d'en parler.
- Maître, lui disais-je, tu as honte de moi?
Et lui, traçait du doigt un dessin sur la table avec l'eau qu'y avait laissée un verre mouillé et il ne répondait rien.
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Un jour, il est sorti en fermant la porte à clef. J'étais prisonnier. Pourquoi se méfiait-il? Ma conduite avait été exemplaire, l'obéissance parfaite, en somme. Par comble de malchance, je crois que je souffre de claustrophobie. Il est revenu le soir chargé de victuailles, de revues, livres et disques des Beatles, mais je voulais qu'il respecte mes droits. On ne naît pas pour ajourner sa naissance entre quatre murs. Sinon autant vaudrait ne pas sortir du néant, ne jamais partir s'il faut revenir au néant les mains vides. C'était mon créateur et il n'allait pas pouvoir me larguer si facilement. Où étais-je avant? En d'autres bras et d'autres mains. Le monde continuait de tourner au-dehors mais principalement avec les autres.
- Mon maître, lui ai-je dit, je veux connaître quelqu'un.
- D'accord, je t'amènerai ma fiancée.
- Elle est jolie? me suis-je inquiété.
- Une beauté, me fut-il répondu.
Mais je n'étais pas autrement rassuré. Avec les loupes qu'il a sur le nez et son goût de la perspective, qu'est-ce qu'il avait bien pu dénicher? Une momie hiératique qu'il n'allait pas laisser bouger afin qu'elle ne lui dérange pas son cadrage.
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