Marie-Caroline Saglio-Yatzmirski parle de son travail clinique auprès de demandeurs d'asile, travail mené à l’hôpital Avicenne à Bobigny. C'est un autre regard porté sur ces femmes et ces hommes qui viennent chez nous sans l'avoir vraiment choisi mais après la guerre, la torture, la violence. Histoires de femmes et d'hommes cassés, persécutés et qui tentent courageusement de se reconstruire. Ce livre permet de comprendre les attitudes, comportements mais aussi l'importance de l'accueil, de ce qui pour nous est un devoir de faire en parallèle .... C'est un livre clinique pour toutes les personnes qui veulent mieux comprendre !
Que signifie être réfugié ? le pays d'origine, le voyage .... traumatique toujours, ceux qui sont restés et qui sont toujours en danger ..... la culpabilité .... l'accueil ici dans la rue, la saleté ..... ne plus exister, ne plus être ! Avoir perdu son humanité ..... et la reconstruire !
Karan dit qu'il ne comprend pas pourquoi l'administration française ne veut pas l'écouter. "S'ils savaient qui je suis, dit-il, je suis connu au pays, ils n'oseraient pas me traiter ainsi." Les défenses narcissiques, processus psychiques qui permettent de préserver l'estime de soi et de lutter contre la honte, la culpabilité, le déclassement, sont récurrentes chez certains patients, qui sauvegardent ainsi une impression de contrôle et réagissent apparemment avec mépris à des propositions d'aide ou répondent avec dédain. C'est une manière de lutter contre la dépression. Combien de témoignages, non seulement de demandeurs d’asile, mais aussi de travailleurs sociaux en foyer, expriment le raidissement des migrants qui se sentent traités sans respect. Autour d’épisodes apparemment anodins, comme un repas servi par une association et qui ne serait pas assez épicé ou ne tiendrait pas compte des interdits alimentaires religieux, les malentendus sont nombreux, les parties se crispent et la demande qui émane est alors celle du “respect”.