Ceux qui se livrent à l’étude de la philosophie se plaisent d’ordinaire à la considérer comme une science spéciale, qui se suffit à elle -même par ses principes de certitude, et qui n’a besoin d’aucun secours étranger pour remplir l’objet qu’elle se propose.
D’autres, au contraire, ne la peuvent point concevoir isolée, et ils font des efforts pour l’amener à se confondre avec une autre science qui, sous un nom plus vénérable, se propose les mêmes objets, et traite des questions semblables : nous parlons de la science de la religion
Je consacre cet ouvrage principalement à la jeunesse française. Cette jeunesse si digne d’intérêt, ne fût-ce que par son inexpérience et par les dangers qui la pressent de toutes parts, n’eut jamais plus besoin de conseils et d’enseignements. La corruption l’assiège et la poursuit sous mille formes séduisantes, tantôt sous l’image de la liberté, tantôt sous l’image des plaisirs. Le cœur et l’esprit sont également menacés. Des livres pernicieux lui offrent des poisons préparés avec une habileté funeste. Des doctrines désolantes s’offrent partout à sa pensée. La société, pleine de ces doctrines, les laisse échapper de toutes parts. Elles retentissent dans les conversations et sur les théâtres, dans les livres sérieux et dans les journaux.