Il y a des gens dont le mérite est comme ces fleurs qui de loin répandent une odeur agréable, mais qui portent à la tête dès qu'on en approche de trop près.
La mémoire est un moule où les objets changent de forme très aisément.
(Pensées et maximes, Lamy, 1802)
« L’argent est un bon serviteur, mais un mauvais maître.* »
Si vous voulez savoir ce qu'on dit de vous en votre absence, écoutez ce qu'on dit des autres en votre présence.
« Le souverain bonheur consiste à posséder ce que l’on aime, et à aimer ce qu’on possède. »
(note: le texte date de 1780, soit en vieux français)
La a Mélodie confifte dans une agréable fucceffion de fons fimples (a). C'eft au goût du Compofiteur à choifir fes fons , & à s'en fervir de manière à créer des chants , qui flatent l'oreille , comme dans nos bouquets , le mélange heureux des couleurs parvient à flater la vue. C'eft là que nous devons borner le pouvoir de la mélodie j tout ce que la mauvaife foi ou l'ignorance y ajoute de merveilleux , eft auflî faux qu'impoffible ; Se fi ceux qui la mettent fi fort au déifias de l'harmonie, voulaient être de bonne foi , ils conviendraient aifément qu'au Théâtre ou dans les Concerts , la Mufique ne leur a jamais fait éprouver de fenfations délicieufes que par l'harmonie, foit douce & fenfible , foit bruyante & terrible.
Vouloir qu'on soit amoureux avec mesure, c'est vouloir qu'on soit fou avec raison.
Le sage parle peu de ce qu'il sait, et jamais de ce qu'il ignore.
On est dans la solitude, n'importe en quel endroit, dès que l'on ne vit plus avec ce que l'on aime.
Malfilatre , né à Caen , en 1733 , eut à lutter toute fi vie contre l'indigence , la plus cruelle ennemie des talens. On peut juger par ces vers de fa manière de les faire.
Je te falue, ame du monde,
Sacré foleil, afyre de feu ,
De tous les biens fource féconde ,
Soleil , image de mon Dieu !
Aux globes qui , dans leur carrière ,
Rendent nommage à ta lumière ,
Annonce Dieu, par ta fplendeur ;
Règne à jamais fur fes ouvrages ;
Triomphe» entretiens tous les âge»
De fon éternelle grandeur.
II était occupé à terminer plufieurs poëmes. qu'il avait entrepris , & dont nous avons beaucoup d'escellens fragmens , lorfque la mort le furprit en 1768. Il a été auili regretté pour fes moeurs que pour fes talens.