Le 15 janvier 1919, le journal Le Matin, composé d'une seule page, relate le scandale des «faux Rodin», parle de Guillaume II comme d'un personnage fort déplaisant et évoque les problèmes quotidiens des Français, à savoir la pénurie de lait, de beurre et de papier. Après la guerre, la France, comme tous les pays d'Europe, traverse une période difficile au cours de laquelle les gens manquent absolument de tout. En ce petit matin d'hiver, Maurice, André, Raymond Herzog voit le jour à trois heures et demie, d'un père suisse et d'une mère française, bénéficiant ainsi de la double nationalité. Ses parents ne le savent pas encore, mais leur premier bébé, quelque trente ans plus tard, fera lui aussi la une des journaux... Depuis sa naissance, la Providence veillait sur Maurice et sur sa destinée non encore déroulée.
Robert Herzog, le père du futur enfant, est ingénieur à son tour, dans la ligne d'une tradition respectée. En effet, ce scientifique travaille chez Thomson et à la Compagnie électro-mécanique (CEM). Il souhaitera que Maurice, son fils aîné, devienne également ingénieur. Un désir qui sera exaucé.
Combattant volontaire pendant la Première Guerre mondiale dans la Légion étrangère, car il est Suisse, Robert Herzog est blessé, puis rapatrié dans la ville de Toulouse. Il y fait alors la connaissance d'une jolie et joyeuse jeune fille de la région, Germaine Beaume. Celle-ci a déjà un petit garçon de quatre ans, Albert Douin, surnommé «Toutou», qu'elle élève seule.