Le matin de son vingt-et-unième anniversaire, elle prit une décision. Elle ne se soumettrait pas à ce qu'Edith Wharton avait appelé "la triste contrainte du pauvre". Elle essaierait de poursuivre ses études, même si elle devait trimer encore plus dur pour y arriver et même s'il lui fallait six ou sept ans pour obtenir ses diplômes. Elle s'inscrivit pour suivre des cours de philosophie et de littérature par correspondance et se mit à étudier chaque soir.
Mais, sans doute, son travail et ses tâches ménagères absorbaient-elles toute son énergie, ou peut-être a-t-on besoin d'un professeur pour démêler les complexités d'un Chaucer en littérature anglaise, sans parler des méandres d'un Kant ou d'un Hegel. Très vite, elle comprit qu'elle obtenait un trop faible résultat pour justifier la dépense de ces cours et elle abandonna.
En revanche, elle lut beaucoup de livres sérieux en essayant de ne pas s'inquiéter lorsqu'elle ne comprenait pas les références des auteurs à Whitehead, Camus ou Marcuse. Au moins elle apprenait quelque chose.