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De Sedbou à la Croix-Rousse

« de Sedbou à la Croix-Rousse / un paysan contrarié » : Omar Hallouche (L'Harmattan 170 pages)

C'est un récit de vie, d'une vie ballotée et pour une part choisie au gré de l'histoire entre les deux rives de la Méditerranée. De Sedbou en Algérie (bourgade pas très loin de Tlemcen, à la frontière marocaine) où il est né en 1947, à la Croix-Rousse à Lyon où il vit aujourd'hui, Omar Hallouche nous livre en fragments éclatés un parcours fait d'espoirs, de brûlures, de déracinement et de résilience. Par petites touches illustrant sa vie quotidienne, on découvre ce que pouvait être la vie d'un enfant autochtone au temps de la colonisation puis de la guerre d'Indépendance, les espoirs qui ont suivis, le désenchantement de la corruption, la folie meurtrière de la décennie noire des « barbus ». Puis ce sera l'exil à Lyon, un redémarrage à inventer, une transplantation à réussir.

L'auteur, au fil de ces brèves séquences pas forcément déclinées chronologiquement, s'interroge sur l'empreinte douloureuse du colonialisme, le poids des traditions familiales et des bigoteries. Comment s'épanouir humainement, culturellement, sexuellement dans une société bridée dans de tels archaïsmes, d'autant plus lorsqu'ils sont cultivés par des assassins rétrogrades qui s'installent par la pire des violences au pouvoir ? Avec beaucoup de tact et de pudeur, Omar Hallouche revient sur la force et l'importance des liens familiaux (quels beaux portraits que ceux de son père et de sa mère), et des relations qu'il a tissées sur les deux rives. Et il s'interroge sur sa pratique des deux langues et tout ce à quoi cela le renvoie, la difficulté à se réconcilier avec son pays en désarroi, avec au final le beau souffle d'espérance des manifestations du Hirak depuis le début 2019 en Algérie.

C'est écrit dans une belle langue, émouvante, et ça vaut vraiment le détour.

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