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Francisco Ortiz Torres



Francisco Ortiz Torres, homme simple, issu du peuple, travailleur acharné, exploité, pauvre, habillé de son courage a décidé de combattre pour son pays : l'Espagne adorée, pour la Liberté et contre Franco, le dictateur ! contre Hitler, le monstre !

Le jeune homme est communiste, il rejoint donc les amis de son parti pour combattre. A cette époque, il n'y a ni radio ni tv pour avoir quelque renseignement que ce soit, c'est avec ses pauvres vêtements de travail et ses certitudes qu'il participe à sa première bataille. Il a à peine 17 ans.

L'auteur de cette biographie, Nicole Yrle a reconstitué l'épopée de ce jeune résistant à travers l'Espagne, grâce à ses connaissances sur : la Guerre d'Espagne, Franco, les atermoiements de la France pour fournir des armes, qui, hélas, ne viendront pas, les camps de la mort, des écrits de Malraux et toutes les recherches personnelles qui lui ont permis de "suivre" Francisco Ortiz Torres à travers l'Espagne, puis la France pour qui il veut combattre également et puis le Camp de Mauthausen où il est interné.

Nicole Yrle, avec sa sensibilité, transmet au lecteur un peu de l'âme de cet homme confronté si jeune à l'horreur. Son sens de l'amitié, sa solidarité, ses doutes, ses espoirs.... On ne peut qu'être admiratif devant lui : si droit, accroché à son idéal de liberté, soutenu par son admirable courage.

C'est l'histoire d'un homme sensible et bon, qui, malgré ses blessures morales a su se créer une vie familiale heureuse, élever son fils avec amour et sens de a justice et participer à ce qu'il est aujourd'hui : un guitariste connu et apprécié.

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Francisco Ortiz Torres



Nicole Yrle dont le talent n’est plus à prouver, nous démontre une fois de plus dans ce roman biographique d’un homme hors du commun Ce républicain qui traverse une période si difficile se bat contre le fascisme subit tous les outrages, est enfermé dans un camp et garde malgré tout l’envie de vivre et d’élever ses enfants dans la dignité et le respect de la démocratie.

Il a fallu bien des heures de travail à Nicole Yrle pour nous faire connaitre et apprécier cet homme, en respectant son histoire et en nous la livrant sans fioritures.

Très beau roman plein d’humanité et de tendresse comme sait le faire notre autrice.

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Francisco Ortiz Torres

Tout sonne authentique dans cette biographie du jeune résistant républicain espagnol (Francisco Ortiz Torres) que le lecteur accompagne chronologiquement dans son itinéraire: il part d'Andalousie, se bat en Espagne, émigre en France, est déporté en Allemagne nazie, puis revient en France. Avec photos, références historiques minutieuses et éclairantes, utiles pour tous, (1) qui attestent de la cohérence d'un homme face aux tribulations monstrueuses de l'Histoire, du fascisme espagnol et du nazisme.

Car il faut appeler les choses par leur nom, dire le soulèvement franquiste contre le gouvernement légal, une agression contre la démocratie qui déclenche l'épopée douloureuse des démocrates espagnols :

« Ils étaient partis comme ils étaient, vêtus de leurs vêtements de paysans, un pantalon gris sombre, une chemise claire, des espadrilles aux pieds et sur la tête un béret foncé. »

Le héros républicain est présent avec ses poèmes, ses chansons, ses traits de caractère, une attitude de solidarité, une grande maîtrise de soi, le sens de l'amitié et de la responsabilité.

Le récit forme une boucle : Naissance d'une vocation de résistance républicaine, son évolution, et dans l' épilogue, un suivi générationnel, la vocation musicale de son fils, Juan Francisco Ortiz, qui devient un guitariste de talent.

Nicole Yrle a reconstitué l' histoire de Francisco Ortiz Torres, grâce à sa grande culture de l'époque ( La guerre d'Espagne, les camps de concentration, les écrits de Malraux et Semprun) puis par des recherches précises.

Elle commente son personnage, déterminé, mais sujet à d'inévitables interrogations :

« Souffrant dans son corps, et en dépit de tout ce qu'il avait déjà vu en Andalousie, Francisco n'a-t-il pas, à un moment ou à un autre, ressenti de l 'horreur devant tant de morts, tant de blessés, de deux côtés ? »

On vit l'instant par les impressions auditives du prisonnier dans un train :

« Le train multiplia les arrêts comme à plaisir. La porte resta fermée. Des hurlements dans la langue gutturale de l'oppresseur laissaient toutefois supposer qu'on était dans une gare et que d'autres prisonniers montaient à bord. D'autres fois, un silence pesant suggérait qu''on était en rase campagne, on tendait l’oreille, on guettait longtemps le sifflement du jet de vapeur précédant le départ. Il faisait chaud, on étouffait, on avait faim et soif... »

C'est pour le lecteur une page d'histoire collective vécue au présent par un individu conscient, par exemple d'une politique française timorée :

« Il (Francisco) n'était pas le seul à en vouloir aux Français qui n'avaient jamais envoyé les armes promises, et à être persuadé que l'issue de la guerre en eût été changée ».

La boucle narrative revient puisqu'après le récit reconstitué par Nicole Yrle, on revit sa genèse, les confidences tardives du personnage principal qui deviendra un « passeur de mémoire ».

Boucle humaniste aussi, puisque l'auteur, Nicole Yrle, transmet à ses lecteurs, le goût de la solidarité et de l'amitié, des valeurs familiales exprimées par la préface de Juan Francisco Ortiz, le fils, et la touche finale du poème de Francisco Ortiz, le père.

Dans un contexte historique différent, non plus la guerre d'Espagne et la 2e guerre mondiale, mais une guerre européenne inattendue, en Ukraine, ces valeurs altruistes et légalistes méritent bien d'être mises en relief.

(1)

Le vingt sept février 1939, après un débat houleux à la chambre des députés, le gouvernement français reconnut officiellement le régime franquiste et le deux mars, Philippe Pétain fut nommé ambassadeur en Espagne et déclara œuvrer « pour un retour des traditions amicales entre la France et l'Espagne »



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