Laurent Guillet [corriger]

Que cache ce titre énigmatique ? L’histoire difficile des “enfant de la guerre”. Dans beaucoup de cas il s’agit d’enfants de mère française et de père allemand, soldat ou prisonnier de guerre après 1945. On n’a tous en tête ces images ignobles de femmes tondues, parfois promenées nues ; toutes n’ont heureusement pas connu cela. Mais leurs enfants ont très souvent subi le silence de leur famille parfois l’abandon de la mère. Presque toujours un malaise sur lequel il ne pouvaient mettre aucune explication.

Heureusement des livres, des documentaires récents, leur ont permis d’une part de comprendre qu’ils étaient quelques milliers à partager cette “tache”, et d’autre part qu’il leur était possible grâce à l’Amicale Des Enfants de la Guerre ANEG et la WASTs à Berlin de retrouver parfois un père mais souvent les autres enfants de cet homme, leurs demi-frères et soeurs allemands. Et lorsque le contact est accepté c’est une immense joie et le sentiment d’être “complet”.



Ce sont les témoignages de quelques unes de ces recherches et de leur aboutissement qui forment cet ouvrage prêté par mon amie Jojo que je remercie. Bientôt ces enfants nés dans les années 40 disparaîtront, il est donc d’autant plus important de comprendre ce qu’ils ont vécu.

C'est avec émotion que j'ai refermé ce livre. Durant près de 200 pages, j'ai lu l'autobiographie de Gérard Périoux. Il est né en 1942 à Saint-Malo, en Bretagne. Je suis moi-même bretonne, et ce livre m'a été offert par mes parents. Il raconte l'histoire de l'auteur, de son enfance à l'âge adulte. J'ai tout su des brimades, des coups et des humiliations vécues par Gérard Périoux.



Maltraité par sa mère et Louis, son beau-père, durant des années, il a écrit l'histoire de sa vie. Son envie de s'éloigner, l'amour qu'il ressentait - malgré tout - pour Raymonde, sa mère, et Louis, et son besoin d'en savoir plus sur sa propre histoire. C'est un livre très dur à lire, particulièrement au début. L'auteur nous raconte ce qu'il subissait au quotidien. Les horreurs qu'il a vécues m'ont soulevé le coeur à plusieurs reprises. Je me demandais comment sa propre famille avait pu lui faire vivre cela.



J'ai été moins intéressée par la seconde partie de cette histoire, qui est tout de même moins terrible. Durant les cent premières pages, j'avais régulièrement envie de pleurer. Il y a bien longtemps que je n'ai pas lu une autobiographie, et surtout un témoignage sur un sujet aussi sensible.



Mes parents ont rencontré l'éditeur, Laurent Guillet, fin 2014 et ils m'ont offert le livre à Noël. J'ai attendu longtemps pour le lire, c'est un peu dommage car c'est un livre vraiment touchant.
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