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    RemyBabelio le 01 août 2017
    Bonjour à toutes les plumes ! Après un mois de juillet placé sous le signe du crépuscule, le défi d'écriture revient avec un thème qui promet de mettre vos plumes en émoi !


    Nous sommes ravis de vous voir de plus en plus nombreux à participer et faire montre d'un grand talent. On compte sur vous et vos plumes acérées pour ce nouveau défi.


    Pour le mois d'août, le thème du défi d'écriture sera : vous rencontrez Stephen King dans un bar, et ?





    Comme d'habitude, vous pouvez laisser libre cours à votre imagination et interpréter le thème comme bon vous semble...



    La longueur comme le genre de votre participation est libre, il vous suffit pour participer de publier ici votre texte en cliquant sur "répondre" avant le vendredi 1 septembre à 10h.


    Un ouvrage est à gagner pour le vainqueur.


    A vos plumes, prêt, partez !
    EVIbout le 01 août 2017
    Il était là.
    Juste devant moi.
    Ce monstre sanguinaire à l'imagination dévastatrice.

    Au milieu des jeunes à la descente facile cherchait-il sa prochaine victime?

    Je l'observait. Je détaillait tout de lui. Ses manières, son style vestimentaire, sa façon de prendre son verre pour le déposer délicatement sur ses lèvres.

    A quoi pensait-il?
    Etait-il vraiment parmi nous?

    Ses petits yeux aller de gauche à droite d'une lenteur extraordinaire. Il scrutait son environnement, regardait les gens de haut en bas comme s'il cherchait à les déshabiller, ou de les déstabiliser, d'un seul regard froid et éloigné de notre réalité.

    Puis, ses yeux vinrent se poser sur moi... :twisted:
     le 02 août 2017
    Je m'installe à côté de lui.
    Je m'adresse au barman en lui disant: "God, I'd give anything for a drink, Lloyd."
    J'attends sa réaction.
    CaptainNahamEricka le 02 août 2017
    Depuis que j'ai accepté l'invitation officielle, et déterminée, des services de police,
    qui m'enjoignaient d'effectuer sans plus tarder une visite guidée de leurs locaux,
    je dois bien dire que j'y passe le plus clair de mon temps à répéter la même
    histoire. Et j'ai beau la semer dans une foule d'oreilles plus ou moins, propres,
    gradées et, plutôt moins que plus, accueillantes, je reçois toujours à peu près la
    même réponse :
    - Vous ne seriez pas en train de vous foutre copieusement de ma gueule, par
    hasard ?
    Mais, je n'ose toujours pas leur avouer que, si le hasard a bien un rôle à jouer
    dans l'enchaînement des multiples péripéties qui m'ont amenées devant eux, ce
    n'est certainement pas à ce niveau-là, où le doute n'est pas de mise. Ah ! Qui n'a
    jamais eu l'audace de prétendre percer le secret de la recette magique, qui
    permettrait, sans coup férir, d'amadouer le fonctionnaire emmitouflé dans la
    spirale infini de son vortex de certitudes ? Oui, je l'ai eu, moi aussi ; je ne l'ai plus.
    Plus du tout…
    Et, si l'on devait rester dans le domaine du foutre, la seule direction qu'une boule
    dans la gorge m'empêche de suivre en hurlant, serait celle d'une paix qui semble
    les avoir quittés depuis trop longtemps.
    Non, parce que je veux bien être gentil, patient, accommodant au possible, je
    crois qu'on peut tous s'accorder là-dessus sans chipoter : ils sont un brin obtus,
    dans les brigades, n'est-ce pas ?
    Heureusement, j'ai fait l'acquisition, par une pratique régulière, d'un grand sens
    de la maîtrise de l'art de communiquer, de consolider le lien avec l'autre, par une
    écoute silencieuse autant qu'active, une reformulation apaisante, la respiration
    profonde, etc.
    - merci de bien vouloir me joindre en mp pour confirmation des places disponibles
    lors de mon prochain séminaire -

    Bref, je veux que ce soit bien clair, pour eux, comme pour le reste de l'humanité :
    je suis avec vous, stupéfié comme vous, dans un mélange d'incrédulité et de
    refus de ces prétendues évidences qui n'ont de cesse de remettre en cause les
    fondements même de toute construction cartésienne qui soutiennent notre vision
    du monde.
    Et, avec vous, je ne peux que m'exclamer :
    - Non, mais j'hallucine ou quoi ?
    Que dire des raisons qui nous ont poussées, Jules et moi, à refuser de prendre
    nos congés en août, tout ça pour passer des journées interminables dans les
    bureaux vides d'une société moribonde ? La peur d'être viré en rentrant de
    vacances ? Même pas. D'ailleurs, avons-nous vraiment refusé quoi que ce soit ?
    Nous, on a fait comme d'hab', on a laissé couler les jours, les uns après les
    autres, et le temps venu, il nous fût simplement impossible de nier le résultat de
    notre légèreté : nous n'avions rien posé et furent d'office désignés comme
    "présence minimum" au cas où tomberait d'on ne sait où, un de ces improbables
    contrats que se devrait de déshonorer sur-le-champ tout personne tant soit peu
    raisonnable.
    - Donc, je résume, vous et votre acolyte, le dénommé Jules, vous désertez de
    votre poste de travail le mercredi 2 août 2017 à 18h02, pour aller au bistrot du
    coin. Et, là, vous tombez sur Steve McQueen ?
    - Non, Stephen King.
    - Ne jouez pas sur les mots, mon petit bonhomme !
    - ...
    On ne devrait jamais rencontrer ses idoles ; je vous le dis tout net, à tous, génie
    littéraires, musicaux, etc. Restez chez vous, tranquilles. Faites vos trucs géniaux,
    dans votre coin, et, ci-fait, livrez-nous le résultat de ces activités mystérieuses,
    aux dates contractuelles dûment validées par vos soins ; nous serons quittes.
    Non, parce que là, voir M. King au comptoir, comme n'importe quel quidam,
    occupé à faire des ronds humides avec le cul de son demi, j'avoue, là, on a pété
    un câble. Je crois qu'on aurait mieux supporté ça si on l'avait croisé au rayon
    quincaillerie de l'Hyper, en pleine zone industrielle de banlieue. Je dis ça dans
    l'absolu, car j'y vais jamais, en banlieue. Et puis, faut aussi considérer le contenu
    hypothétique de son caddy. Non, un génie, ça pousse pas un caddy, au secours !
    Ça perd pas non plus son temps au bistrot, comme un con de contribuable…
    - C'était son idée, à Jules.
    - Mais putain, vous avez fait quoi du corps ?
    Les flics, ça imagine toujours le pire. Donc, forcément, le pire se produisant
    parfois, il leur arrive d'avoir raison. Mais de là à choper le melon, à se la péter, à
    croire qu'ils ont tout compris, faudrait pas pousser… Vous ne rêveriez pas, vous,
    de posséder un talent quelconque ? Et comment ils font, les scientifiques, pour
    discerner les différences entre les espèces, parce que, entre un génie et moi, on
    va pas se le cacher, on n'est pas sur la même branche de l'évolution. Ben, c'est
    ça, ils dissèquent. Mais, je vous rassure, on n'est pas des monstres, au début, on
    a essayé de causer. Mais, vous l'aurez deviné, le gars, sans son traducteur, c'était
    du chinois.
    - You want me to… What ?
    Stephen, Stephen, Stephen, pour un génie de l'horreur, je dois bien avouer que tu
    ne saisi pas bien l'ampleur de la problématique qui nous habite. On n'en peut
    plus, nous, de nos vies de merde. On veut être comme toi, libéré du quotidien,
    des petits chefs, des N+1, des flics, de la routine, de la mort, du manque. On veut
    percer le mystère de ta réussite, tu comprends ?
    - Oh shit ! Get a life !
    Ce que nous fîmes, mon adjudant, ce que nous fîmes...
    dominica le 02 août 2017
    Et je m'assois a coté de lui et là mon cœur bat de toutes ces forces, c'est lui c'est bien lui et je n'ose pas parler pourtant j'ai de nombreux livres a lui et j'adore j'adore et je me lance et là tout le bonheur du monde me tombe sur la tète!!
    AnitaDANIEL le 03 août 2017
    Je suis une femme. Je ne vais pas souvent dans les bars. Mais là, j’avais fini de faire les courses, il faisait une chaleur lourde, la sueur coulait dans mon dos et je rêvais de me taper une bière bien fraiche avant de rentrer à la maison. Comme d’hab, pas une meuf, que des représentants de la gente masculine, et parmi eux, qui vois-je ? Stephen KING en personne ! Je le reconnais, c’est la même tronche que les photos dans ses livres. Il est assis tout seul sur une banquette, un café posé devant lui. De dieu ! Qu’est-ce qu’il fait là, en France, dans la ville où je travaille et où je vis ? Je viens de finir Docteur Sleep, la suite de Shining, je me suis régalée et depuis, je n’arrête pas de penser à lui. J’avais lu un texte où il décrivait son plaisir d’écrire ses histoires, et je pensais à ce texte juste avant de rentrer dans ce bar. J’avais son image et ses histoires dans la tête et voilà que celle-ci me joue un de ses tours en me le faisant apparaître. Bon, tant pis si c’est une hallucination, j’y vais au culot, je le salue et lui demande si ça le dérange que je m’installe en face de lui. Il me sourit et me répond (en français avec un léger accent américain) : « je vous en prie ». Je m’installe et commande ma bière.
    " C’est un grand plaisir et une grande chance pour moi de vous rencontrer Monsieur. Si vous étiez le vrai Stephen KING en chair et en os, je vous aurais foutu la paix, car on a beau être célèbre et apprécié comme vous, on a droit à sa tranquillité. Mais vous ne pouvez pas être le vrai Stephen KING, que ferait le vrai Stephen KING à des milliers de kilomètres de chez lui, ici, chez moi. Vous êtes une hallucination. Ou un sosie.
    - Ni l’un ni l’autre, chère Madame, il me répond. En fait, aujourd’hui je suis dans tous les bars de France, et d’autres personnes ont l’occasion de me rencontrer.
    - Voilà encore une de vos histoires abracadabrante, comment faites-vous pour être dans autant d’endroits à la fois ?
    - Je suis un hologramme très perfectionné, c’est mon éditeur qui a eu l’idée de faire appel à une agence publicitaire utilisant des techniques de pointe pour aller à la rencontre de mes lecteurs et lectrices. Une façon pour lui de promouvoir mon prochain livre. En fait je discute avec vous depuis ma maison du Maine où je suis confortablement installé. Un traducteur m’assiste.
    - Ca alors ! Vous avez les moyens !
    - Plus qu’il ne m’en faut, il est vrai.
    - Je suis très heureuse d’être assise ici en face de votre hologramme, l’effet est bluffant, vous avez l’air réel, mais à part vous dire que je me délecte à lire vos histoires autant que vous vous délectez à les écrire, j’imagine que vous êtes un être ordinaire, un Monsieur-tout- le- monde et de quoi pourrions –nous parler ?
    - Les sujets ne manquent pas …
    - De nos élections présidentielles respectives, par exemple ? J’ai lu que vous n’aimiez pas Donald Trump, c’est un nouveau bon point pour vous, en plus de vos chères histoires…
    - En France vous avez les fascistes du Front National, c’est ce qui rapprocherait le plus de notre président…Vous voyez un peu l’ambiance ?"
    Je ne détaillerai pas plus la conversation que nous avons mené, Monsieur Stephen KING et moi, y’en aurait pour une plombe, beaucoup de sujets y sont passés, nous comparions nos deux pays, nos cultures. Nous avons parlé de politique, d’écologie, des enfants maltraités, de la place des femmes dans la société, des homosexuels et transgenres persécutés, de musique aussi. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant. Une heure a tourné. Mes filles m’attendaient à la maison. Mes courses risquaient de s’abimer dans la chaleur de la voiture.
    Nous primes congé Monsieur Stephen KING et moi. J’attends avec impatience la sortie de son prochain livre.
    chooups18 le 03 août 2017
    Elle sait, je sais qu'elle sait...
    Toutes ses années passées, parfaites, heureuses, à vivre dans l’opulence et la gloire, à m'interdire toutes pensées pour elle. Quand je l'ai vu passer la porte j'ai compris, mon petit monde parfait allait s'écrouler, je devais faire face à mes pêchers aux fantômes bien dissimulés de mon passé. Mes fautes éclabousseraient mon entourage, la presse allait s'en donner à cœur joie, je ne brillerait plus pour mes célèbres romans mais pour un genre de scandale bien différent. Elle s'approche de moi désinvolte, le regard froid et tranchant bleu nuit que je n'aurai jamais du connaître qu'elle m'adresse me fend l'âme, puis dans un rictus horrible elle m'assène le coup fatal :

    ' Le fameux, le célébrissime, le talentueux Stephen King ! celui qui est en réalité la pire des ordures que l'humanité est engendré ! '

    Je ne sais que penser, ni comment réagir, elle sera l'origine de ma déchéance, c'est mon fardeau, mon erreur.

    ' Heureuse de vous rencontrer , et oui j'existe moi le fruit de votre infidélité, il faut croire qu'elle n'aura pas été jusqu'au bout.. Il manquait sûrement un zéro de plus à votre chèque mon très cher papa ! '

    Elle sait.
    Ourse_aux_Livres le 04 août 2017
    J’observais le rond qui se dessinait sur le bois, tout en liquidant mon quatrième verre, comme tous les soirs, sans remords. J’en commandais tout de suite un cinquième, ignorant le regard réprobateur du barman, Carl, qui me voyait noyer ma solitude, comme tous les soirs, avec acharnement.

    Le bruit que fit le verre lorsqu’il claqua contre le bar ne fut pas aussi net que les précédents, comme étouffé par la brume qui s’emparait petit à petit de mon esprit.

    Je ne le remarquai même pas lorsqu’il s’installa à côté de moi, c’est sa voix qui me ramena en premier à la réalité du monde sordide dans lequel je me trouvais.

    - Dure journée ?
    - Je te demande pardon ?

    Ma voix traînante et rocailleuse, ainsi que les effets de l’alcool à forte dose, n’auraient pas dû l’engager à continuer la conversation, cependant il poursuivit :

    - A vous voir comme ça, on dirait que vous avez plutôt eu une dure journée.
    - Je vois pas de quoi tu parles, l’ami. Ma journée a pas été plus dure que toutes celles qui sont passées depuis ces dix putains de dernières années. Et je vois pas bien ce que ça pourrait te foutre. Et toi, qu’est-ce que tu viens faire ici, si ce n’est pour oublier cette journée ? J’ai pas souvenir de t’avoir déjà vu, et comme je l’ai dit… ça fait un bail que je viens ici.

    La réponse m’intéressait peu, je n’avais même pas pris la peine de tourner la tête pour m’adresser à lui.

    - En effet c’est la première fois que je viens. Vous êtes observateur. J’aurais plutôt été amené à penser le contraire, au vu de votre indéniable volonté d’occulter tout ce qui se passe autour de vous.
    - Eh bah... toi aussi t’es observateur dis-donc…

    Mon sarcasme laissa place au chaos sonore du bar dans lequel nous nous trouvions. Conversations, rires, verres qui s’entrechoquent, bruit de chaises qui raclent le sol alors qu’on les déplace. J’avais réussi à faire taire l’intrus qui s’était invité dans mon monde de brume. J’allais retourner à l’examen du rond dessiné sur le bois par mon verre lorsque sa voix m’interrompit de nouveau.

    - Pour tout vous dire je suis venu chercher l’inspiration !
    - L’inspiration ? Ici ? Tout compte fait, je crois bien que t’as bu beaucoup plus que moi l’ami .

    Je tournais enfin la tête vers lui, pour voir à quoi pouvait bien ressembler cet intrus venu s’inspirer dans une gargote comme celle-ci. Je le fixai, abasourdi par ce qu’il avait dit. Son visage me disait vaguement quelque chose… mais en tout cas, il ne ressemblait en rien à tous les mecs qui, tous les soirs, comme moi, venaient absorber tout le liquide qu’ils avaient sur eux par l’intermédiaire d’un verre.

    - Ne soyez pas surpris, l’inspiration ça se trouve partout, et surtout aux là où on ne l’attend pas.

    Il répondit cela avec un grand sourire au lèvre. Il faisait définitivement tâche dans le décor. Mais je commençais à le trouver sympathique, sa naïveté me plaisait.

    - Si tu le dis l’ami. Et toute cette inspiration, elle va te servir à quoi au juste ?
    - A écrire ! C’est mon métier. Je suis écrivain.
    - Je suis ravi pour toi, mais je ne suis pas sûr que tu sois au bon endroit pour ça… une bande d’ivrogne ça n’a jamais inspiré quoi que ce soit à personne !
    - Vous ne devriez pas le voir comme ça, tout le monde est inspirant. Chacun a son histoire. Rien qu’en observant la gestuelle des gens on peut deviner certains traits de leur caractère. En parlant avec eux, on obtient quelques bribes de leur vie. Et à partir de ça, on peut créer des personnages, des intrigues, des univers tout entiers.

    Je le regardai d’un air dubitatif, mais je lui posai malgré tout la question qui me vint à l’esprit :

    - Et t’as trouvé de quoi t’inspirer ce soir ?
    - Je dois dire que vous faîtes un très bon sujet d’observation. Mais je ne vais pas vous déranger plus longtemps ce soir. J’ai quelques idées que je voudrais rapidement noter. Vous m’avez été d’une grande aide en tout cas. Je vais vous laisser mes coordonnées, j’aimerais bien que vous me rappeliez et qu’on puisse discuter de nouveau. Peut-être autour d’un café cette fois ?

    Il prit un bout de papier sur lequel il écrivit rapidement quelques mots puis il me le glissa sur le comptoir du bar avant de tourner le dos et de partir. J’allais enfin pouvoir revenir à la paix de mon enivrement. Une question titillait cependant le peu de lucidité qu’il me restait.

    - Eh l’ami ! Sans vouloir être indiscret, qu’est-ce que ça t’a inspiré tout ça ?
    - Un merveilleux psychopathe ! lâcha-t-il par dessus son épaule en riant.

    Sa remarque me fit sourire. Je ne savais pas qui était ce type mais je l’aimais bien. Au final, c’était lui qui m’avait inspiré ce soir. Je ne savais pas encore trop pourquoi, ni comment, mais j’étais inspiré. Je pris le bout de papier qu’il m’avait laissé. Si je n’avais pas eu le cerveau paralysé par l’alcool, j’aurais sûrement écarquillé les yeux. Avec son numéro de téléphone et son adresse mail, je pus y lire son nom : Stephen King.
    Mariena le 05 août 2017
    Vous rencontrez Stephen King dans un bar ? Euh, pourquoi pas ! Et passée la minute de stupeur, vous entamez une discussion passionnée sur la pluie et le beau temps jusqu'à ce qu'une évidence vous frappe de plein fouet. Hey ! Vous ne pouvez pas parler réellement avec Stephen King !
    En effet vous... détestez les bars depuis toujours ! Vous les avez toujours fuis et si jamais par malheur vous étiez obligée d'entrer dans une de ces taules, c'était toujours accompagnée. Hors là, vous êtes seule ! Il ne reste plus qu'une possibilité, vous vous êtes endormie et vous rêvez.
    Cela dit votre choix de personnes célèbres à rencontrer ne se serait pas forcément porté, même dans un rêve, en premier lieu sur Stephen King. Mais en même temps c'est vrai que depuis que vous avez lu votre premier roman de lui : Simetierre, vous faites partie de ses fans.
    Pendant que le fil de mes pensées suivait Dédale et son Minotaure, Stephen - hé oui ! On en est déjà aux familiarités...- m'observait, amusé.
    Et là... mais cela ne devrait pas trop vous étonner, King est partit dans les tours, bien haut ! En me racontant une histoire aussi invraisemblable que si, ma mère avait dit avant de me voir partir à l'école ce matin avec un clin d'œil : n'oubli pas ton goûter mon chou, j't'ai fait un Apple pie au...haschich !
    Alors en fait, il voyageait dans une dimension différente de la sienne. Ne me demandez pas comment ; il m'a racontée une vague histoire de lecture du "Livre sans fin" qui lui a permis de comprendre comment passer d'une dimension à une autre. Enfin ! du tout Stephen n'est-ce pas ?
    Pour faire court, il avait perdu toute inspiration et pensait qu'en suivant une petite terrienne sur sa planète dans sa vie morne d'humaine... -Euh oui, on peut voir ça comme ça... - il la retrouverait.
    Bon... euh... j'ai quand même dis que je ne comprenais pas vraiment en quoi ma "petite vie" l'aiderait ; étant donné que lui aussi savait ce que c'était d'être humain, non ? Il'm'a regardé longuement et ensuite ? Je ne m'en souviens pas...

    Bon vous l'aurez compris, si vous voulez la suite, comme moi... ne manquez pas la dernière sortie littéraire de Stephen King ! Enfin... peut-être... En tout cas, j'espère que si il raconte notre histoire, il corrigera mes fautes d'orthographe...
    secondo le 06 août 2017
    Stéphane m'avait donné rendez vous dans un bar peinard, certainement pour m'exposer tranquillement les raisons évidentes de son infidélité. J'étais donc installée, amère et renfrognée, devant un orgeat-grenadine en lisant, je vous jure que c'est vrai, "Fin de Ronde" et en machouillant un stylo quand soudain j'ai vu débouler une vague de gardes du corps, ondulante, inquiétante et sombre qui enserrait un monsieur dont je ne voyais que le haut des lunettes. Un soupçon d'impression de déjà-vu passa devant mes yeux et un grand gars costaud tatoué tribal et compagnie sur toute la moitié du visage s'est approché de moi:
    - Consommation remboursée 5 fois, vous devez partir maintenant, le lieu est réservé par mr King.

    Ah! le coup au coeur, j'ai failli dégringoler de ma chaise et j'ai senti ma chance voleter en rase-motte sur ma tête comme une chauve souris interloquée. Stephen King devant moi et je devrais décamper comme une vulgaire-je-ne-sais-pas-quoi.
    - Je ne crois pas que je vais partir sans saluer mr King, ce ne serait pas poli, d'autant que j'ai 4 questions à lui poser urgemment.
    Je n'en revenais pas de mon aplomb, d'ordinaire je suis du genre à ne pas la ramener. La chauve-souris est repassée sur ma tête, j'ai arraché rageusement la première page blanche du livre (payé 22.50€ quand même) et j'ai écrit en super gros 4 Q PLEASE
    Puis j'ai brandi la page au dessus de ma tête façon manifestante contre la guerre du Vietnam et j'ai hurlé comme si j'étais accompagnée d'une foule immense :
    - fort quouestionne plizzzzz.

    Stephen King (à présent je le voyais mieux, il était bien plus grand que ce que je pensais et les gardes du corps étaient donc des types de plus de 2 mètres) s'est retourné et a parlé au molosse à côté de lui. Ce dernier, piercingué sur toute une moitié du visage a nagé jusqu'à moi et a dit en soufflant :
    - Mister King dit ok 4 questions, je fais translation.
    Ourgh, incroyable, c'était ok pour mes questions même si j'avais un doute sur la qualité de la traduction. Je me suis avancée légèrement asphyxiée, j'ai appliqué sur mon visage un sourire de la fan qui sait se tenir en croisant le regard de Stephen King.

    - Hello, my name is Eudoxie (je ne m'appelle pas du tout comme ça bien sûr mais j'ai voulu qu'il se souvienne de moi et mon vrai prénom est bien trop banal) Question number one donc (j'ai ricané bêtement en levant un pouce) :
    -Que s'est-il réellement passé dans la room 217 du Stanley Hôtel lors de votre séjour en 1974 pour que votre carrière bondisse de suite après comme un cabri déchainé ?
    Piercingué a translaté instantanément mais King a répondu :
    - what?
    J'ai eu la confirmation de la mauvaise pioche du traducteur mais je ne me suis pas laissée décontenancée , un peu comme un pauvre arbre désigné "à abattre" qui soutient à toute la forêt être marqué "à préserver".

    - Ok, not grave. Secondo question (j'ai arrêté de lever les doigts, on n'était pas dans Fort Boyard tout de même et je me suis demandée pour quelle raison je comptais de cette façon idiote en anglais et en italien):
    - Qu'est-ce qui fait que vous avez donné la clé pour comprendre tous vos romans, du moins les meilleurs, dans "Coeurs perdus en Atlantide" en écrivant que "la seule excuse de la littérature" était "l'exploration des questions de l'innocence" et "du bien et du mal"?
    Piercingué a chancelé et a traduit en suant à grosses gouttes, la phrase étant agrémentée d'une citation. J'avais déssiné en l'air les guillemets et grimacé suffisamment pour que ce soit explicite.
    Mr King a haussé les épaules et a montré ses paumes de mains ouvertes en signe d'incompréhension.

    -Bien, bien, Drittens donc (d'un coup un mot allemand m'a sauté à la bouche alors que j'ai pris espagnol en 2ème langue)
    - Il semble que vous ayez ouvert une boucle avec "l'enfant-lumière"/ "Shining"et que vous la refermez avec "Fin de ronde" car il y a des similitudes troublantes, la room 217 et la fin du bouquin avec la chenillette dans la tempête de neige par exemple, est-ce que je me trompe ?
    Piercingué a demandé de l'aide à son tatoué de pote et tous deux ne semblaient pas d'accord sur un terme ou sur une virgule. Finalement ils ont bafouillé ensemble dans l'oreille de l'écrivain qui a soupiré :
    - Sorry

    - oh! Bien, bien the last one now, Quatrième quouestionne :
    - allez vous tirer votre révérence comme Bill Hodges car c'est étrange mais on ressent une identification que vous feriez avec ce personnage qui a votre âge et peut-être vos inquiétudes et vos démons ?
    puis j'ai précisé d'un air entendu :
    - your revrens as Bill ?

    A ce moment là Stephen King s'est mit à rire et dit
    - Behind the words
    ou bien a-t-il dit behind the world? je ne sais pas. Puis il a pris ma page, a posé délicatement un autographe puis a écrit en gros sous mon griffonage 4 EVER PLEASE !
    D'un coup, une onde magique a balayé le bar , tous les gardes du corps ont attrapé leurs oreillettes, ont blablaté super stressés, puis ont embarqué rapidos Stephen King et sont sortis du bar dans un relent d'embrun.

    J'étais là, stupéfaite, la bouche grande ouverte quand Stephane est entré et s'est installé à côté de moi :
    - Tu en fais une tête, t'as vu un fantôme?
    - Tu devineras jamais à qui j'ai posé 4 questions ? A Stephen King ! le grand ! le seul ! l'unique !
    - Pourquoi tu racontes des âneries, tu sais qu'on doit se parler sérieux. Heureusement que je t'aime.
    Le regard de Stephane s'oublia en haut à gauche "le reflexe type du menteur" selon Mister King.
    LiliGalipette le 07 août 2017
    Bonjour !

    Ça fait un sacré moment que je n'ai pas participé au défi d'écriture, mais avec un thème pareil, impossible de résister. Voici mon modeste hommage/pastiche à cet immense auteur qu'est Stephen King.

    Mais qu’est-ce qu’il fout là ? Je croyais qu’il était abstinent depuis des années. Sevré brutalement après l’accident de bagnole où il a failli crever, un soir de brume. Rencontrer Stephen King dans ce bar miteux, pour sûr que c’est une surprise ! Je pourrais lui demander un autographe, mais j’enfreindrais le règlement tacite des poivrots : tu peux causer avec un type, mais tu ne le connais pas, surtout s’il est célèbre. Derrière son verre, n’importe quel alcoolo est seulement un pauvre mec. L’identité, mon pote, tu la laisses à l’entrée, avec ta dignité, tes scrupules, tes insomnies et ta rage. Si tu entres dans un bar, si tu t’assois, si tu commandes un verre, t’es juste un gars qui fait un brin de causette avec la Fée éthanol. T’es personne. Juste un morceau de la grande désolation.

    N’empêche que c’est une foutue surprise de le croiser ici. J’ai lu tous ses livres. Je les aime parce que le héros est toujours un mec qui aurait bien aimé continuer sa petite vie peinarde, mais qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment, ou qui rencontre le mauvais gars. Et ça après ça dégénère sérieux ! Je suis pas peureux, mais y a 2 ou 3 de ses bouquins qui m’ont fait mouiller mes culottes, comme disait ma mère. Décidément, je m’en remets pas. Stephen King, ici, dans mon bar. À tel point que je ne peux plus bouger. Tétanisé par le bonhomme. Et par autre chose ? Il se passe un truc pas net ici. Depuis que je suis entré, c’est bizarre, c’est comme si je ne reconnaissais rien. C’est toujours mon bar, mais en différent. Dans les bouteilles, le whisky n’a pas cette couleur chaude et dorée comme le baiser d’une femme. Il est jaune, presque vert, comme du pus. Ah, putain, ça coupe la soif de voir ça ! Et on dirait que le barman a pris 20 ans dans la tronche. Déjà qu’on ne sait pas son âge, vu qu’il a toujours été là… Mais là, son œil gauche, c’est comme s’il coulait sur sa joue, pour faire un tour du côté du menton, si jamais il y avait un meilleur angle de vue. Et sa barbe grise, on dirait qu’elle vibre de milliers de petits fils de fer agités par la tempête du siècle.

    Les mecs assis au bar ou aux tables ne bougent pas, sauf pour avaler leur verre. Ils ont des gestes flippants : des putains d’automates déglingués, des sacs d’os. Leur sourire sont figés : on dirait des foutues poupées de porcelaine, mais avec des nez cirrhosés et des yeux vides. Un petit coup de remontoir et je suis sûr qu’ils se jetteraient les uns sur les autres pour se défoncer la gueule, dans une sale danse macabre. Bizarre, d’habitude, on ne s’entend pas penser ici. Ils racontent tous leur histoire, en boucle, sans s’écouter. Toujours à remâcher leur malheur et à justifier leur abandon face à l’alcool. Je suis comme eux. Mais ce soir, pas un mot. On n’entend que le vieux juke-box qui ne sait jouer que 3 chansons. Je voudrais aller l’éteindre : je n’en supporte plus le son ébréché comme une sonnerie de cellulaire. Mais mes foutues jambes ne répondent pas. Je suis un putain de bloc de béton posé devant la porte. Sauf que non, je ne suis pas en béton. J’ai soudainement douloureusement conscience que mon corps est mou. N’importe quoi pourrait me blesser. Marche ou crève, mon pote. Je vais crever !

    OK, il se passe un truc louche ce soir. Je sens une peur bleue dévaler de mon gosier à mon estomac, avec des longs relents acides. Oh, merde, King se tourne vers moi. Il a dû se rendre compte qu’un truc ne tourne pas rond. Nom de Dieu, mais qu’est-ce qui se passe ici ? Le King est pourri ! Littéralement pourri ! Comme dans les films de Romero, il a la peau grise par endroits, avec des lambeaux de chair qui se détachent dans un petit bruit écœurant. Dans sa bouche, ça grouille. Oh putain putain putain, il a des cafards plein le gosier ! Il tend ses mains vers moi, il veut m’attraper. Mes pieds sont vissés au sol. Je vois ses ongles cassés, sales, qui se rapprochent de ma gorge. Une araignée énorme, aux yeux vert métallique, lui descend le long du bras. Sur ses crochets, il y a un liquide visqueux, brillant. Oh non, pas ça, elle va me mordre. J’ai toujours eu peur des araignées. Et je suis toujours figé !

    Étrangement, j’éprouve un bref soulagement. Je me suis pissé dessus ! C’est quoi la réplique du film, déjà ? « Ceux qui font dans leur froc n’ont pas chaud très longtemps. » C’est ça, c’est carrément ça ! J’ai des frissons terribles. Mes dents claquent si fort qu’elles vont se briser les unes sur les autres. Et je sens ma queue qui se recroqueville comme un escargot malade. Je vais claquer là, debout comme un con, dans un bar dégueulasse, un samedi soir, bouffé par Stephen King. Fin de ronde pour le poivrot ! Je cligne des yeux comme un fou. Cette vision d’horreur va disparaître. Je vais me réveiller dans mon vieux canapé ou dans ma caisse. Je ne peux pas crever comme ça ! Est-ce qu’il est trop tard pour une promesse d’ivrogne, juste avant le crépuscule ? Ste Charlie, Ste Christine, Ste Misery, Ste Jessie et Ste Dolores, si je m’en sors, je jure que je ne toucherai plus jamais à un verre d’alcool !
    resnic le 07 août 2017
    Cela fait quelques heures que je promène mon désarroi dans les rue de la capitale. Lucille m'a abandonnée, grand bien lui fasse. Trop chargé de souvenirs, l'appartement n'est pas le meilleur endroit pour accuser le coup. Mais à présent qu'approche la fin de l'après midi, la nuit précoce de la saison froide descend sur la ville et assombrit davantage mon humeur.

    La rue que je parcours est une succession de bars et je me laisse bientôt tenté par l'un d'entre eux. J'avoue ne pas être coutumier de ce genre d'endroit, mais l'idée de me retrouver avec moi même n'augure rien de positif quant à mon humeur maussade.

    Le bar dans lequel je choisis de pénétrer a un nom pour le moins curieux : l'Impasse ! C'est bien la situation dans laquelle je me trouve actuellement. Je n'ai toutefois pas le loisir de m'appesantir sur la question . A l'instant où je passe la porte, je le vois.

    Des dizaines de têtes anonymes vont et viennent , peuplent ça et là des tables rondes de fer forgé , d'autres encore s'agglutinent au bar tel des insectes prisonniers d' une bande autocollante.

    Mais lui, Stephen King, impossible de ne pas le reconnaître.

    C'est un choc! Un coup de poing à l'estomac ne m'aurait pas davantage coupé le souffle. La première offensive à peine digérée est suivi d'un uppercut royal qui me laisse totalement groggy.

    Monsieur Stephen King se lève de sa chaise et me fait signe d'approcher. Un sourire de connivence illumine son visage. Il n'aurait pas mieux agit face à son meilleur ami. Je suis touché par tant de sollicitude, mais de nombreuses questions se bousculent dans ma tête. La raison et la déraison se livrent une lutte acharnée au sein de mon cerveau.

    Je regarde le manège incessant des clients qui vont et viennent dans ce lieu sans comprendre. Personne ne reconnaît la célébrité qui leur fait l'honneur de se livrer ainsi. Un phare dans une nuit sans lune est bien moins visible à mes yeux.

    Monsieur King insiste, et m'indique une chaise vide en face de lui.

    Je reprends une contenance, affiche le meilleur sourire dont je suis capable et m'avance vers lui. Il contourne la petite table qui nous sépare et me fait une accolade que seul un américain de deux mètres maîtrise.

    J'entre dans son jeu avec délectation. Je ne désir le froisser sous aucun prétextes. Pour rien au monde je ne veux qu'on me retire l'opportunité d'une conversation avec la personne qui m'a fait aimer lire. Une personne qui est parvenue à me transporter en des lieux magiques vers lesquels je me tourne encore aujourd'hui.

    Cependant quantité de questions assaillent mon esprit. Que fait-il à Paris? Comment est-il arrivé dans ce bar? A-t-il un nouveau roman en préparation?

    Mr King semble comprendre ce qui se passe dans ma tête. Il passe un bras autour de mes épaules et me suggère de m'assoir. Je relève au passage qu'il parle parfaitement le français, mais je ne cherche pas à l'interroger sur ce fait.

    J'observe mon ami prendre une commande pour nous deux. Maigre et barbu, le serveur regarde a peine Mr King et je m'indigne de tant d'ignorance. Je suis près à intervenir et rendre justice à ce grand auteur lorsque sa main se pose sur mon avant bras, ferme mais sans violence. Son regard plein de complicité m'intime de n'en rien faire.

    Je respect son désir et contiens ma fureur. Mais aussitôt le serveur parti, je demande des explications. Il éludent mes questions et m'oriente vers les contrées lointaines que sont celles de sa littérature.

    Je suis toutefois déçu . Sa volonté de ne rien dire sur sa présence ici me laisse sur ma faim. Mais la bonhomie du personnage a tôt fait de me libérer de ma déception et je pénètre de plein pied dans ce qui doit devenir le moment le plus mémorable de ma vie.

    Aussitôt nos repères pris et nos points communs mis en lumière, la discussion est lancée. Je lui montre avec force détails que ma connaissance de ses personnages est presque parfaite. Il trouve un malin plaisir à relever une erreur ici ou là, mais ma connaissance des intrigues, de ses lieux de prédilections que sont Castle Rock ou encore Derry le laisse pantois.


    Il rit et applaudit à chacune de mes interventions et en redemande. C'est une impression bizarre qui m'étreint bientôt. Le sentiment d'être en compagnie de ce que certain appellerait l'être le plus chère qu'ils ont au monde, l'ami d'enfance le plus fidèle qu'il aient jamais eu, la personne sans laquelle le monde n'a plus la même saveur.

    Entre deux confidences , j'évoque la pièce qui lui est dédiée dans mon petit appartement , les livres qui couvrent les murs et jonchent les sols , les produits dérivés des films et différentes séries tirés de ses romans.

    enfin , non sans fierté, je lui fais part du site que je lui consacre depuis quelques années maintenant et qui compte plus de 5000 abonnés.

    A son regard je comprend qu'il attend encore quelque chose de moi et je lui parle finalement de Lucille. Il fixe alors mon regard et m'assure que ma douce reviendra en temps et en heure.

    Nous revenons alors à nos réminiscences communes et , ainsi que le font de vieilles connaissances .

    L'histoire d'amour de Ben et Susan dans Salem , nous a transporté. L'hôtel Overlook nous a happé dans ses pages diaboliques; lui en l'écrivant , moi en le lisant . Ca nous a replongé dans les terreurs de notre enfance, pointant du doigt un monde auquel nous n'avons pas encore cédé: celui des adultes !

    Nous rions et pleurons en évoquant ce qu'il y a lieu d'appeler nos souvenirs. Nous sommes devenus des amis de longue date ressassant des instants séculaires auxquels personne alentour ne comprend rien.

    Une question le laisse malgré tout mutique. Depuis un moment , j'essaie de savoir sur quoi il travail ces jours derniers. Bientôt la réponse tombe et un malaise s'installe entre nous.

    Sa décision de se retirer brise quelque chose au fond de moi . Il me dit qu'il y a un temps pour tout et qu'il faut savoir tourner la page . Quoi de plus simple pour un écrivain. Mais cette page là , je ne m' y attendais pas.

    Il n'y a aucune chance de le faire revenir sur son choix. Son seul regret est de ne pas être reconnu à sa juste valeur au soir de sa carrière.

    Je le rassure aussitôt sur son talent, lui garantis un succès millénaire. Les autres écrivains ne sont que des sous produits de ce qu'il représente: la littérature tout court !

    Il se contente de sourire, mais ses yeux traduisent une profonde tristesse. Jamais je n'aurais imaginé qu'un homme de son envergure puisse connaître un tel état de détresse.

    Je ne compte pas le laisser s'en aller ainsi. Je lui demande de m'attendre, m'empare de nos verres vides et gagne le bar. Un regard sur ma montre m'apprend que près de trois se sont écoulées depuis notre rencontre et le bar est quasiment vide.

    Tandis que le barman rempli nos verres, je ne peux résister à la tentation de lui avouer quelle personne renommée se trouve actuellement dans son établissement

    Le nom de Stephen King ne lui est pas étranger. Je ne parviens pas à détacher mes yeux de son regard tandis qu'il se penche par dessus le zinc. Ses yeux se tournent presque aussitôt vers moi. S'ils pouvaient , ils me lanceraient des éclairs.

    Notre table est vide ! Mais je ne me démonte pas. J'avise les toilettes et m'engouffre à l'intérieur : rien !


    Je gagne la rue, regarde sur ma droite puis sur ma gauche. Je saute sur place pour voir loin derrière les voitures en stationnement . Toujours rien. J'arrête des personnes sur le trottoir et les questionne avant de les libérer faute d'une oreille attentive.

    Finalement vaincu par le froid, la lassitude et le doute, j'entre à nouveau dans l'Impasse . Au milieu de la salle m'attend le gérant . Avec le pousse il m'indique un poste de télévision que je n'ai pas encore aperçu jusque là.

    Sur l'écran on voit clignoter les lumières bleus des voitures de police . C'est une chaine d'informations , une nouvelle nous arrive en direct de l'étranger :

    Stephen King vient d'être retrouvé mort chez lui .
    Ourse_aux_Livres le 08 août 2017
    J'aime beaucoup ton texte Resnic ! Intrigant jusqu'à la fin ;)
    resnic le 08 août 2017
    Hyelana : J'aime beaucoup ton texte Resnic ! Intrigant jusqu'à la fin ;)


    Merci pour ta critique positive Hyelana .
    LiliGalipette le 08 août 2017
    Dannyyyyyy, Dannyyyyyy ! :lol: :lol:

    Kristick : Je m'installe à côté de lui.
    Je m'adresse au barman en lui disant: "God, I'd give anything for a drink, Lloyd."
    J'attends sa réaction.
    yjo le 09 août 2017
    - Excusez-moi monsieur savez-vous où sont les toilettes ?
    - Sorry i don't speak french
    - Retourne dans ton pays gros con :lol:
    Molia le 10 août 2017
    Angie éclata de rire en manquant s’étouffer avec sa bière.
    « J’aurais jamais pensé à lui répondre ça ! » Dit-elle en tentant d’éponger son chemisier. Je lui souris sans répondre, laissant mes yeux parcourir la salle.
    La lumière feutrée laissait la plupart des visages dans l’ombre mais mon regard s’arrêta néanmoins sur un joueur de billard, visiblement concentré sur le jeu. Il repoussa une mèche de ses cheveux bruns en bataille qui lui tombait sur le front, dévoilant des yeux sombres. Il leva soudain la tête et nos regards se croisèrent.
    « Eh ! Neil ! Tu m’écoutes ?! » Angie agitait sa main devant moi. Quand je reportais mon attention sur l’homme aux yeux sombres, il avait disparu.
    « Tu viens de me faire perdre le futur compagnon de mes nuits ! Criai-je à Angie en soupirant.
    - Eh girl désolé mais tu étais censée me remonter le moral ce soir ! Je te rappelle que je viens de la perdre, le mien, de compagnon de mes nuits ! Répondit-elle en poussant un soupir théâtral.
    - C’est pas comme si c’était déjà le deuxième ce mois-ci… » Maugréai-je en commandant un autre verre. Mon amie m’adressa un regard mauvais avant de s’éclipser aux toilettes.
    J’en profitais pour rechercher de nouveau le bel inconnu du billard quand soudain je le repérais : il s’éloignait du bar en tenant deux chopes à bière remplies à raz-bord. Il arriva près d’une table haute où il posa sa commande, visiblement soulagé de ne pas en avoir perdu une goutte au passage.
    « Neil, c’est ce soir ou jamais ! » Me recommandais-je à moi-même avant de me diriger vers sa table d’un air assuré. Je me félicitai d’avoir bu déjà quelques verres qui étaient sans nul doute responsables de mon audace.
    « Bonsoir ! » L’homme me dévisagea poliment sans répondre.
    « Heu… Il n’y a plus beaucoup de place alors je voulais savoir si… Je pouvais partager cette table avec vous ? » Bravo pour l’entrée en matière, me fustigeais-je intérieurement.
    « Pas de problème installez-vous ! Me répondit-il avec un grand sourire. Josh, enchanté ! » J’allais à mon tour me présenter quand quelqu’un me bouscula pour prendre place sur le troisième tabouret de notre table.
    « Josh… Je vois que tu n’as pas perdu de temps, susurra l’inconnu en me dévisageant, les yeux brillants.
    - Non en effet. » Les deux hommes me fixaient maintenant sans mot dire. Mal à l’aise, je me tortillais sur ma chaise et reportais mon attention sur le nouvel arrivant.
    « Mais vous êtes… Commençai-je sans en croire mes yeux.
    - Oui. » Répondit-il simplement. Quand je vais raconter à Angie que j’ai bu un verre avec Stephen King ! Pensais-je sans le quitter du regard.
    « Heu… Je suis… Enchantée de faire votre connaissance Monsieur King ! M’exclamais-je en balbutiant. J’ai lu presque tous vos livres et je vous trouve… Enfin vous êtes vraiment… Formidable !
    - Merci. Votre connaissance va grandement faciliter les choses, dit-il en échangeant un regard de connivence avec Josh.
    - Que… Que voulez-vous dire ?
    - Savez-vous quelle est la question qu’on me pose le plus souvent mademoiselle ?
    - Heu… Non.
    - Les gens veulent savoir d’où me viennent mes idées. » Je restais silencieuse sans comprendre où il voulait en venir. Je ne savais pas si c’était le fait d’être devant l’un de mes auteurs préférés mais je commençais à trouver cette discussion quelque peu… Bizarre…
    « Voulez-vous le savoir également ?
    - Oui bien sûr.
    - Venez, je vais vous montrer quelque chose. » Il se leva et m’indiqua la sortie de la main. Je jetais un regard nerveux en direction de la table que j’avais quitté quelques instants plus tôt mais Angie n’y était pas réapparue. Elle était sûrement vexée de ma dernière remarque concernant ses conquêtes…
    « Il n’y en aura que pour quelques minutes, j’ai toujours des cadeaux pour mes fan les plus assidues. » Renchérit Monsieur King en me faisant un sourire énigmatique. Quand je lui raconterais ça elle va être verte ! Me dis-je en lui emboîtant le pas. Josh nous suivait de près et quand nous sortîmes l’air frais de la nuit me fit frissonner. L’écrivain m’invita à monter dans une luxueuse berline et mon malaise s’intensifia. Je n’avais pas pour habitude de monter avec des inconnus mais la réputation de l’auteur ainsi que la promesse de cadeau m’encouragea.
    A l’intérieur, les deux hommes se servirent un verre d’une étrange boisson rouge et Josh m’en tendit un. Je le pris sans oser le reposer et le portais à mes lèvres. La saveur sucrée du breuvage me surprit et en quelques gorgées mon verre était vide.
    « Excusez moi, j’avais vraiment soif, dis-je avec un sourire contrit. Que vouliez-vous me montrer ?
    - Je suis en passe de finir mon dernier roman, voyez-vous. Mais ça fait plusieurs semaines maintenant que je sillonne le pays sans réussir à y mettre la touche finale.
    - Ah oui ? » Le bout de mes doigts me picotaient et je me frottais les mains sans réussir à calmer cet étrange mal-être.
    « Grâce à vous je vais enfin pouvoir le finaliser, m’annonça-t-il en se renfonçant dans la banquette en cuir sans cesser de me dévisager. Car mes idées ne viennent pas de là, dit-il en sa tapotant la tempe du doigt, mais de la vraie vie. Sans cela, mes romans seraient trop… Ternes, sans vie, vous comprenez ?
    - Je ne suis pas sûre de vous suivre… » Articulais-je avec peine. Stephen King se pencha en avant et annonça au chauffeur de démarrer. Je voulus protester mais aucun son ne sortit de ma bouche. Au moment où je voulus me redresser, je me rendis compte avec horreur que je ne pouvais plus bouger, paralysée. Que m’avaient-ils fait boire ?
    Les deux hommes continuaient de m’observer avec attention, visiblement ravie de mon sort.
    « Elle va être parfaite n’est-ce pas Josh ?
    - Oh oui je le pense… » Ils éclatèrent de rire tandis que j’hurlais intérieurement… Je venais enfin de comprendre d’où venaient ses idées…
    Avango le 13 août 2017
    Le jour où j’ai rencontré Stephen King dans un bar, j’avais dix ans.
    Je vous vois venir de loin, avec vos remarques à quatre balles : « Eh, benêt, si t’avais dix ans, ça m’étonnerait que tu l’eusses reconnu (parce que, bien sûr, pour bien démontrer votre intelligence supérieure, vous pratiquez le subjonctif plus-que-quelque-chose, mais moi, le subjonctif, je n’en ai rien à cirer). Et d’abord, qu’est-ce qu’un gars de dix ans pouvait bien faire dans un bar, hein ? »
    Eh bien, je vais vous dire: vous avez raison, je l’ai pas reconnu.
    En ce qui concerne ma présence dans un bar : je ne vous permettrai pas de mettre en doute les pratiques pédagogiques de mes géniteurs, qui étaient, peut-être, assez originales, mais, au vu du résultat, pas totalement ratées. D’accord, j’ai un léger penchant pour l’alcool, mais, par contre, toutes ces heures passées à trainer dans ce genre d’établissements à attendre mes parents, ont permis de porter mon côté social, déjà bien présent au naturel, à des hauteurs fort appréciées de mes multiples compagnons de route (routes des vin, haha, oui, aussi).
    Mais là n’est pas la question. Quoique, comme ce récit va vous le prouver, l’apprentissage approfondi de la conversation de bar a eu, dans ce cas, des effets particulièrement positifs pour certaines personnes.
    Bon, je reprends.
    Le jour où j’ai rencontré Stephen King dans un bar, j’avais 10 ans. Mes parents avaient élu domicile pour la soirée dans un café, dont j’ai complètement oublié le nom, dans le centre de Stratford, une ville du Connecticut. Vous connaissez pas le Connecticut ? Le subjonctif plus-que-parfait, oui, mais un peu de géographie, non ? C’est un état situé au Nord-est des États-Unis, monsieur le génie, pas très loin de New York. Oui, bien sûr, New York, vous connaissez. Manquerait plus que ça, banane !
    Donc, et cessez de m’interrompre, si non, on va pas y arriver, je trainais, pardon, je m’occupais tant bien que mal dans ce bouge, parce que, faut bien l’dire, c’était plutôt misérable comme endroit, pendant que mes parents vaquaient à leur occupation favorite : lever le coude. J’avais eu droit à mon soda auquel mon paternel avait rajouté la p’tite rasade de whiskey habituelle. Mon foie ne le remercie pas, ça, je peux bien vous le dire. Mais revenons à nos moutons.
    Dans ce bar, il y avait une serveuse qui plaisait à mon père, du moins, c’est ce que j’avais cru comprendre lors d’échanges assez énergiques entre mes parents. Elle, la serveuse, elle ne lui accordait pas un regard, à mon géniteur, surtout ce soir dont je vous parle, tant elle était occupée à faire la conversation à un autre mec, accoudé au bar, la trentaine, une épaisse chevelure brune, de grosses lunettes, et pour le reste, honnêtement, je n’ai plus aucun souvenir. Quoi ? Si j’avais pas remarqué qu’il ressemblait à Stephen King ? M’enfin, vous venez de le dire vous même ! J’avais dix ans, comment voulez-vous que je reconnaisse (eh oui, moi aussi, quand il faut, je pratique le subjonctif) une quelqu’une ressemblance !
    Moi, ce que j’aimais pas chez ce type, c’est qu’il arrêtait pas de me reluquer. Enfin, regarder, parce que, reluquer, c’est plutôt entre adultes de sexe différent, il me semble. Ça me mettait fichtrement mal à l’aise. J’étais un gamin sociable, d’accord, mais à dix ans, selon moi, on est aussi encore timide. Bref, pour échapper à cette attention malvenue, je me suis cherché une occupation loin de ce type, et là, de l’autre côté du bar, j’ai vu le gamin de la serveuse. Je l’avais déjà vu lors de précédentes visites, mais je l’avais pas trouvé plus intéressant que ça, et j’avais donc pas cherché à faire ami-ami. Il jouait avec une voiture, un genre de décapotable rouge, et il avait l’air de se sentir aussi seul que moi. Le gars au bar, il avait vu que je regardais l’autre gamin, et du coup, il a commencé à s’intéresser à lui aussi. Il a posé des questions idiotes sur la voiture : « c’est quoi la marque, et son nom, tu ne lui as pas donné de nom, et blablabla et blablabla… ». Le p’tit – enfin, p’tit, il avait à peu près mon âge - il m’a regardé d’un drôle d’air, et on s’est compris. Il m’a fait signe, et ni d’une ni de deux, on s’est mis à jouer ensemble. Le grand dadais n’arrêtait pas de nous zieuter, mais nous, on a fait comme s’il n’existait pas.
    Bref, on s’est occupé l’un l’autre, les quelques heures dont mes parents ont eu besoin pour bien se beurrer, et mon père pour se rendre compte qu’il n’avait aucune chance auprès de la serveuse vu que, et de un, déjà, ma mère le couvait comme une mouche sa merde, et de deux, l’autre bellâtre avait toute l’attention de la barmaid à qui il causait de choses dont mon père connaissait à peine l’existence, genre livres, films et autre bazars d’intellos. Moi, je m’amusais bien. Le gamin était sympa, on a beaucoup parlé. Pour une fois que j’avais une oreille attentive, j’en ai profité pour lui confier mes secrets et mes cauchemars. Bon, de temps en temps, l’autre andouille délaissait la serveuse, et y allait de ses remarques et questions, comme s’il se prenait pour mon psy, mais on le rembarrait à chaque fois. Merde, quoi, un adulte, ça s’occupe de trucs d’adulte, pas des affaires de gosses !
    Bref, tout ça pour vous dire que, tous ses livres à Monsieur King, eh bien, croyez-le ou pas, je connaissais l’histoire avant de les lire. Parce que, le clown qui fait peur, les objets qui bougent sans qu’on les touche, les vampires, la tronçonneuse et tout le bataclan, ça vient de moi. C’est moi qui, ce soir-là, lui ai refilé toutes les idées. D’ailleurs, mes parents s’appelaient Wendy et Jack - oui, c’est ça, comme dans Shining - enfin presque, Wanda et Jacob, mais quand même, c’est presque pareil. Alors, c’est pas une preuve, ça ?
    Quoi, le type au bar ? Je sais pas moi, ce qu’il est devenu ! Par contre, le gamin, lui, je sais. Et sa voiture ? Elle avait un nom, oui. Lequel ? Ben, Christine, pardi !
    OnTheMoon le 15 août 2017
    Je pense rêver dès que mes yeux se posent sur lui, l'un de mes auteurs préférés. Le maître de l'horreur est bien là, assis au bar en train de siroter un whisky. Je m'avance prudemment comme si j'avais peur d'avoir affaire à une hallucination qui disparaîtrait en une seconde. Mes yeux font le point sur cet homme, qui semble chercher quelque chose dans le fond de son verre. Le temps semble s'être arrêté de tourner tout d'un coup.

    Ma première envie est de me comporter comme une groupie et d'hurler tout en l’agrippant par le col, qu'il est l'unique personne à avoir pu me faire trembler comme une feuille en lisant Shining et pleurer comme une madeleine devant La ligne verte, quitte à passer pour une folle. J'aimerais lui poser tant de questions, sur ses inspirations et ses manières d'écrire. Tellement de questions se bousculent dans ma tête mais je dois tout mettre à plat. Car pour le moment, tout ce que je vois, c'est un homme. Un homme ordinaire qui est là à boire et contempler le contenu de son verre comme s'il y cherchait une vérité quelconque, ou une idée pour sa prochaine histoire. Après tout, avant d'être un nom de grande renommé, Stephen King est un homme. Un être humain qui a des besoins comme tout le monde.
    Je fini donc par me calmer, car je me dis qu'il a dû en voir des milliers des fans hystériques. Je m’assois à côté de lui avec une grande sérénité, comme s'il n'existait pas.

    Face au barman, je me décide à commander moi aussi un whisky. J'en profite pour regarder un peu mieux King du coin de l’œil. Un léger détail qui m'avais échapper me saute maintenant aux yeux. Il porte à sa main droite un crayon, et un tout petit carnet se trouve posé juste à côté de son verre. J'en suis persuadée, il réfléchis à une prochaine histoire. Le barman m'apporte rapidement le whisky que j'ai commandé, et je le porte à mes lèvres, m'empêchant de grimacer à cause du feu qui s'infiltre dans ma bouche. Mise à part les discussions d'autres personnes, les sons semblent être étouffés. Je m'apprête alors à lui parler, mais de façon à le considérer comme un homme lambda.

    Je lui demande d'abord s'il va bien, car je le trouve perturbé ou du moins, extrêmement concentré. Il me regarde avec un air dubitatif un petit moment, mais me répond avec un sourire qu'il essaye de réfléchir à un titre de livre. Faisant comme si je ne le connaissais pas, je lui demande de quoi traite le livre sur lequel il travail. Il me répond alors qu'il travail sur un thriller, quelque chose mêlant l'horreur et une forme d'enquête. Ça y est j'ai ouvert une brèche avec lui, je discute librement sans passer pour une folle. Il doit juste s'imaginer que je suis une gentille fille très polie, et c'est très bien comme ça. J'imagine à quel point cela doit être plaisant d'avoir une discussion normale avec quelqu'un sans entendre à tout bout de champ les phrases toute faites de ces fans. Je savoure pleinement cet instant. nous discutons un bon moment sur son livre et ce titre qui lui fait défaut. Nous prenons même le temps de commander une deuxième tournée, après tout pourquoi pas.

    Il me pose alors une question, que j'aurai dû voir venir de très loin. Il me demande si je lis des livres. Je me prend à mon propre jeu et ne veux pas gâcher ma couverture. Je lui dis que non. Étrangement, il ne semble pas déçu. Ni content d'ailleurs. King est difficile à cerner mine de rien. Ses grands yeux ne reflètent que mon reflet, je n'arrive pas à distinguer les tréfonds de son âme et je dois avouer, que c'est très perturbant. Je me demande ce qu'il voit, ce qu'il pense. Nous discutons encore de tout et de rien, des informations, de ce qu'il se passe dans le monde, ce genre de choses tout à fait banale.

    Une heure passe, et je pense que ce petit jeu a assez duré désormais. Je garde une partie de notre rencontre car il serait bien trop long de tout énumérer, et détruirait une partie de mon "jardin secret". Je prend un bout de papier qui se trouve dans mon sac ainsi qu'un stylo, et écris une phrase.
    Je me lève doucement. King me regarde et me demande où je vais. Je n'y vais pas par quatre chemins et lui explique de façon assez brutale que des amis m'attendent à la terrasse du bar (ce qui est complètement faux). Mais avant de partir, je lui adresse le petit mot que j'ai écris rapidement quelques minutes avant. Tout en lui faisant un clin d’œil amusé, je lui explique que sur ce bout de papier y est inscrit un titre qui pourrait peut-être lui plaire. Nous nous faisons la bise comme si nous étions de vieux amis, et je me dirige vers la terrasse. Les vitres du bar mélangés à la lumière ambiante provoque de superbes reflets que l'on pourrait confondre avec des miroirs. Je marche lentement pour pouvoir voir King ouvrir mon papier sur lequel j'y ai écris: "Je sais qui tu es".

    King tourne alors la tête et me regarde m'éloigner lentement vers la sortie.
    C'est alors que je le vois dans le reflet se lever, et se diriger vers moi...
    Walex le 28 août 2017
    Drôle d’anecdote.
    C’était il y a longtemps,
    je ne vous l’ai jamais racontée ?
    Il faisait nuit, il pleuvait fort, j’avais soif.
    Histoire de m’arroser la gorge et me sécher le dos,
    je me suis abrité dans un bar : « Pour le sommeil, on verra plus tard ».
    Je vous restitue l’ambiance, et pour le présent, c’est cadeau :
    La salle est pratiquement plongée dans le noir.
    Cinq ou six clients relativement éveillés
    baignent dans l’air poussiéreux
    de ce vieux rade.
    Je prends place au comptoir
    à distance respectable des autres clients
    et commande une bière ou je ne sais plus quoi.
    J’attends que le barman vienne honorer ma commande
    lorsque je m’aperçois que Stephen King est assis juste à côté de moi !
    Éclairé d’une lumière rouge sang, il me fixe d’un regard noir.
    Je me sens un peu gêné, je ne sais comment réagir,
    alors j’observe le vide devant moi.
    Enfin, il m’adresse la parole :
    « Talk to me! »
    Stupeur : « Are you really…
    - Exatly, it’s me, mon très cher ami! »
    Je me demande combien de bières il a ingurgitées.
    Je fais diversion, car je sens les ennuis : « Vous parlez français ?
    - Un petit peu. Only quand je suis saoul. Je mélange un peu les deux. »
    Une lueur dans ses yeux qui me met subitement mal à l’aise.
    Je préfère écourter cette discussion au plus vite.
    « Je ne suis pas un fan de vous mais…
    j’ai bien aimé Ça à la TV.
    - What, Ça?
    - Euh… Je veux dire It.
    - What do you want me to Eat?
    - Pardon ? Pourquoi vous parlez de manger ?
    - Are you kidding me? Your sentences sont total nonsense! »
    Sa voix se fait plus dure, tandis que les néons se mettent à clignoter.
    « Je ne comprends pas, de quoi est-ce que vous parlez ?
    - Mais de poetry! Est-ce que vous aimez the arts?
    - Non, pas la poterie. Mais je suis artiste. »
    Je me sens obligé d’ajouter :
    « Comme vous. »
    Aussitôt, Il me saute dessus
    et m’envoie une droite mémorable.
    Je chute de mon tabouret et roule sur le sol
    tandis qu’il m’assène le ventre de violents coups de pieds.
    Allongé sur le sol, j’entrevois la porte s’ouvrir, et sous un torrent de pluie,
    deux policiers contrôlent celui qui continue de me frapper.
    Je m’évanouis sous la lumière des gyrophares.
    J’ai même pas pu toucher à mon verre,
    alors que je l’ai déjà payé.
    Le lendemain matin,
    je me réveille aux urgences.
    Je me demande si j’ai rêvé tout ça.
    C’est plutôt improbable comme rencontre.
    Lorsqu’on m’apporte le déjeuner, je demande le journal.
    Rien en première page, je m’attendais à voir ça dans les gros titres.
    Pas de Stephen King en vue, ni même en pages régionales,
    juste un encart sur un américain mis en détention.
    Un acteur d’une série connue je crois.
    Je confonds les visages,
    vous savez…





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