Bonjour,
J'espère que vous avez passé un bel été.
Dernière ligne droite, avant ce soir, minuit. J'espère qu'il y aura plus de textes.
Je vous livre ma participation et vous en souhaite une bonne lecture.
Ah ces souris...elles feront toujours parler d'elles.
Quoi écrire d’intelligent, sur un titre parell, sans tomber dans la banalité des souris qui dansent sur le plancher.
Je les imagine debout sur leurs petites pattes arrière, la queue traînant en guise de métronome, se tenant chacune la patte avant pour former une ronde, et elles roulent des yeux qui se verraient bien hors de leurs orbites, et elles s’interpellent et elles chantent, de tout leur museau pointu, sur un air de valse musette. (Bah oui, y en a même qui sont musiciennes). Peut-être même qu’elles portent tutu et petits chaussons roses… Tiens, pas certaine qu’elles ne fassent pas des claquettes, aussi, à l’instar de cette troupe irlandaise, toutes alignées sur la scène.
Une vraie débauche festive quand le chat a le dos tourné.
Et ne vous y fiez pas. Toutes les souris sont malignes. Et facétieuses, avec ça.
Parce que vous, vous croyez, vous pensez les surprendre en train de commettre leur forfait ou de les attraper par le bout de leur queue alors qu’elles tentent une sortie. Mais que nenni. Elles se glissent vous ne savez comment et s’échappent vous ne savez où.
Et comme elles sont très curieuses, telles des exploratrices, elles repèrent vite fait le moindre petit trou, le moindre interstice. Elles connaissent tout de la maison, du bureau. Les moindres recoins, dans lesquels elles se faufilent pour se soustraire à l’œil inquisiteur.
Mais aussi toutes les cachettes dans lesquelles vous glissez la nourriture qui les attire comme des aimants. D’ailleurs, on peut se demander comment elles forcent les portes des placards, pour aller goûter soit un morceau de chocolat, et quand je dis goûter, en fait, elles ne laissent derrière elles que le papier doré, comme pour vous dire qu’il faudrait en racheter au cas où elles repasseraient, soit déchiqueter un paquet de Pépitos ou autre douceur chère à votre cœur que vous espérez bien croquer à un moment quelconque de la journée.
Mais voilà. Speedy Gonzalès, escroc notoire dont l’action est sans limite si on ne l’arrête pas, voire décime pas, vous a précédé.
Et ces petites demoiselles, sans foi ni loi, discrètes et fouineuses, aiment avoir le choix pour leur nombreux repas quotidiens et s’attaquent donc aussi à vos réserves de graines pour le peu que vous soyez végan.
De sacrées petites dévoreuses dont les actions délétères s’étendent bien au-delà de nos garde- manger.
Et comme elles se goinfrent à satiété, en toute quiétude et profitant de votre absence, elles vous laissent, sournoises et hypocrites, en souvenir de leur passage, et certainement pour vous remercier de tant d’abondance, un héritage immonde de miettes éparses, mélangées à de minuscules têtes d’épingle noires qui, vous le comprenez vite, ne figuraient pas à votre menu. Parce que, évidemment, elles grignotent mais ont également l’outrecuidance de se soulager, sans honte aucune, sur la scène de leur délit.
Quelle audace !!!
Et je les entends rire et se tordre, les moustaches dégoulinantes de chocolat ou collées par la confiture de fraises de vos madeleines préférées, ces criminels gourmands que l’on ne mettra jamais sous les verrous.
Avec leur rire en cascade, elles s’amusent de vous.
Car pour peu que vous en ayez une peur bleue, elles vous font dresser les cheveux sur la tête, les yeux exorbités et la bouche grande ouverte à gueuler. Et elles vous exhortent à sauter sur une chaise avec une telle rapidité et facilité que vous vous étonnez de votre agilité. Et vous voilà, sautillant d’un pied sur l’autre, au risque de la casser tellement vous craignez qu’elles grimpent le long de vos jambes et jusque sous vos jupes.
Tout comme elles se moquent du chat, aussi, d’ailleurs.
Qu’elles défient, fières et rebelles. Effrontées, arrogantes jusqu’à l’impertinence, elles l’aguichent, l’agacent, lui tricotent les nerfs en pelote.
Car, toujours, Il les traque, tapi dans un coin du jardin, dans les champs dans lesquels elles adorent se promener à travers les blés, les tournesols ou autres cultures, pitances à souhait. Patiemment, la bouche tordue par un sourire mauvais, Il attend. Parce qu’il a tout son temps. Il les guette, de ses yeux mutins, les papilles en émoi, nonchalant mais prêt à bondir, tout en se léchant, par avance, les babines.
Parce qu’elles représentent un festin de choix.
Mais les coquines ont du flair, elles aussi. Elles sentent sa présence, elles devinent sa masse sombre, là, derrière le tas de bois, les épis de maïs ou derrière la valise de vieux papiers, de vieux cuir, qu’elles affectionnent tout autant qu’une autre gâterie.
Et ces petits rongeurs, ça trottine, ça court, ça vire, ça saute et ça marche comme lui, à la verticale. Et silencieux aussi.
Alors, forcément, elles lui mettent les sens dessus dessous. Elles le tourneboulent à l’endroit, à l’envers pour, à la fin, l’épuiser à le faire tourner en rond.
Car, leur fantasme, à ces miniatures de créatures, rendre fous tous les chats pour tous les rayer de la terre !!! Et tous les petits bras se lèvent tel le vainqueur d’une course.
Mais, hélas, ce n’est qu’un rêve.
Car, aussi téméraires soient-elles, un simple morceau de gruyère et les voilà qui perdent la tête.