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    MathildeSBabelio le 02 novembre 2023

    Bonjour !

    Rappel rapide des règles de ce défi du mois de novembre : celui-ci prendra fin le 30 novembre à minuit, la taille et le format de vos écrits sont libres et nous ne prendrons en compte que le premier texte que vous publierez ci-dessous.
    Pour ce mois donc, le thème est : "Peurs instinctives".

    Des terreurs nocturnes aux pressentiments inconfortables, la peur dans toutes ses couleurs : le sang se fige, le coeur accélère, on ressent une légère sensation de malaise... La peur, ce signal qui met notre être en alerte, pour la survie. Les peurs intimes aussi, parfois absolument irrationnelles, qui, dans leurs démesures, en disent long sur nos failles personnelles. Peurs instinctives : le danger pourrait être là.

    Bon courage et à vos plumes !

    Mathilde 


    PS : le texte gagnant du mois d'octobre va bientôt annoncé, il me reste à lire quelques missives 

    Carolina78 le 02 novembre 2023
    MathildeSBabelio   Merci ! Quel suspens ! J'en ai déjà des frissons !
    Snoopythecat le 02 novembre 2023
    MathildeSBabelio  Super thème plein de possibilités. Hâte de découvrir l'imagination ou les expériences vécues des participants. 
    Moi qui suis une vraie trouillarde 😱.
    SidOly le 02 novembre 2023
    Intéressant... Maintenant que j'ai découvert ce fil de discussion, je vais y venir régulièrement, ca m'aidera à lire au fur et à mesure... et à ne rien louper !
    Carolina78 le 02 novembre 2023
    SidOly   Votre avatar est très poétique ! C'est de votre cru ?
    JonathanCollet le 02 novembre 2023
    Bonjour a tous et toutes,
    voici mon humble contribution pour ce mois-ci.
    j’ai ressorti un personnage d’un défi précédent, j’espère que ça vous plaira.

    Nuit de Terreur




    Jeudi - 0h45

                                                                                                           Angus

    Cela faisait déjà plusieurs heures qu’il parcourait la ville à la recherche d’informations, sa camarade de classe avait été enlevée il y a deux jours et rien de ce qu’il avait tenté n’avait donné de résultat.
    Angus savait, il savait que si il ne la retrouvait pas rapidement il y avait peu de chance que ses ravisseurs la relâche. Il savait qu’elle devait être transit de peur. Que la terreur devait lui couper le souffle, la paralysée, l’empêcher de réfléchir normalement. Il savait que d’une façon ou d’une autre il était son seul espoir de retrouver sa famille.
    Elle avait été la seule a ne pas se moquer de lui, de sa différence. Elle était sa seul amie et il allait la retrouver coute que coute.
    Alors il prit une décision cette nuit là, il allait se servir de la peur pour la retrouvée. Ce sentiment primordiale, tout ce qu’il croiserait le ressentirait jusqu’à ce qu’elle soit sauf.

    Il parvint après plusieurs heures à enfin remonter la piste, une prostituée avait entendue parlée de quelque chose et l’envoya vers un dealer qui…après avoir vidé sa vessie dans son pantalon avait fini par lui donner le nom de celui qui était derrière tout cela. Il se prépara à attaquer, il devait agir vite, le surprendre et le terrifié au plus au point pour qu’il lui révèle l’emplacement de l’adolescente.

    Angus observa quelques instant le vieil homme lent et gras derrière son bureau. Il semblait inoffensif pourtant c’était lui qui avait fait kidnapper la jeune fille en représailles de choses qu’Angus ignorait et dont il se fichait éperdument. Il ferma les yeux une seconde et lorsqu’il les rouvrit….il sauta dans la pièce, brisant sur son passage la verrière de toit. Saisissant l’homme par le colle il ne lui laissa pas le temps de réagir et…s’envola avec sa proie…


                                                                                                       Don Amato

    Le choc avait été violent, un instant Don Amato était dans son bureau, confortablement installé dans son fauteuil de cuir et a présent il était….a plusieurs centaine de mètres au dessus de la rue. Sa respiration était difficile et quelque chose le tenait par le col. Il le sentait mais ne parvenait pas à le voir clairement, un peu comme si la chose bougeait beaucoup trop vite pour qu’il puisse en avoir une image nette. En revanche il compris très bien ce que la chose voulait. Mais il ne dirait rien. Il n’était pas une balance !

    La chose répéta sa question une nouvelle fois mais Don Amato garda les lèvres clauses. Soudain il sentit son col être relâché et deux mains se poser de chaque coté de sa tête avec une rapidité inhumaine. La chose hurla à nouveau sa question mais Amato refusa à nouveau de répondre. Les mains se serrèrent lentement et l’homme compris ce qui allait se passer. Si il ne parlait pas….son visage allait être écrasé mais si il se débattait…une chute fatale l’attendait sans aucun doute.

    Un instant son cerveau s’arrêta sur une question….comment pouvait t’il se trouver là en plein ciel? Comment avait-il pus être soulevé ainsi, lui qui pesait prés de deux cent cinquante kilos et surtout comment avait-il été amené ici? Qu’était cette créature étrange?

    Sous l’affût des questions sans réponses la peur saisie enfin Don Amato, une peur insidieuse, primordiale, une terreur de l’inconnu qui lui vrilla l’estomac et le fit pâlir comme un fantôme. Il sentit sa respiration devenir de plus en plus difficile et ses mains se mirent à trembler. Soudain la chose le lâcha. Une chute libre de quelques dizaine de mètres eue raison de la vessie juste avant que la chose ne le rattrape et le face à nouveau remonter dans le ciel nocturne pour lui poser l’inexorable question… mais cette fois…il était mure pour répondre, il voulait par dessus tout que cela s’arrête, que la peur le quitte pour de bon…il allait répondre, qu’importe les conséquences.


                                                                                                            Angus

    Angus avait réussi, il savait ou se trouver son amie, mais une question le hantait, que faire son « prisonnier »? Il décida tout simplement de le lâcher… il savait que l’homme allait s’écraser sur l’asphalte comme une mouche sur un par-brise mais aprés ce qu’il avait fait, ce n’était que justice  et ses hurlements terrifiés était à cet instant pour Angus comme une douce musique. Soudain le jeune homme se reprit et intercepta l’homme dans sa chute à quelques centimètres du choc fatal. Lorsque Angus le posa délicatement au sol, Don Amato se recroquevilla tel un fœtus et hurla en pleurant. Cet homme si puissant et qui inspirait la terreur chez ses hommes il y a encore quelques minutes venait lui même d’expérimenter la plus froide des peur, il ne dormirait plus jamais sereinement, ne pourrait plus jamais se sentir en sécurité. Cette nuit, cette expérience l’avait traumatisé a vie tout cela pour un simple chantage…cela en valait-il vraiment la peine? Peut-être ne le saurait-il jamais.

    Angus reprit son envol et se dirigea rapidement vers l’entrepôt où était détenue son amie. En quelques secondes a peine il se débarrassa des quatre hommes qui la surveillait, s’assura qu’elle n’avait rien et la détacha. Puis il la prit dans ses bras. L’adrénaline étant en grande partie retombée, se contact physique lui demanda un effort mais elle était son amie, elle était terrifiée par ce qu’elle venait de vivre et  par lui qu’elle ne parvenait pas vraiment à distinguer, alors elle méritait bien qu’il fasse un effort. Tout le long du trajet il entendait le cœur de l’adolescente battre à tout rompre, les événements récent, l’altitude, la vitesse, tout cela ne faisait qu’accentuer son sentiment d’insécurité pourtant elle finit par comprendre qu’elle était en sécurité, qu’elle était sauve. Elle reprit lentement son souffle, cessa de pleurer et ferma les yeux.

    Soudain elle sentit de l’herbe sous ses pieds nus et lorsqu’elle ouvrit les yeux…elle était devant la porte de l’immense maison de ses parents. Elle était rentrée chez elle, saine et sauve.
    Angus s’éloignait déjà lorsqu’il entendit au loin un « merci » murmuré avec quelques sanglots dans la voix.

    Ce soir il avait découvert que la peur, la terreur même peut être une arme mais le plus important pour lui c’était…que son amie était en sécurité. Il y veillerait toujours.
    Darkhorse le 02 novembre 2023
    Celle qui me tourmente


         Tout a commencé avec ce petit salaud de Kévin. C’était la grande gueule de la colo, celui qui avait le plus de potes et qui attirait le plus de filles. On était à table le midi, je m’étais assis à côté de sa bande, histoire d’essayer de m’infiltrer, de tutoyer un peu de son charisme. Il parlait beaucoup, Kévin, et il était marrant.
         Mais il savait aussi captiver l’attention par d’autres moyens…
         Ce jour-là, il raconta que sa sœur était devenue un légume, qu’elle n’était plus capable de marcher ni de parler. Pendant son sommeil, une fourmi était rentrée par son oreille et depuis, elle lui grignotait lentement le cerveau. Les docteurs n’avaient eu aucun moyen de faire ressortir le petit insecte et ils ne voulaient pas courir le risque d’ouvrir le crâne de la jeune fille de peur de la condamner à des supplices atroces et à une vie misérable.
         Je devais avoir douze ans à l’époque, et ce récit m’a tellement choqué que j’ai développé une psychose à l’égard des fourmis. Même si maintenant je me rends compte que Kévin voulait épater la galerie avec une histoire effrayante (je ne me rappelle pas le voir un tant soit peu affligé par l’horrible évocation du sort de sa propre sœur), ce jour-là quelque chose de sournois a pénétré mon corps ; une fourmi de peur aux mandibules venimeuses s’est installée quelque part et n’hésite pas à entamer ma raison et mon courage dès que j’aperçois un de ses congénères.

             Il en a résulté un profond malaise psychologique car j’ai tout mis en œuvre dans ma vie pour ne pas avoir à croiser une de ces sales bêtes.
         Je vis dans une grande ville, le béton me rassure. J’ai un appartement au sixième étage pour m’éloigner le plus possible du sol. J’ai abandonné depuis longtemps l’idée d’avoir un jardin, une petite maison en campagne et les pique-niques dans les parcs. Je me chausse exclusivement avec des chaussures montantes que je noue bien serrées jusqu’en haut. J’aime également porter des jeans slim dont la proximité directe avec ma peau interdit toute tentative d’effraction. Mes tee-shirts sont également près du corps et rentrés dans le pantalon. J’ai acheté un aspirateur dernier cri, le nec plus ultra qui me permet d’aspirer absolument tout, jusqu’à la dernière miette qui irait se planquer là où un appareil bas de gamme lâcherait l’affaire. Pour plus de facilité, j’ai monté des roulettes sur quasiment tous mes meubles, de sorte à tout déplacer facilement quand je fais mon ménage quotidien. C’est une obligation pour moi, comme se laver les dents ou changer de chaussettes. Il faut que j’aspire le matin avant d’aller au boulot. Arrivé à trente-neuf ans, je n’ai pas de vie de famille et cela me convient. Je ne veux pas de balades bucoliques, de projets d’aménagement dans une maison ou d’enfants. Mon combat est quotidien, je lutte contre mon ennemi à tout instant. Même si cela fait des années que je n’ai pas croisé une seule fourmi, cette probabilité occupe toutes mes attentions.
         Elle hiberne, celle qui m’habite. Elle est tapie dans un recoin gluant de mes viscères, se reposant pour garder ses forces, pour être fin prête à me dévorer à la moindre occasion. Je sais que si je relâche mon attention et que je fais un seul faux pas, ma tourmenteuse en profitera.

     
         Je n’ai pas pu passer mon brevet des collèges. La peur s’en était allée depuis le récit de Kévin en colo, et je m’apprêtais à passer l’examen le mois de juin de mes quatorze ans. Les épreuves avaient lieu dans un autre lycée que celui auquel j’étais habitué. J’ai tremblé quand je suis arrivé devant les salles d’examens : de petits bâtiments en préfabriqué posés à même le sol ; des structures affreusement vétustes jouxtant un parc arboré et des prairies plus loin.
         Il faisait une chaleur étouffante qui me fit ruisseler de sueur et surtout qui réveilla mon parasite. Je le sentis émerger doucement, gigoter et tournoyer à la recherche d’un endroit où me tourmenter. Ce fut dans mon estomac qu’il planta son venin. Une frayeur cinglante me parcourut le ventre et se diffusa dans tous les sens. Je tentai de combattre, de réfréner cet effroi, et je pénétrai dans la salle d’examen.
         Ils étaient tous déjà assis, se munissant de leur trousse et de leurs feuilles, prêts à se jeter avec plus ou moins d’enthousiasme sur l’obscur sujet de philo tant redouté. Je restai planté debout, de plus en plus trempé sous les aisselles et dans le dos, écrasé autant par la peur que par la chaleur moite, déjà nauséabonde, de l’endroit confiné.
         Rangés, ordonnés et attentistes, les candidats me dévisageaient telle une armée au garde-à-vous. Ils ne suffoquaient pas comme moi, ils étaient stoïques et étrangement mutiques. L’un d’eux cligna des yeux. Et tous les yeux devinrent petits et noirs, immobiles. J’entendis que ça grattait, que ça grouillait quelque part dans les coins, mais je ne pouvais rien voir. J’étais hypnotisé comme une proie devant un prédateur bien supérieur. Leurs têtes s’étaient toutes changées d’un coup, de forme ovale ou triangulaire, brunes ou noires, plantées d’antennes velues. Une colonie de cauchemar.
         L’instant s’est voilé et je me suis écroulé… pour me réveiller aux urgences un peu plus tard.  

         Mes parents ont compris ce jour-là que la menace était sérieuse, que la simple peur enfantine s’était muée en une phobie à même de porter atteinte à ma santé. Dans notre maison, enfoncée au fond d’une impasse elle-même perdue dans la périphérie d’une petite ville en expansion, tout a été mis en place pour que je ne croise pas l’objet de mon trouble. Mais l’ennemi, malin, est venu de l’intérieur.
         Avec ma sœur âgée d’à peine plus de trois ans que moi, nous regardions tranquillement la télévision pendant le goûter. Ma série favorite passait : MacGyver. Je ne m’identifiais pas à lui, je l’idolâtrais. Son inventivité, son courage, son sang-froid et peut-être un peu sa coupe de cheveux qui était à l’époque d’une flamboyance très virile. L’épisode six de la saison une (je déteste à présent le chiffre six), Le monde de Trumbo, s’est gravé dans ma mémoire comme si ces images avaient sauté sur mes yeux pour s’y diluer et imprégner à jamais mon être. Le générique bien connu m’est malheureusement devenu insupportable.
         MacGyver doit se rendre en Amérique du Sud, dans la jungle, pour aller retrouver un ami. Là-bas, on apprend que des milliards de fourmis férocement mortelles dévastent tout sur leur passage. Autant dire que ça commençait mal… Mais j’ai tenu bon, accrochant comme un damné le bras de ma sœur assise juste à côté sur le canapé. Puis vint le passage, ces quelques minutes où un pauvre quidam (je ne me rappelle plus quel idiot exactement) se met en tête d’aller actionner le levier de la vanne qui engloutirait l’armée de fourmis en train de traverser une rivière à sec. Il a réussi. Mais il s’est fait recouvrir en quelques secondes par ces viles créatures plutôt futées… Telle une nuée apocalyptique à l’aspect goudronneux, la marée myrmicéenne n’en a fait qu’une bouchée, l’engloutissant dans une mélasse caustique. Et le pire dans tout ça, c’est que ces satanées fourmis ont réussi à traverser la rivière à la nage…
         Malgré toute l’invraisemblance de cet épisode, mon esprit infantile crédule s’est noyé ce jour-là avec le pauvre homme. J’ai été moi aussi mangé, recouvert par l’horreur.


         Pour l’instant, je travaille dans un fast-food situé en zone commerciale et cela me convient plutôt bien même s’il y a Charlotte.
         Charlotte me colle autant qu’une tache de mayonnaise, je crois qu’elle veut sortir avec moi et pour ce faire, elle me harcèle. Elle possède d’ailleurs un arsenal de techniques pour ne pas me laisser le choix : bonjours enjoués dès mon arrivée, petites caresses complices, traits d’humours plutôt sympas et la capacité à se retrouver au même moment que moi en pause. Une fois que je quitte mon poste, la déferlante continue : mitraillage de sms, partage de vidéos drôles sur mon compte Facebook et selfies « tête de chien mignon » envoyés sur Snapchat. Parfois, elle m’envoie une photo d’elle au petit déjeuner devant son bol de café et ses tartines de confitures, avec une petite mention : « Je t’envoie plein d’énergie pour la journée ! » Depuis qu’elle sait que j’aime aussi la confiture de fraises, elle ne me lâche pas et je suis trop timide pour l’envoyer balader. Et ça, elle le sait bien.
         Elle est jolie, Charlotte, et elle parle bien, prenant clairement du plaisir dans la drague. Le problème, c’est qu’elle a une passion qu’elle veut absolument me faire partager et que moi je veux à tout prix éviter :  le Shinrin yoku, littéralement « le bain de forêt ». Il s’agit d’une discipline japonaise qui consiste à communier avec la nature. Cela consiste à passer des heures en forêt à enlacer des arbres et à s’allonger sur l’humus au milieu de tous ses petits habitants.
         Impensable, inconcevable, totalement hors de question. C’est la raison principale pour laquelle je ne veux pas la fréquenter. Ce serait prendre trop de risques. Dès qu’elle a deux jours de repos, elle rejoint son groupe d’habitués et ils vont ensemble se rouler la face dans le terreau et contre les troncs… Je suis sûr que c’est elle qui nous a ramené le myriapode en cuisine ; on a dû tout désinfecter derrière et j’ai personnellement veillé à ce que tout soit nickel.  
         Mais Charlotte m’a dans son collimateur et je ne sais pas pourquoi, elle ne veut pas se choisir d’autre proie.
    Darkhorse le 02 novembre 2023

         J’ai passé une sale journée. Tout d’abord je me suis réveillé encore englué dans un terrible cauchemar, une drôle histoire où Charlotte me poursuivait sans cesse dans une forêt. J’avais beau la distancer, elle revenait toujours me coller les talons, en riant, en riant de folie. J’ai pris mon petit déjeuner aussi consciencieusement que chaque matin, en rangeant tout, en épongeant bien la table et en passant un petit coup d’aspirateur avant de partir. Mais je sentais que mon sommeil perturbé m’avait pourri mon état de forme, j’évoluais dans un rythme vaseux, au ralenti, et je n’arrivais pas à m’extraire d’une sorte de brouillard. Mon responsable au fast-food l’a vite remarqué et n’a eu de cesse de me reprendre toute la journée, comme s’il était en permanence attaché dans mon dos.
         Charlotte ne travaillait pas aujourd’hui, et c’est bien la seule chose qui m’a satisfait. Se la coltiner pendant huit heures aurait été la cerise sur le gâteau.
         Pour couronner le tout, sur le chemin du retour à la maison, elle s’est réveillée, celle qui sommeille en moi. Je ne sais pas pourquoi, aucune alerte particulière n’est venue alarmer ma vigilance ; mais peut-être étais-je trop fatigué pour avoir remarqué consciemment ce qui se cachait quelque part dans l’ombre…
         À la sortie du bus, je me suis dépêché de rentrer alors que l’angoisse montait. Et là, sur le palier de mon immeuble, sous une fine pluie de septembre, Charlotte m’attendait. La pénombre de la soirée me cachait son visage, qui était baissé sur l’escalier. Je me suis approché, méfiant et inquiet. Elle a relevé la tête, elle était en pleurs.  
         — Stéphane, je t’attendais !
         Elle m’a sauté dessus et j’ai refermé mes bras autour d’elle par réflexe. Son visage plaqué contre ma poitrine appuyait fort, comme si le fait de l’écraser contre moi arrivait à la consoler. Je n’en avais pas trop envie, mais j’ai quand même demandé :
         — Qu’y a-t-il, Charlotte ?
         La pluie ruisselait sur sa veste imperméable comme ses larmes défilaient sur ses joues. Je pris conscience qu’elle était équipée d’un sac à dos.
         — C’est terrible, il y a eu un accident… L’un de mes amis est tombé dans un ravin lors du bain de forêt d’aujourd’hui et… il est mort ! On était juste en train de grimper sur un petit escarpement, tous en file indienne, et lui a dérapé d’un coup ; il a dû glisser à cause de cette pluie. Je l’ai vu, Stéphane, quand il est tombé et qu’il s’est retourné en tendant la main vers moi ; mais c’était trop tard. Il a continué à glisser sur plusieurs mètres et sa tête a heurté un arbre, un bel épicéa au moins tricentenaire, un arbre plein de bonne énergie, plein de vie…
         — Calme-toi, Charlotte, c’est triste mais il faut que tu te calmes.
         — Je vois encore son corps percuter l’épicéa et s’arrêter tout net, cette vision ne me quitte pas ! S’il te plaît, Stéphane, j’ai besoin d’être soutenue, j’ai besoin d’aide !
         Je me l’étais juré. Ne jamais faire rentrer Charlotte chez moi. Sous aucun prétexte.
         — Viens, rentrons.

         J’ai tout de suite remarqué ses chaussures de randonnée, pleines de boue. Elle a mis du temps avant de les enlever car je n’ai pas osé la brusquer. L’entrée de mon appartement était souillée de traînées humides sentant fort l’humus. Elle a enlevé sa veste et l’a déposée sur une chaise ; des gouttes lourdes et sales perlaient une à une sur le sol. Sa fine polaire était sèche, mais son pantalon de trek bleu était imbibé de taches marrons.
         Elle s’est affalée dans mon canapé et s’est pris la tête entre les mains. Je suis resté un moment à la regarder, désolé mais toujours méfiant. Malgré tout, son corps tout entier criait de la rassurer, de la tenir dans ses bras. Je me suis donc assis à côté et c’est elle qui m’a sauté dessus à nouveau. Elle m’a embrassé, retenant mon visage contre le sien, j’ai failli étouffer.
         — Il faut que j’oublie, Stéphane, tu comprends ? Il faut que j’oublie pour au moins un instant, quelques minutes, quelques heures…
         Elle a fait glisser sa main sur mon torse, mon ventre, et plus bas.
         — Attends, Charlotte…
         Ses yeux larmoyants se sont ouverts comme des soucoupes et je pouvais lire l’envie dedans. Une envie insoutenable, impérieuse. J’ai cédé, impuissant, et nous avons fait l’amour. Là, sur mon canapé, elle s’est d’abord déshabillée et en a fait de même avec moi. Je n’ai pas résisté, pris par la frénésie chaude et humide. Une chose curieuse est arrivée. Je n’étais pas seul. Dans cet ébat irréfléchi, j’ai senti qu’elle participait, qu’elle y prenait du plaisir, ma fourmi parasite se réveillait là, maintenant, pendant que mes sens s’enivraient de ma partenaire. Cette présence m’a d’abord dérangé, mais j’ai réussi à recentrer mon attention pour que nous en finissions avec Charlotte.
         Nous avons dormi l’un contre l’autre, tous les deux exténués, sans prendre la peine de monter dans mon lit au premier étage.
         Lorsque je me suis réveillé, le jour perçait à travers les lattes de mon store. J’étais seul, nu sur mon canapé. Je ne travaillais pas aujourd’hui et je ne me suis donc pas inquiété de l’heure. Mais en me levant, j’ai senti une odeur de confiture de fraises. Sur la table de la cuisine, le pot que je gardais rangé était ouvert, une cuillère utilisée posée sur une trace rouge. Je n’ai même pas pris le temps d’enfiler un caleçon, j’ai préféré attraper tout de suite l’éponge et nettoyer ce que Charlotte avait stupidement laissé derrière elle. J’ai refermé le pot et je l’ai rangé dans le placard. J’ai ouvert la fenêtre pour aérer.
         Mais l’angoisse est montée tout de suite. J’avais réveillé ma tourmenteuse et cette dernière a senti cette bonne odeur sucrée se diffuser. Qu’as-tu fait, Charlotte ?

         Quand je l’ai appelée, c’est comme si rien ne s’était passé, la mort de son ami, notre aventure de la veille…
         — Salut, Stéphane ! Comment tu vas ?
         — Euh, écoute, Charlotte, il faut qu’on parle de ce qui s’est passé et… Comment te sens-tu, au fait, concernant ton ami ?
         — Je crois que j’étais un peu trop bouleversée, Stéphane. Il va bien finalement. Il m’a appelée ce matin de l’hôpital et m’a dit que son épaule était cassée et qu’il avait seulement quelques contusions. Ouf ! Il avait juste perdu connaissance.
         Là-dessus, elle s’est mise à rire, comme elle le fait tous les jours. J’ai mis quelques secondes avant de me reprendre. Une certaine colère était montée, celle de m’être fait avoir, en beauté.
         — Tant mieux, dis-je assez froidement. Mais, et nous deux ? Je voulais te dire…
         — Tu trouves que c’est allé un peu vite ? Je suis désolée, j’étais si désespérée…
         Elle m’agaçait de plus en plus. J’avais la ferme impression qu’elle se moquait de moi.
         — C’était juste pour une nuit, Charlotte. Je ne veux pas que tu te fasses des idées.
         Je voulais lui parler du pot de confiture ouvert, de la cuillère même pas nettoyée, de la bêtise de son comportement, des conséquences que cela impliquait, pour moi. Mais j’ai vite compris à son silence que c’était déjà assez pour elle.
         — Très bien, finit-elle par dire. On se revoit lundi au travail ?
         Elle n’abdiquait pas. Sûre d’elle, elle savait se montrer patiente. Quelle erreur de ma part, quelle faiblesse !
         — D’accord, à lundi.

    J’ai passé toute la matinée à nettoyer mon appartement de fond en comble. Mon aspirateur a hurlé jusqu’à midi, quand j’ai enfin pris le temps de manger.
         Je ressassais ce moment, cette sensation de peur et d’inquiétude, ce pot de confiture ouvert pendant combien ? Une heure, deux heures ? Mince, j’ai oublié de lui demander quand elle était partie de chez moi.
         Je suis sorti en milieu d’après-midi pour faire quelques courses et je suis rentré vers dix-sept heures. Quelque chose clochait et je n’arrivais pas à savoir quoi. J’ai regardé un peu partout, j’ai déplacé un ou deux meubles pour vérifier que tout soit bien propre, mais non, c’était quelque chose d’autre. Puis ça m’est apparu soudainement. Ce vide, cette solitude, cette légèreté. Ma tourmenteuse n’était plus là. Je ne l’avais pas oubliée ou refoulée encore une fois ; elle était partie, j’en avais la conviction profonde. Je me suis alors mis à sourire bêtement, tout seul chez moi.
         J’ai passé une de mes plus belles soirées depuis longtemps. Je n’imaginais pas ressentir une insouciance aussi agréable, comme si les chaînes qui m’entouraient s’étaient soudain envolées. Et c’est ainsi que je suis monté me coucher, l’esprit tranquille.

         Nous étions dimanche. Et aujourd’hui, la journée était radieuse. Ce sont les oiseaux batifolant sur les toits qui m’ont réveillé. Par leurs chants guillerets, ils m’annonçaient le bonheur d’un jour nouveau.
         Je me suis étiré et, tournant légèrement la tête sur la droite, j’ai remarqué une tache sombre dans les combles. Juste quelques centimètres carrés plus noirs que d’habitude dans un coin. J’ai froncé les sourcils et tenté de mieux voir. Ça grouillait. Une masse noirâtre pleine de vie et d’excitation. Et d’un coup, ça a dégouliné le long du mur telle une giclée de café renversé. Mais la tache dans le coin restait toujours aussi sombre, aussi compacte. Elle grossissait, même. Ce qui rampait en descendant des combles atteignit bientôt le lino du sol.
    Darkhorse le 02 novembre 2023

         Une colonie de fourmis. Toute une armée de guerrières, de soldates, de prédatrices, qui se dirigeait vers mon lit où je restais tétanisé. Elles allaient si vite, j’étais sidéré. Je voulais m’emparer de mon téléphone portable sur la table de nuit, mais tout mon être restait captivé par l’invasion noire. Elles arrivaient et je commençais à distinguer chacune d’entre elles, dégoûtantes et repoussantes. En tête de la cohorte, leur cheffe, leur leader, une fourmi seule, crapahutant au-devant à quelques centimètres.
         La panique s’est emparée de moi, mais rien à voir avec mon parasite. Ce que je ressentais était causé par une peur bien humaine. Un instinct primaire naissait en moi. La survie ou la mort.
         Je maudissais Charlotte. C’était elle qui les avait attirées en oubliant le pot de confiture ouvert.
         Comme une ombre s’étirant invariablement, la colonie atteignit le bord de mon lit. Je tremblais, je n’osais pas regarder, je n’arrivais pas à bouger. Deux antennes ont surgi, puis une petite tête curieuse. Leur cheffe, qui était grimpée seule, se dirigeait vers moi. Elle remonta le long de ma jambe, puis sur mon abdomen, et s’arrêta sur mon thorax. Je restais ébahi à la regarder tandis qu’elle me fixait en retour. C’était ma tourmenteuse, pas de doute. Il n’y a jamais eu d’hallucination, d’autosuggestion ou de paranoïa. Celle qui m’avait quitté la veille se tenait maintenant devant moi dans une expression indéchiffrable. J’attendais qu’elle donne ses ordres, qu’elle lance ses soldates au festin. J’allais mourir, dévoré dans la plus terrible des souffrances.
         Puis elle continua son chemin. Et la horde traversa le lit à sa suite, me passant dessus tel un tapis roulant. La marée abjecte coulait sur mes draps en une procession effroyablement silencieuse alors qu’un relent d’ammoniaque commençait à puer. Je les regardais avec horreur, immergé dans mon effroi. Bientôt, je les vis descendre les escaliers, et disparaître. Je pleurais. Je lâchais toute la pression accumulée. Je me vidais de ma terreur.
         Mais une trace amère demeurait, un sentiment proche de la pitié. La pitié envers moi-même. J’ai cru toute ma vie être la cible d’une armada cauchemardesque, mais maintenant, tout est plus clair. Je n’étais rien. Pour elles, je ne représentais même pas un obstacle ou un élément digne d’intérêt.
         Alors pourquoi a-t-elle joué si longtemps avec moi, ma tourmenteuse ?
         Aucune idée. Son intellect me reste inaccessible et, tout naturellement, j’ai pris la décision de l’appeler Charlotte.


         Il est treize heures. J’ai décidé d’aérer mon appartement en ouvrant toutes les fenêtres. Je profite d’une brise fraîche alliée à un soleil éclatant pour renouveler l’air. Aujourd’hui, c’est repos ; et j’ai décidé de ne pas faire de ménage bien que la terre de mes chaussures de randonnée parsème le sol de mon rez-de-chaussée. Sur mon balcon, j’ai laissé une assiette avec de la confiture de fraises dedans. Je sais qu’elle passera à un moment ou un autre. Seule ou accompagnée. Je suis soudain interpellé par une notification. C’est une photo de charlotte en nuisette devant son café et ses tartines : « Je te souhaite une bonne journée ! » Et je lui réponds : « À toi aussi ! Ça te dirait une petite balade en forêt demain ? »
    Verteflamme le 03 novembre 2023
    Ma participation : 

    J’ai peur des chiens

     

    Non, décidément, j’ai peur des chiens. Je dispose d’un véritable radar à chiens, sachant les repérer de loin. Ma peur est telle que je change de trottoir et me tiens à distance des jardins qui chiennent.

    Ce matin, je devais acheter de lourdes bouteilles d’eau, on m’avait dépêchée pour le faire, parce que je suis la seule bonne poire à ne pas oser dire non. Dans ma poche, j’avais mon biscuit rose dont je ne vous communiquerai pas la recette. Les bouteilles, à mon retour, déséquilibraient ma marche et rayaient mes mains d’une sale manière. Et puis, je devais me douter que j’en croiserais un, je vis un chien. Un chien agressif et aboyant fort. Un chien dont le croc triangulaire semblait grogner. Un chien qui sautait en courant, ou courait en sautant. Et vers moi. Un chien de garde.

    Je posai le fardeau que j’avais à la main et les premières larmes coulaient. Je n’étais pas un voleur, et le chien voulait probablement s’amuser à m’effrayer. Mais aucun raisonnement ne me rendit mon souffle et voulant partir, je faillis rentrer dans les bouteilles d’eau, avant de marcher à reculons, et sans le regarder dans les yeux. Je faillis rentrer dans un tronc. Une branche faillit me crever l’œil. Et le chien, gueule ouverte, langue fine, paraissait rire. Ma détresse l’amusait. Il continuait dans ma direction, plus rapide que moi, il me déchiquèterait. Alors ma main tremblante jeta au loin le biscuit rond et rose, dont ses crocs eurent vite raison. Et je partis, sans courir mais d’un pas élastique et vif, et je rentrai.

    Je n’avais plus à manger. Ma peur avait fait place à la douleur. Celle de mon estomac, tout d’abord. Et puis mes yeux pleuraient. On m’avait crié dessus pour l’eau. On m’avait dépouillé de ma nourriture. On m’avait menacé : la prochaine fois, je dormirai dehors.

    Si j’avais eu l’occasion de parler et de me défendre, voici ce que j’aurais dit.

    Les chiens de garde attaquent mes semblables. Ceux qui errent et n’ont pas de terre enclose. Ceux qui, en vérité, n’ont de ressources qui tiennent qu’à un fil, n’ont pas grand-chose. Ceux qui à défendre n’ont qu’un biscuit rose.

    Darkhorse le 03 novembre 2023
    JonathanCollet, intéressant, cette histoire de justicier et les deux points de vue qui construisent ton récit. Je n'ai pas lu le précédent texte où il apparaît, tu peux me dire sur quel défi ? On sent que derrière ces personnages tu as un univers plus large à raconter.

    En revanche, une relecture minutieuse permettrait de gommer les fautes

    Verteflamme, cette jeune fille n'a pas l'air d'avoir la vie facile et elle doit lutter avec le peu de choses dont elle dispose pour s'en sortir. Des choses colorées dans ce monde emplit de sombres peurs.
    BackToBooks le 03 novembre 2023
    Ouaouhh à peine le temps d'essayer d'appréhender le sujet Peur ! que déjà des textes livrés.
    Snoopythecat  oui plein de possibilités, trop ! cela va être compliqué et avec en plus le défi de vous effrayer !!!
    C'est à tenter  !
    JonathanCollet le 03 novembre 2023
    Darkhorse, merci de ton commentaire .
    j’avoue que pour ce qui est de la relecture…j’aurais pu mieux la faire. Je corrigerai ce défaut au prochain défi.

    Si tu veux tu peux trouver le texte dans lequel apparaît l’un des personnages en page 2 du défi de juin.
    Carolina78 le 03 novembre 2023
    Déjà trois Histoires extraordinaires . Le mois dernier je n’ai pas eu le temps de lire les propositions alors ce mois-ci je compte m’appliquer, donc je vais lire au fur et à mesure… à condition que d’autres sirènes ne m’appellent pas d’ici la fin du mois…

    JonathanCollet Waouh ! ça commence très fort. Angus remet en jeu son titre de champion du défi de juin !
    Tu m’as bien chamboulée entre frissons, romantisme, suspens, extravagance, quel cocktail décapant ! La peur tétanise, l’invraisemblance nous propulse comme des fusées vers des contrées fictives, comme un corps de 250kg qui gicle à travers un toit en verre ! Ton texte m’a happée et je l’ai pris comme tel, sans chercher de raisons que mon cœur ignore !
    Peur à double tranchant. La fille a peur et Angus utilise la peur pour la soutirer à ses ravisseurs.
    Ton texte est multiforme, riche en entrefilets : tu parles d’Angus, de sa différence, Don Amato le qualifie de « chose » ; tu parles d’une certaine société où les bas-fonds côtoient la mafia technocratique…
    Tu as vraiment beaucoup de talent !

    Darkhorse Je deviens addict de ta prose si singulière. Quelle maestria pour construire cette nouvelle où foisonnent plusieurs thèmes ! Entre Snapchat et film d’horreur, tu balances les traumatismes de l’enfance, la maniaco-dépression, la roue de la fortune… le tout centrifugé dans une fourmi de peur aux mandibules venimeuses...
    Cette « fourmi » prête à diverses interprétations, elle peut être Charlotte qui ne serait qu’un fantasme de Stéphane ?
    Pour couronner le tout, sur le chemin du retour à la maison, elle s’est réveillée, celle qui sommeille en moi.
    C’est vraiment très réussi. A noter quelques expressions qui m’ont interpellée :
    Charlotte me colle autant qu’une tache de mayonnaise.
    Se la coltiner pendant huit heures aurait été la cerise sur le gâteau. Cette phrase, dans ce contexte où Stéphane va bosser après un cauchemar « fourmi » confirmerait l’hypothèse que c’est Stéphane qui fantasme sur Charlotte et non le contraire.

    Verteflamme Quel plaisir de retrouver votre prose étrange « des jardins qui chiennent », cette prose surréaliste où on perd la boule :
    Mais aucun raisonnement ne me rendit mon souffle et voulant partir, je faillis rentrer dans les bouteilles d’eau, avant de marcher à reculons, et sans le regarder dans les yeux. Je faillis rentrer dans un tronc. Une branche faillit me crever l’œil. Et le chien, gueule ouverte, langue fine, paraissait rire. Ma détresse l’amusait.
    où on ne sait plus si l’homme est chien ou le chien est homme :
    Les chiens de garde attaquent mes semblables.
    Pauvre petit biscuit rose !
    JonathanCollet le 03 novembre 2023
    Carolina78 merci beaucoup pour ton commentaire, ça me touche beaucoup et je suis vraiment content que mon humble participation puisse plaire autant
    Darkhorse le 03 novembre 2023
    Je pense que tu pousses tes réflexions un peu trop loin, Carolina78 , mais c'est vrai qu'avec ma manie de rendre des situations équivoques, je ne suis parfois pas très clair dans ce que je veux dire.
    "La cerise sur le gâteau",  c'est avant tout ironique

    Par contre,  la "fourmi" peut avoir plusieurs interprétations,  en effet. Les phobies sont traumatisantes. Mais je n'ai pas spécialement cherché à utiliser Charlotte comme fantasme.

    Merci de porter autant d'attention à nos textes !
    (Du coup c'est moi qui réfléchis sur ce que j'ai écrit, avec tes réflexions )
    Verteflamme le 04 novembre 2023
    Darkhorse  Merci pour votre commentaire ! En effet, je voulais un personnage démuni, face à cet effrayant chien. 
    Carolina78  Cela me touche, merci. Et oui ! Il faut dire que le chien de garde est symbolique.
    Carolina78 le 04 novembre 2023
    Darkhorse  Je t'ai fait une réponse en MP. Il me semble que je détaille un peu trop mes avis et que les autres lecteurs ne sont pas forcément intéressés parce que je dis sur un texte en particulier. Merci de me le dire sincèrement.
    Snoopythecat le 04 novembre 2023
    Carolina78  Moi, tes avis m'intéressent .
    Carolina78 le 04 novembre 2023
    Snoopythecat  C'est gentil !





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