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    Elisie le 01 juin 2012
    Le 1er juillet 2012, certains membres vont enfin se rencontrer à l'occasion d'un grand pique-nique ! Nous vous proposons ainsi un concours d’écriture spécial, sur le thème de la rencontre.



    Le principe du concours est simple : il vous suffit d'écrire un texte qui réponde au thème et de le poster dans ce fil de discussion. La forme du texte est libre, nous laissons faire votre imagination !

    Vous avez jusqu'au 27 juin pour participer. Le gagnant du concours sera choisi par les Ours et se verra remettre un prix lors de notre pique-nique ! La remise du prix sera accompagnée de la lecture du texte du gagnant !

    Bonne chance à tous ! :-D

    PS : Ce concours sera bien évidemment indépendant de notre défi littéraire mensuel du mois de juin !
    LiliGalipette le 06 juin 2012
    Bon, il faudra trouver l'inspiration d'ici le 27 juin... :roll:
    Elisie le 07 juin 2012
    J'ai foi en toi :)
    Nymphette le 07 juin 2012
    Bonjour,

    Y a t-il des contraintes de longueur?

    Merci
    Bibalice le 07 juin 2012
    ooh, c'est vrai que c'est bientôt ! il faut s'y mettre !

    Allez, tout le monde ! au boulot !! :-D
    Elisie le 07 juin 2012
    Nymphette : Bonjour,

    Y a t-il des contraintes de longueur?

    Merci


    Bonjour Nymphette,

    Non, vous êtes libre sur la longueur et la forme du texte !
    Eric75 le 10 juin 2012
    Bonjour,
    il serait peut-être bon de préciser si les participants à ce concours doivent obligatoirement être présents au pique-nique... ou pas ?
    Et inversement, si la participation au pique-nique implique une participation à ce concours (je ne le pense pas, mais autant le confirmer...) :?
    Elisie le 11 juin 2012
    Bonjour Eric,

    Comme la dernière fois, aucune obligation de présence ou non au pique-nique ! C'est mieux si le gagnant est présent au pique-nique, comme on aura un prix spécial et qu'on lira le texte du gagnant, mais ce n'est pas du tout obligatoire !

    Et à l'inverse, bien évidemment, les personnes qui viendront au pique-nique ne doivent pas absolument participer :) Seulement si elles en ont envie !
    LiliGalipette le 11 juin 2012
    Elisie : J'ai foi en toi :)

    :lol: Merci pour ce vote de confiance ! :)
    LiliGalipette le 11 juin 2012
    Voici mon texte sur la rencontre. SI vous avez faim et que le déjeuner est loin, passez votre chemin... :wink:

    La plus belle rencontre à laquelle j’ai assisté, c’est dans la cuisine de ma grand-mère qu’elle avait lieu. Proust avait sa madeleine, moi j’ai mon gâteau au chocolat : une rencontre au sommet des papilles.

    Dans une casserole rutilante posée sur un feu sage, Mamie brisait le gros morceau de chocolat. Du bout de sa spatule de bois, elle le mélangeait avec le beurre. Doucement, le brun et l’or se fondaient en une crème brillante et brûlante. Comme j’aimais y plonger mon doigt gourmand et le lécher en catimini !

    Ailleurs s’opérait une autre rencontre. Dans une jatte, les jaunes d’œuf explosaient dans un puits de farine et de sucre. D’un geste vif, Mamie faisait s’éteindre les crémeux soleils et donnait vie à un océan beige et sucré. Doucement, elle versait le nouveau mélange sur le chocolat luisant. C’était une superbe rencontre de couleurs, un tourbillon hypnotique. Le brun brillant et le jaune paille me donnaient du rêve à déguster. Mais il manquait le dernier élément…

    D’une main experte, jamais fatiguée, Mamie battait les blancs d’œuf en une neige ferme et immaculée. Émerveillée par cette métamorphose en bout de fouet, je voyais monter une meringue souple et j’attendais avec ferveur de la voir disparaître dans la jatte patiente, déjà pleine d’un chocolat gonflé d’autres promesses. Sans brusquerie et régulièrement, Mamie lançait une cuillère du mousseux mélange dans la pâte presque achevée et les faisait savamment fusionner. Quand les blancs neigeux étaient entièrement incorporés, la pâte était prête, toutes les rencontres étaient consommées.

    Ensuite venaient le passage au four et l’attente sereine. Tout était déjà dit, la cuisson ne faisait que figer pour toujours la rencontre merveilleuse orchestrée par ma grand-mère. La dégustation, enfin, et une émotion sans cesse nouvelle quand ma langue avide goûtait finalement le gâteau chaud, à peine tiédi. Cette rencontre simple et gourmande, j’avais la chance de la faire tous les mercredis et pour rien au monde, je n’aurai donné ma place ou remplacé le gâteau par un autre délice.
    Elisie le 12 juin 2012
    Miam !!
    Bouquinsenfolie le 13 juin 2012
    et donc si on participe et qu'on est pas là au pique nique on aura pas le prix ? ^^
    Elisie le 14 juin 2012
    Nous nous arrangerons Bouquinsenfolie ;)

    Par contre nous lirons le texte au pique-nique !! :)
    AuBazartDesMots le 15 juin 2012
    Bonjour! Voici mon texte pour le concours, j'espère qu'il vous plaira!

    "Le matin. Elle marche dehors, pieds nus caressés par l’herbe humide de rosée.
    Le soleil hésitant dévoile peu à peu un paysage bucolique, entre obscur et clarté. Et surtout, il y a le silence, aussi léger qu’une aile de papillon, aussi frais que la brise soulevant ses cheveux. Un silence qui semble être irréel, presque trop.

    Elle avance, guette des bruits qui n’existent pas. Soupire doucement, avant de se rendre compte que même ce léger souffle, elle ne l’entend pas.
    Elle se met à courir, parle, puis hurle, cherchant à faire du bruit, pour se prouver qu’elle existe. L’herbe se fait coupante, les chênes au loin menaçants, l’ombre gagne du terrain.

    Et elle la voit, sortie de nulle part. De toute façon, elle n’est même plus sûre d’être présente dans un lieu.

    C’est d’abord un reflet, une moire aux reflets chatoyants. Se hasardant dans une verdure qui semble se ployer à ses désirs, l’apparition chimérique change d’apparence au fur et à mesure de son avancée. Le satin de ses vêtements est doté d’une vie propre, voilant et dévoilant au gré du vent, brise devenant mistral.
    Elles sont face à face.

    ( Est-ce une rencontre ? Ou le récit hésitant d’un songe qui ne m’appartient plus ? Qu'est donc cette présence assourdie? Un reflet dans le miroir du temps ? L’allégorie de toutes les femmes qui ont marquées ma vie, douces et menaçantes à la fois, marquant de leur empreinte mon existence ?
    Mais comment relater une rencontre quand toutes sans exception font de moi ce que je suis ? Comment choisir ? )

    Toutes deux repartent ensemble, avancant dans un paysage tourmenté qui à présent révèle toute sa splendeur. L’horizon recule, toujours plus loin, le silence assourdissant devient une musique. Les deux ombres se confondent en une, clôturant ainsi le rêve d’une rencontre qui n’est peut être en fait que le récit d’un face à face avec soi.
    ."
    Elisie le 15 juin 2012
    Bravo fischerelodie ! C'est très beau !!!
    annM le 20 juin 2012
    http://www.archive-host.com/dewplayer.swf?son=http://www.archive-host.com/files/1641833/ce6ec49b5653377d83f529dfed91d5cbbab0c47d/Sous_un_soleil_de_plomb.mp3&autostart=1&autoreplay=1

    Gourmande de littérature... gourmande tout court Je serai, à mon grand dam absente au pique-nique. D'ailleurs où est prévu cet évènement ?

    Je participe avec ce texte que j'ai interprété ( Suivez le lien ! :P )

    Sous un soleil de plomb

    … Avril. Soleil de plomb. Lyon … Ville de notre rencontre.
    En son temps, je l’ai écrit, je l’ai crié : mon impatience, mon bonheur de nous connaître.
    Epuisée, dans l’attente où Internet m’avait plongée.

    Il y a un an, un tantinet plus.

    Tout droit. Là-bas, rue Gambetta.
    Au carrefour, mon amour, deux heures que je battais le pavé, tu ne pouvais pas me rater : robe livrée au vent, rien en dessous. Au feu rouge, feu aux joues. Cheveux en bataille…

    Et pourtant… Confusion des mots !

    Bel endroit, ma Foi que ce Parking, Eden où poussent les caddys !
    Premier rendez-vous.

    Et Retrouvailles…

    … En vrai de vrai !

    Ton regard !
    Tu es en retard ! Enfin tu es là-
    Chambardement et chaste baiser de deux vieux enfants assoiffés de vices… âmes complices

    De chaos…
    … En quiproquos, on rit de tout de rien, on est bien

    Trop tôt
    Pour se toucher
    Se frôler
    Et pourtant
    On savait tout l’un de l’autre
    Ou presque depuis des mois…

    Qu’au bout du fil
    Soirées coquines
    Prête-moi ta plume…
    … Prête-moi ta main

    Pour écrire tendresse
    Paresse au lit caresses
    quand dehors
    A minuit tout dort
    et Lazzi …
    malgré nos soucis

    On se connaissait donc ?
    Bien sûr ! un mot
    Une photo
    …. Et bientôt

    La journée s’étire… sur les pentes de Fourvière
    Tes bras m’attirent… J’étais restée deux pas derrière,
    le souffle coupé…
    … les mollets brisés
    A Gerland
    Allongée sur un banc,
    J’hésite, tu refuses.
    En canaille promise, mes doigts musent sous ta chemise.
    Emue,
    Je ne fus pas déçue

    Improbable union de deux êtres en confusion… On aura traversé en un été, unis par la poésie plusieurs vies… De l’abîme à l’Euphorie…
    A la Folie, qui dehors badinent, Infatigables amants, Au jour la nuit , nous avons vécu…

    Sur les routes
    ….En août
    A l’hiver
    ….Chez ta mère

    … Pire encore ! Coquin de sort ! Je m’insurgeai …
    Plutôt la potence, qu’une famille !

    comme pénitence : deux chiens, une fille…
    Sous notre toit.

    Mais sans toi, l’enfer ne serait pas drôle. Je ne suis pas si folle. J’ai choisi.

    Et si je ne meure pas dans tes bras, c’est qu’au Paradis déjà tu m’attendras.

    On se rencontrera,

    Un lundi d’avril à Lyon,
    Sous un soleil de plomb

    Ça va de soi !
    Comme si c’était la première fois…

    Ann M - Grenade sur l'Adour - 19 juin 2012
    Nicolina le 20 juin 2012
    Bonjour, je vous propose de découvrir mon texte sur le thème de la rencontre. En espérant que vous le lisiez avec plaisir. Bonne lecture !

    Rencontre magique
    (Dimanche 17 juin 2012)

    Des rencontres, j’en ai fait beaucoup dans ma vie, mais jamais comme celle-ci, aussi magique, fantastique et douloureuse, aussi. Une rencontre inoubliable, qui a marqué mon esprit à jamais.

    *******

    Je venais de finir le lycée et ma petite amie venait de me quitter. Ma seule consolation, c’était d’avoir au moins eu mes examens, mais je me retrouvais seul, sans personne. Mes amis étaient partis de leur côté, pour les vacances, certains travaillaient et d’autres préparaient déjà leur rentrée à la fac, mais pas moi. J’étais désespérément seul. Alors, un soir, je suis sorti, j’ai erré dans les rues, en espérant trouver un peu de réconfort dans l’obscurité. J’ai longé, la mer, appréciant le contact du sable sous mes pieds. C’est là que je l’ai vu, au bord de la falaise, regardant la mer avec mélancolie.

    Croyant à une tentative de suicide, j’ai couru jusqu’à lui, espérant pouvoir le sauver à temps, me prenant l’espace d’un instant pour un héros. Mais arrivé à sa hauteur, j’ai vu qu’il ne bougeait pas, qu’il n’y avait pas de trace de tremblement, il était calme, regardait l’horizon, comme s’il voulait se fondre dans la nuit. J’ai alors compris que je m’étais trompé et j’ai voulu rebrousser chemin.

    Mais quelque chose m’en empêchait. J’étais hypnotisé par ce garçon à l’allure frêle, bien plus petit que moi, avec ses cheveux noirs se fondant dans la nuit. Les bras le long du corps, la posture droite, les pieds bien ancrés dans le sol, il ne bougeait pas d’un poil. Je me suis même demandé l’espace d’un instant si ce n’était un mannequin de cire qui avait été posé là.

    Alors, je me suis rapproché de lui, il n’a pas cillé, mais il était bien vivant. Son visage était fin, même dans le noir, je voyais sa peau nacrée luire sous les effets des rayons lunaires. Ces derniers faisaient ressortir ses yeux dorés et je n’ai pu m’empêcher de le dévisager pendant plusieurs minutes. Ses vêtements étaient étranges, d’un autre temps, comme s’il avait oublié que nous étions au vingt et unième siècle. Mais, je me suis dit que c’était son choix, qu’il aimait sans doute s’habiller comme ça, ne pas suivre la mode et je l’ai envié d’être aussi sûr de lui, d’assumer ses envies.

    Il ne bougeait pas, ne semblait pas se préoccuper de moi. Ca n’avait pas l’air de le gêner que je le regarde de cette manière, il semblait absorbé par tout autre chose, alors que moi, je ne regardais que lui. Au bout d’un moment, le silence m’a semblé pesant, mais je ne savais pas quoi lui dire, comment entamer la conversation. J’avais l’impression qu’il n’allait pas me répondre, qu’il continuerait à m’ignorer et à regarder l’horizon dans l’espoir d’y voir quelque chose, même si je ne savais pas quoi.

    Je ne savais pas ce que je devais faire, rester là et attendre qu’il se passe quelque chose, ou bien partir et le laisser là, tout en imaginant qu’il pouvait réellement sauter dans le vide. Cette dernière pensée a traversé mon esprit en un éclair et je me suis dit que je devais rester là… au cas où. Parce que je ne pouvais décemment pas le laisser faire une telle bêtise, même si je n’étais pas sûr qu’il la fasse. C’est alors, qu’il m’a parlé, avec une voix claire, presque sortie d’outre tombe, ce qui m’a fait sursauter.

    - Quel est ton nom ? M’a-t-il demandé.

    Je suis resté abasourdi par son calme. Il ne me regardait toujours pas et j’ai eu l’impression qu’il s’adressait à quelqu’un d’autre. Pourtant, j’ai répondu, puisqu’il n’y avait personne d’autre que moi autour de nous.

    - Jack Johnson, ai-je répondu. Et toi ?
    - Subaru Aïzawa-Gregor, a-t-il répondu en se tournant enfin vers moi.
    - Tu es lycéen ?
    - Oui, je l’étais.

    J’ai froncé les sourcils, me demandant où il voulait en venir. J’ai préféré croire que j’avais mal compris, alors, je n’ai pas relevé.

    - Que fais-tu ici ? A-t-il continué.
    - Je me promenais, quand je t’ai vu, et toi ?
    - J’attends.
    - Tu attends ? Tu attends quoi ?

    Il n’a rien dit et j’ai été encore plus troublé. Son regard doré me transperçait littéralement le corps et je n’ai pas su, à ce moment pourquoi. Il m’a souri et je n’ai pu m’empêcher de rougir.

    - Tu viens d’où ? Ai-je demandé.
    - Hiroshima, a-t-il répondu.
    - C’est comment là-bas ?
    - Je ne sais pas, ça fait longtemps que je n’y suis pas retourné. Et je n’y retournerai sûrement jamais.
    - Pourquoi ? Tu as encore le temps, tu es jeune. Et puis, ce n’est pas tellement loin.

    Il m’a juste souri et j’ai eu une drôle de sensation tout à coup. Son visage m’a paru n’être que transparence l’espace d’un instant et je me suis demandé si je ne devais pas rentrer me coucher. Il se faisait tard et il commençait à faire froid, pourtant, je n’avais pas envie de partir. Alors, je suis resté, faisant fi de mes tremblements, tout en pensant que j’en ressortirais sûrement avec un coup de froid le lendemain. Mais, ça m’était égal. Je voulais en savoir plus sur ce garçon, il m’intriguait. Il avait repris sa contemplation de l’horizon et pendant un moment, j’ai fait de même, regardant la mer s’agiter en contrebas.

    - Et toi d’où viens-tu ? M’a-t-il demandé.
    - New-York, ai-je répondu. Enfin, je suis né à New-York, ça fait des années que je vis ici. Mes parents ont été mutés dans le coin.
    - Et l’endroit te plait ?
    - Oui, je m’y suis habitué, même si les gens m’ont souvent regardé comme un intrus.

    Je me suis tu, ne voulant pas réveiller de mauvais souvenirs. Trop blond, trop grand, trop américain, c’était mon lot. Les autres élèves me raillaient sans cesse alors qu’ils savaient d’où je venais. J’ai mis du temps à trouver ma place, à me faire de vrais amis. Mais, je dois l’avouer, en parlant avec Subaru, je me suis aperçu que c’était la première fois que quelqu’un me regardait sans me juger, me posait des questions sur moi, s’intéressait à moi et ça m’a beaucoup touché.

    - Pourquoi es-tu ici ? Ai-je demandé.
    - Je te l’ai dit, j’attends.
    - Oui, mais quoi ?
    - J’attends quelqu’un.
    - Ah ! Alors, je devrais peut-être te laisser. J’espère que cette personne ne va pas tarder à arriver. Il est tard, tu vas finir par attraper froid.
    - Aucun risque, a-t-il dit avec un sourire.

    Encore une énigme que je ne comprenais pas. Je me suis assis à terre, en ayant assez d’être debout depuis si longtemps. Ca faisait près d’une heure que nous étions là, tous les deux, à parler. Et sans que je ne m’en rende compte, je suis resté avec lui toute la nuit, jusqu’à ce que le soleil se lève, à discuter de tout et de rien, surtout de rien. Parce que Subaru était encore une énigme même après une nuit de discussion. Ses paroles étaient très floues, contrôlées comme s’il n’avait pas osé en dire trop sur lui pour ne pas se blesser lui-même. Ce qui était sûrement le cas.

    - Je vais devoir rentrer, ai-je dit en me levant engourdi d’être resté si longtemps assis par terre.
    - Je comprends, a-t-il dit en se levant à son tour.
    - On se reverra ? Ai-je demandé avec espoir.

    Il n’a pas répondu et j’ai vu son regard s’assombrir. Le soleil commençait à nous éclairer et c’est à ce moment-là que la vérité m’a sauté aux yeux. Je l’ai regardé d’un peu plus près n’osant croire à ce que je voyais. Son visage était triste, sombre, presque abattu.

    - Tu…
    - Je suis désolé, a-t-il dit. Je ne crois pas qu’on se reverra.
    - Mais… c’est pas possible.
    - J’ai été ravi de te rencontrer, j’ai passé la meilleure nuit… de ma vie, si je puis dire. Pour tout t’avouer, la personne que j’attendais, c’était toi. Je voulais rencontrer une personne qui me comprenne, qui parle avec moi. Merci.
    - Attends, tu veux dire…
    - Oui, dit-il en baissant la tête. Merci vraiment d’être resté à mes côtés. J’espère que tu ne m’en voudras pas. J’ai vraiment été ravi de te connaître.

    J’étais complètement perdu, incapable de comprendre ce qui m’arrivait. Subaru disparaissait peu à peu. Ses yeux dorés me regardaient avec tendresse. Il s’est penché vers moi, j’ai fermé les yeux, et alors que je sentais à peine le souffle de ses lèvres sur les miennes, il a disparu, avec un dernier merci laissé par le vent.

    Je suis resté un moment à regarder l’espace vide devant moi. Mes yeux me piquaient, je ne croyais plus à ce qui venait de se passer. Rester une nuit avec un inconnu et le voir disparaître au lever du soleil, c’était invraisemblable. Je suis rentré chez moi, épuisé, vidé par cette nuit blanche, accablé par la perte d’une personne que je venais à peine de rencontrer.

    Le lendemain, j’ai fait des recherches, recherchant un Subaru Aïzawa-Gregor dans l’annuaire, mais c’est dans les archives d’histoire que je l’ai retrouvé. Son nom apparaissait sur la liste des personnes ayant été victimes de la bombe d’Hiroshima en 1945. Je suis resté abasourdi par cette révélation, alors j’ai cherché un peu plus, espérant trouver une photographie de l’époque où il pouvait apparaître et j’en ai trouvé une sur Internet, dans les archives de la ville qui avaient pu être sauvegardées après la guerre. Elle était vieille, jaunie par le temps, mais j’ai reconnu ce jeune garçon, aux yeux dorés, avec les mêmes vêtements qu’il portait la veille, se voir remettre un prix scientifique et j’ai compris que sa mort n’était pas un rêve, que je ne le reverrais plus jamais.

    Cette pensée m’a anéanti et pendant plusieurs jours, j’ai vécu comme un zombie, jusqu’à ce que je réagisse enfin et que je me dise que la vie continuait.

    *******

    Pourtant, aujourd’hui, je suis devant le mémorial des victimes de la bombe A. et je constate que son nom apparaît bien, qu’il est bien là.

    Subaru Aïzawa-Gregor, 1er janvier 1928 - 6 août 1945.

    Comment ai-je pu rencontrer cet homme, alors qu’il est mort ? Par quel miracle ? Je ne comprends pas. Un souffle dans mon cou me fait sursauter et l’espace d’un instant, je crois le voir à côté de moi. Sûrement l’effet de mon imagination, pourtant au
    Elisie le 21 juin 2012
    Wahou ! Bravo Nicolina et annM !!
    LiliGalipette le 21 juin 2012
    Elisie : Wahou ! Bravo Nicolina et annM !!

    Oui oui, bravo !! :-D
    Nicolina le 21 juin 2012
    Merci Elisie et LiliGalipette





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