| ajc2ht le 13 février 2019
- A tes fils, proposa Groghat en levant son verre. Le chef de guerre détourna son regard du petit dragon pour lever le sien avec un grand sourire Autour de la table, tout le monde les imita et fit cul sec. On remit une tournée. Puis une autre. Des hommes vêtus de riches atours poussèrent la porte de l'auberge. Dans la lumière du jour naissant, le chaman remarqua seulement alors que... elle était bleue. Dans un coin, un gratteur de mandoline commença à jouer un petit air mélancolique, le genre d'air de fin de soirée pour inciter l'assistance à partir se coucher. Le chaman eut un sourire tranquille, apaisé. Le chef de la délégation s'approcha courageusement. - Êtes-vous celui que l'on appelle Groghat ? demanda-t-il d'un ton hésitant à Mothmod. Le chef de guerre lui lança une grimace méprisante avant de désigner du pouce le chaman. L'homme s'inclina devant Groghat. - On dit... On dit que vous avez vaincu le sorcier, souffla-t-il sans y croire. - Presque, corrigea le chaman. - Presque ? fit l'homme, effrayé à l'idée que Pallando pût surgir à tout moment. - Je ne pensais pas qu'il serait assez stupide pour se faire avoir deux fois par la même ruse, déclara-t-il en souriant à Mothmod. L'orc lui rendit son sourire. Ou du moins essaya-t-il. Il se sentait gourd, l'esprit brumeux. - Tu... Tu... ? Drogué ! Ce maudit uruk-hai l'avait encore drogué ! D'un seul mouvement, les Haradrim jaillirent de leurs chaises et renversèrent l'orc sur le sol. - Il est à toi, Tintallë, fit le chaman en terminant son verre. L'elfe se leva, majestueuse. Levant une pierre bleue, elle la posa sur le front de Mothmod et, illuminant la pièce de son pouvoir, prononça les paroles sacrées. Lorsqu'elle reprit la pierre, l'orc ronflait comme un sonneur. - Pallando a joué son dernier tour, dit-elle en contemplant sévèrement la prison où elle avait enfermé l'esprit de l'Istar. Il doit répondre de ses crimes devant ses pairs. - On a gagné ? On a vraiment gagné ?! demanda Bianca sans y croire. L'elfe hocha la tête. Conscient d'être le témoin d'un instant historique, le joueur de mandoline se lança dans un air guilleret, qu'il jouait habituellement pour la fête des moissons. N'y tenant plus, Bianca entraîna Timbo derrière elle. Et la semi-orque dansa...
Quand l'or du ciel et de la terre se mêlera, l'ombre partira Lors la grande bataille se fera, moult orcs et ennemis au sol laissera Enfin la porte bleue s'ouvrira et la musique résonnera Alors la paix retrouvée, de joie l'orc à demi dansera. |